Pour sa 25e édition, qui débute ce week-end, la J-League retrouve un format classique. Les Kashima Antlers conserveront ils leur couronne ? Urawa parviendra-t-il enfin à s'emparer du trophée ? Quelles places pour le Gamba Osaka, le Kawasaki Frontale et les promus ? Présentation de la saison.
Le format
Exit le casse-tête de fin saison à se demander quelles sont les équipes qualifiées pour les play-offs. Après l'échec de ce cette formule, la J-League a décidé de revenir au traditionnel en proposant un championnat simple : 34 journées (match aller-retour) au terme desquelles le 1er du classement est désigné champion.
L'autre évolution de cette saison concerne les joueurs étrangers. Désormais, chaque équipe peut posséder quatre joueurs hors zone AFC (contre 3 l'an dernier) ainsi qu'un joueur dit asiatique. Cependant, seulement 4 joueurs étrangers peuvent figurer sur la feuille de match dont un asiatique. Les pays ayant un partenariat avec la J-League (Thaïlande, Vietnam, Birmanie, Cambodge, Singapour, Indonésie, Iran, Malaisie et Qatar) échappent à cette règle.
Les favoris
Kashima Antlers est le principal favori à sa propre succession. Malgré le départ pour Tenerife (Espagne) de Gu Shibasaki, les Antlers conservent l'ossature de la saison 2016 tout en l'améliorant. Pedro Junior (Vissel Kobe) sera en charge de prendre le relai de Gu Shibasaki alors que l'on suivra attentivement le jeune Takeshi Kanamori (Avispa Fukuoka). Dans le secteur offensif toujours, on espère voir l'explosion de Yuma Suzuki qui, à seulement 20 ans, reste sur une saison 2016 très prometteuse au poste de n°9. Au milieu on note les arrivées de Leo Silva (Albirex Niigata) et de Leandro (Palmeiras). Derrière, Kashima se renforce avec Yuto Misao (Shonan Bellmare) et se permet de recruter le gardien sud-coréen de Jeonbuk (champion ACL 2016), Kwoun Sun-tae. Une bien belle équipe qui sera difficile à aller chercher et qui a déjà décroché un titre avec la Super Coupe du Japon, remportée face à Urawa (3-2).
Justement, les Reds d'Urawa espèrent profiter du passage à un championnat classique pour retrouver le titre. En 2016, Urawa avait terminé en tête du « championnat » avant de s'incliner en finale des play-off face à Kashima. Pour parvenir à leurs fins, les Reds ont verrouillé les départs et se sont renforcés notamment en attaque avec le Brésilien Rafael Silva, très en jambe l'an passé avec l'Albirex Niigata. On notera juste l'absence de forte recrue défensive, secteur qui a coûté cher en finale face à Kashima. Pas rancunier, Urawa n'a pas non plus poussé vers la sortie Tomoaki Makino, l'homme de la défaite, qui a refusé un gros salaire venu de Chine. Une volonté de se faire pardonner cette année ?
Autre favori, le Gamba Osaka qui a manqué une qualification en play-offs pour un petit point seulement l'an dernier et qui compte bien se mêler à la lutte au titre cette saison. Pour pallier aux départs de Kotaro Omori et d'Hiroyuki Abe, le Gamba a jeté son dévolu sur Jin Izumisawa (Omiya Ardija) et sur le prometteur Haruya Ide (JEF United). Sur le plan défensif, le jeune Genta Miura, auteur d'une belle saison dans la défense de Shimizu S-Pulse en J-League 2, sera de la partie ainsi que Fabio Aguiar arraché aux Marinos. Une équipe jeune mais pleine de talent avec en outre le prodige Yosuke Ideguchi qui devra confirmer sa belle année 2016. Néanmoins, en décidant de conserver Ademilson, Osaka ne s'est pas penché sur le recrutement d'un buteur prolifique ce qui pourrait lui faire défaut.
