La 26e édition de J League s'annonce palpitante. Kawasaki Frontale réussira-t-il le doublé ? Kashima Antlers pourra-t-il récupérer son bien ? Kashiwa Reysol, Cerezo Osaka ou Urawa Red Diamonds seront-ils les trouble-fête ? Tour d' horizon des engagés dans l'édition 2018.

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Le format

Le format classique de l'édition 2017 est conservé pour la saison 2018 : 34 journées (matchs aller-retour) au terme desquelles le premier du classement est désigné champion. La seule règle qui change concerne la relégation. Désormais, le seizième du championnat ne sera plus automatiquement relégué en J League 2 mais passera par un barrage face au vainqueur des barrages de J League 2. Au niveau des joueurs étrangers, chaque équipe peut posséder quatre joueurs hors zone AFC (contre 3 l'an dernier) ainsi qu'un joueur dit asiatique. Cependant, les jours de matchs, seulement 4 joueurs étrangers peuvent figurer sur la feuille de match dont un asiatique. Thaïlande, Vietnam, Birmanie, Cambodge, Singapour, Indonésie, Iran, Malaisie et Qatar, pays ayant un partenariat avec la J League, échappent à cette règle.

Les favoris

En ayant décroché le titre lors de l'ultime journée en 2017, Kawasaki Frontale compte bien aller chercher le doublé. D'autant plus que l'effectif n'a connu aucun départ majeur, au contraire il s'est renforcé. Parti du Frontale en 2017, l'attaquant vétéran Yoshito Okubo fait son grand retour et viendra en bon complément de Yu Kobayashi. Au milieu, le Frontale enregistre la signature de Manabu Saito, le capitaine de l'ennemi Yokohama F. Marinos. Toutefois, blessé, il ne sera disponible que d'ici deux ou trois mois. Favoris cette année, Kawasaki a bien raté son début de saison avec trois défaites en trois matchs officiels : face au Cerezo Osaka en Super Coupe (2-3), face au Shanghai SIPG (0-1) et Ulsan (2-1) en Champions League.

Malheureux second l'an dernier après avoir dominé la J league pendant de longs mois, les Kashima Antlers seront un concurrent sérieux pour le titre. Là aussi, l'effectif est renforcé et notamment en défense avec le retour au pays d’Atsuto Uchida (Union Berlin), l'arrivée du jeune latéral Koki Anzai (Tokyo Verdy) ou encore de Tomoya Inukai (Shimizu S-Pulse). Devant, une bonne nouvelle puisque Leandro a pu être conservé par les Antlers. Autre prétendant au titre et pas des moindre, le Cerezo Osaka. Après une très belle saison 2017, le Cerezo ne visera que le titre. Tout le monde est resté : Kenyu Sugimoto qui avait été un temps annoncé en Espagne n'a finalement pas sauté le pas, et Kota Mizunuma (FC Tokyo) a pu être conservé définitivement. En revanche, déjà handicapé par les blessures l'an dernier, Hiroshi Kiyotake démarre l'année 2018 de la même façon en étant indisponible six semaines. À l'image de ses deux concurrents, le Cerezo s'est renforcé en faisant venir le buteur sud-coréen Yang Dong-hyeon (Pohang Steelers), Toshiyuki Takagi (Urawa Reds), Atomu Tanaka (Helsinki) et Osmar (FC Seoul). On surveillera aussi le jeune milieu thaïlandais Chaowat Weerachart qui pourrait être une des attractions de la saison. Le Cerezo Osaka a parfaitement lancé sa saison en arrachant la Super Coupe du Japon, en s'imposant à Jeju (0-1) et faisant match nul face à Guangzhou en Champions League.

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Les outsiders

Le premier outsider qui vient à l'esprit est obligatoirement le champion d'Asie en titre, Urawa Red Diamonds. Après une saison 2017 catastrophique au niveau national, les Reds pourront se concentrer uniquement sur le championnat en 2018. Takafumi Hori, qui a su remettre l'équipe à l'endroit sur la deuxième partie de saison l'an dernier, aura donc l'opportunité d'aller disputer le titre. Toutefois, Urawa a perdu gros dans ce mercato avec le départ de Rafael Silva pour la Chine (Wuhan Zall). Quenten Martinus (Yokohama F. Marinos) a été acheté dans l'espoir de le remplacer. Urawa a réalisé d'autres bons coups avec les signatures du défenseur Tayuka Iwanami (Vissel Kobe) et des milieux Kosuke Taketomi (Kashiwa Reysol) et Naoki Yamada (Shonan Bellmare, retour de prêt). Quatrième en 2017, Kashiwa Reysol devrait de nouveau être aux avant-postes en 2018. La principale interrogation sera la capacité pour Reysol de jouer à la fois l'ACL et la J League. Seul le départ de Kosuke Taketomi (Urawa Reds) est à noter alors que, du côté des arrivées, Kashiwa a misé sur Ataru Esaka et Yusuke Segawa, tous deux en provenance d'Omiya, Kei Koizumi (Albirex Niigata) et Masashi Kamekawa (Avispa Fukuoka).