Les outsiders
Le premier outsider est évidemment le Kawasaki Frontale qui aurait fait un beau champion l'an passé si les coéquipiers de Kengo Nakamura n’étaient pas tombés sur un os appelé Kashima Antlers. Pourquoi Kawasaki Frontale se trouve-t-il dans la catégorie outsider et pas dans celle des favoris ? La réponse est simple : Kawasaki a beaucoup perdu dans ce mercato. En premier lieu son coach, Yahiro Kazama, parti entraîner le Nagoya Grampus en J-League 2. La direction n'a pas cherché bien loin pour trouver son remplaçant et a souhaité miser sur la continuité en nommant son assistant Toru Oniki. Ce dernier reste néanmoins inexpérimenté dans le rôle d'entraîneur principal. Devant, la principale arme offensive Yoshito Okubo (34 matchs/15 buts) a fait ses valises en direction de Tokyo. Akihiro Ienaga (Omiya Ardija) a été recruté pour le remplacer. A voir s'il parviendra à épauler comme il se doit Yu Kobayashi. Néanmoins, Kawasaki n'est pas que perdant dans ce mercato puisque Hiroyuki Abe (Gamba) et Rhayner (Tombense) viennent étoffer le milieu de terrain. En défense, Kawasaki a décroché la signature du Néo-Zélandais Michael Fitzgerald (Albirex Niigata). Par ailleurs, Eduardo et Eduardo Neto (malheureusement blessé jusqu'en avril) ont été définitivement achetés.
Catastrophique en 2016, le FC Tokyo vise nettement plus haut cette année sous la houlette de Yoshiyuki Shinoda. Le recrutement en est d'ailleurs une preuve avec l'arrivée du buteur manquant en la personne de Yoshito Okubo (Kawasaki Frontale). Kensuke Nagai (Nagoya Grampus) a lui aussi posé ses valises dans la capitale. Au milieu, les Gasmen ont rapatrié le milieu de terrain champion de Corée du Sud avec Seoul, Yojiro Takahagi. En défense, c'est Kosuke Ota (Vitesse Arnhem) qui abandonne ses rêves d'Europe pour revenir au pays. Enfin, dans les buts c'est Akihiro Hayashi (Sagan Tosu) qui remplacera Yota Akimoto, retourné à Shonan Bellmare. Que des renforts puisque au niveau des départs, le FC Tokyo ne s'est débarrassé que du superflu pour cette année 2017. On retrouvera donc les joueurs habituels comme la pépite Shoya Nakajima et le pilier de la défense Masato Morishige. De bon augure.
Dernier membre de notre catégorie outsider, le Vissel Kobe. Ayant surpris son monde l'an dernier le Vissel attaque 2017 avec des ambitions. La rumeur de la signature de Lukas Podolski n'est sans doute pas anodine dans la volonté des dirigeants de voir plus haut. Si le titre est peut-être encore trop haut, une place qualificative en ACL n'est pas une utopie. Unique départ d'envergure, Pedro Junior a été remplacé par Junya Tanaka (Kashiwa Reysol) et Hideto Takahashi (FC Tokyo). Kobe enregistre aussi la venue de Kotaro Omori pour renforcer son milieu de terrain.
Ils devraient jouer le ventre mou
Que penser de Kashiwa Reysol ? Séduisant l'an passé suite à l'arrivée de Takahiro Shimotaira sur le banc, Kashiwa devrait poursuivre sur sa lancée en 2017 et pourquoi pas titiller une des équipes citées plus haut. Au contraire du mercato 2016, le cru 2017 n'a pas vu de grand chamboulement dans l'effectif. On notera toutefois les signatures de Ramon Lopes (Velgata Sendai) en attaque et de Yun Suk-young (Brondby) et Ryuta Koike (Renofa Yamaguchi) pour occuper les ailes en défense.
Habitué au titre en 2013 et 2015, le Sanfrecce Hiroshima s'est écroulé en 2016 et ne semble pas en mesure de se frotter aux équipes mentionnées plus haut. D'autant plus que le club est resté discret sur le marché des transferts avec pour seul recrue Masato Kudo qui ne s'est pas imposé en MLS avec les Whitecaps. Pas de quoi compenser les départs de Peter Utaka qui n'a pas été conservé malgré ses 19 réalisations la saison dernière et de Hisato Sato parti au Nagoya Grampus après 12 années avec le Sanfrecce.
Les Yokohama F. Marinos d'un Eric Mombaerts critiqué auront fort à faire cette saison, qui pourrait être une année discrète comme une année catastrophe. Le club a connu un événement au cours de l'intersaison avec le départ de la légende Shunsuke Nakamura pour le Jubilo Iwata mais aussi de Yuzo Kobayashi, Fabio Aguilar et Tetsuya Enomoto. Pour les remplacer ? Pas grand-chose si ce n'est le défenseur australien Milos Degenek (Munich 1860) et l'attaquant portugais Hugo Vieira (Etoile Rouge de Belgrade).