Ils joueront le ventre mou

Le Vissel Kobe de Lukas Podolski nouveau capitaine pourrait venir s'insérer dans la lutte après une saison 2017 là aussi ratée. Quelques belles recrues pour le Vissel avec le retour de Jung Woo-young après deux années en Chine, l'arrivée également de l'attaquant brésilien Wellington (Avispa Fukuoka) auteur d'une belle saison en J League 2 l'an dernier et du défenseur thaïlandais Theerathon Bunmathan (Muang Thong United). Au niveau des départs, celui de Takuya Iwanami pourrait être un gros préjudice pour la défense de Kobe alors que Hideto Takahasi (Sagan Tosu) et Kotaro Omori (FC Tokyo) ne seront restés qu'une seule saison. Cinquième l'an dernier, Yokohama F. Marinos a connu une intersaison mouvementée. D'abord à la tête de l'équipe avec le départ d'Eric Mombaerts, remplacé par l'ancien sélectionneur de l'Australie, Ange Postecoglou. Ensuite dans l'effectif avec notamment Manabu Saito et Quenten Martinus. Au rayon des arrivées, on notera uniquement celle de Yun Il-lok (FC Seoul). Les Marinos semblent être un peu léger pour venir se mêler à lutte pour le titre cette année.

Autre équipe surprenante en 2017, le Jubilo Iwata avait bien profité des défaillances adverses pour venir se mêler à la qualification pour l'ACL. Iwata tentera de faire la même chose en 2018 mais la donne risque de se compliquer si les gros répondent présents. Néanmoins, le Jubilo perd Hayao Kawabe (Sanfrecce) compensé par la venue de Taishi Taguchi (Nagoya). Encore un nouveau départ au FC Tokyo. Hasegawa (Gamba Osaka) prend les rênes de l'équipe pour tenter de relancer une formation en perdition. Diego Oliveira (Kashiwa Reysol) viendra renforcer une attaque amputée de Yoshito Okubo (Kawasaki Frontale), de Shoya Nakajima, qui poursuit son aventure portugaise et de Peter Utaka retourné au Sanfrecce Hiroshima. Le chantier est immense et le FC Tokyo disputera la saison 2018 sans de grandes ambitions. Le ventre mou devrait aussi concerner deux autres équipes que sont le Gamba Osaka et le Sagan Tosu. La première cité repart aussi sur de nouvelles bases avec la nomination du Brésilien Levir Culpi au poste d'entraîneur et, pour unique gros mouvement du côté mercato, le départ de la pépite Yosuke Ideguchi pour l'Europe et Leeds. Pour le Sagan Tosu, l'ossature du groupe est conservée avec seul départ notable celui de Yohei Toyoda pour Ulsan en Corée du Sud.

Mission maintien

Pour ces équipes, l'essentiel sera de se maintenir en J League et éviter à tout prix de se retrouver à l'échelon inférieur l'an prochain. Parmi elles, on retrouve le Sanfrecce Hiroshima qui ne semble pas encore prêt de sortir de sa léthargie. Hiroshi Jofuku arrive à la tête de l'équipe et devra donc maintenir le club dans l'élite. Pour cela, Hiroshima s'est renforcé avec Daiki Watari (Tokushima Vortis) et le Thaïlandais Teerasil Dangda (Muanong Thong United) en attaque. Seuls départs de marque ceux du défenseur croate Mihael Mikic (Shonan Bellmare) après 9 années au club et de Peter Utaka, non conservé. Le Consadole Sapporo sera aussi à la lutte pour se maintenir et s'en ai donné les moyens en nommant l'ancien coach d'Urawa, Mihailo Petrovic. Le Shimizu S-Pulse misera sur l'expérience avec les arrivées de Akihiro Hyodo (Ventofret Kofu), Hwang Seok-ho (Tianjin Teda), Crislan (Vegalta) et Jumpei Kusukami (Western Sydney) mais aussi sur son nouveau coach, Jan Jonsson. Enfin le Vegalta Sendai s'apprête à vivre une saison compliquée. L'équipe s'est plus affaiblie que renforcée pour cette saison avec les départs de Crislan, Tatsuya Masushima et d'Hirotaka Mita

Les promus

Champion de J League 2 en 2017, Shonan Bellmare retrouve la première division avec pour objectif de s'y maintenir. La tâche s'annonce difficile puisque l'équipe a perdu de précieux éléments comme Naoki Yamada, Hiroki Akino (fin de prêt) et l'attaquant brésilien Dinei (Ventforet Kofu). Toutefois, Shonan a misé sur l'expérience dans son recrutement avec Mihael Mikic, Alen Stevanovic et Kazunari Ono (Albirex Niigata). Second de J League 2, le V-Varen Nagasaki accède pour la première fois de son histoire à la J League. Il attaquera cette année historique sans son gardien titulaire Takuya Masuda retourné au Sanfrecce Hiroshima. Il faudra donc choisir entre la recrue Kenta Tokushige ou le remplaçant Masaya Tomizawa pour garder les buts. Au niveau des recrues, le défenseur Yuhai Tokunaga viendra apporter son expérience, Choi Kyu-baek (Ulsan) essayera de se relancer malgré de belles promesses avec Jeonbuk en 2016 tandis que Ben Halloran sera un pari au milieu. Il est tout de même difficile de voir le V-Varen se maintenir.

Enfin, vainqueur du barrage d'accession en J League 1, Nagoya Grampus est de retour. C'est le club qui a réalisé le gros coup du mercato japonais en signant ni plus ni moins que l'international brésilien Jo, meilleur buteur du championnat du Brésil avec le Corinthians ! Un transfert qui a fait exploser les records puisque 11M€ ont été déboursés, soit deux fois l'ancien plus gros transfert de J League ! Un gros coup qui a poussé vers la sortie l'attaquant suédois Robin Simovic (Omiya Ardija). L'Australien Mitchell Langerak viendra prendre place dans les cages. Autre départ notable, celui de Kazuya Miyahara, retourné au Sanfrecce Hiroshima. Malgré cela, Nagoya cherchera avant tout à se maintenir cette année.

Programme de la première journée

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Baptiste Mourigal
Baptiste Mourigal
Rédacteur Asie, spécialisé Corée du Sud (K League, KFA) à suivre sur @KleagueFR