Le ventre mou concernera aussi d'autres équipes. En premier lieu Omiya Ardija, l'équipe surprise de 2016. Malgré les départs de Akihiro Ienage et Jin Izumisawa, les Ecureuils ont su réagir en signant Genki Omae le buteur de Shimizu S-Pulse. Autre équipe qui devrait passer une saison calme, le Sagan Tosu. Bien que Kim Min-woo est retourné en Corée du Sud (Suwon Samsun Bluewings) pour préparer son service militaire, le Sagan s'est fait prêter Riki Harakawa (Kawasaki Frontale) pour le remplacer. Autres recrues à surveiller, Yuji Ono et Shuichi Gonda qui reviennent d'Europe. Pour finir, le Jubilo Iwata ne devrait pas avoir trop de mal à se maintenir d'autant plus avec l'arrivée de Shunsuke Nakamura. Seul gros départ, celui de Jay Bothroyd, parti dans la nature qui est remplacé par Kengo Kawamata (Nagoya Grampus).
Ils lutteront pour le maintien
Pour ces équipes, il faudra tout faire pour éviter de se retrouver en J-League 2 pour l'année 2018. Parmi elles, le Velgata Sendai qui a vu partir deux bons joueurs : Ramon Lopes (Kashiwa Reysol) et Hirofumi Watanabe (Vissel Kobe). Le départ du premier a été compensé par les arrivées de Sota Hirayama (FC Tokyo) et de Naoki Ishihara (Urawa Reds) alors que celui du second par Tatsuya Masushima (Kashiwa Reysol). Autre prétendant à la descente, l'Albirex Niigata qui y a échappé de justesse en 2016 grâce à la différence de buts. La mission de Fumitake Miura, nouveau venu sur le banc, s'annonce plus que délicate puisque Niigata a laissé filer tous ses meilleurs joueurs. Une saison galère en perspective. Pour finir, un petit mot du Ventforet Kofu. Le nouveau coach, Tatsuma Yoshida tentera de se maintenir avec des paris brésiliens : Wilson (Velgata Sendai), Eder Lima (América Mineiro) et Gabriel Rodrigues (Sao Paulo). A l'inverse de Niigata, Kofu conserve ses cadres et y ajoute Yuki Horigome qui revient après un an à Kyoto en J-League 2.
Les promus
Vainqueur de la J-League 2 sans s'éviter une petite frayeur, le Consadole Sapporo viendra représenter l'île d'Hokkaido en première division. Mais le champion de J-League 2 devra batailler pour espérer se maintenir et surtout s'appuyer sur sa solide défense qui lui a permis de faire la différence l'an passée. Au milieu Julinho entame sa deuxième année au Japon et devra redoubler d'effort pour maintenir le secteur offensif à flot. Une saison compliquée mais pas sans espoir pour le Consadole. Son dauphin, le Shimizu S-Pulse ne pourra pas s'appuyer sur son duo d'attaquants Genki Omae – Chong Tese pour se maintenir puisque le premier cité est parti du côté d'Omiya Ardija. Le S-Pulse tente un pari pour se renforcer en défense avec le brésilien Kanu (Chonburi) ainsi qu'au milieu avec le prêt du jeune Gakuto Notsuda (Sanfrecce Hiroshima). Dernière équipe à avoir décroché son billet pour la J-League en remportant les play-off, le Cerezo Osaka. Difficile de prévoir une place à cette équipe mais le ventre mou semble bien lui convenir. Le Cerezo pourra compter sur Hiroshi Kiyotake revenu de Séville pour raisons personnelles et qui accompagnera Yoichiro Kakitani, Kota Mizunuma et Kenyu Sugimoto en attaque. On peut aussi compter sur le nouveau coach, Yoon Jong-hwan, pour faire du Cerezo une forteresse. Comme il l'a démontré pendant deux ans du côté d'Ulsan, Yoon Jong-hwan propose avant tout un jeu défensif et peu flamboyant mais qui lui permet d'obtenir quelques résultats (4e de K-League en 2016). Avec des joueurs ayant un meilleur standing offensif, son équipe a tout pour faire une belle performance pour son retour en J-League.