L’Atlas de Guadalajara a de nouveau perdu. Le club occupe la dernière place du Clausura 2018. Une constante pour ce club historique mais proche du comique qui va tenter de se reconstruire avec l’arrivée d’un nouveau directeur sportif.

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Six défaites en six matches et une place de bon dernier. Contre les Tigres de Gignac, auteur d’un doublé ce week-end, certes (2-0). Mais l’Atlas vit une saison comme une autre. Sans titre, sans saveur et sans ambition. On ne comprend pas pourquoi, mais c’est cette période qu’a choisi la direction pour réaliser de nombreux changements sur et hors du terrain.

« Nous sommes conscients de la réalité sportive que nous traversons, et ce n’est pas ce que méritent l’Atlas et encore moins son grand public rouge et noir », a déclaré le président du club Gustavo Guzmán. L’Uruguayen Fabricio Bassa a été choisi comme nouveau directeur sportif de l’équipe. Ce réajustement a des airs de déjà-vu pour le peuple rojinegro.

1992. L’Atlas est redevenu un club lambda après avoir connu la gloire dans les années 1950 et 1960. Champion d'Argentine avec Newell's Old Boys et finaliste de la Copa Libertadores, Marcelo Bielsa arrive. Il refuse le poste d'entraîneur, mais prend en charge le centre de formation. Dès son arrivée, el Loco met en place une toile de recruteurs chargés de quadriller le pays pour attirer les meilleurs jeunes. Avant d’en devenir l’entraîneur. Un centre de formation sur lequel l’équipe s’appuie encore et qui a vu surgir des joueurs comme Jared Borgetti, Pavel Pardo, ou encore un certain Rafael Márquez...

26 ans plus tard, si cette arrivée fait penser à celle d'El Loco, c'est déjà parce que celui qui a conseillé le club de faire venir Bassa n'est autre que Marcelo Bielsa lui-même ! Une tentative de rééditer la tâche entreprise alors. Si El Loco n’avait pas remporté de titre, il avait surtout redressé le club au bord de la faillite et avait finalement permis à la sélection mexicaine de briller grâce à la formation. « Ce qui me séduit le plus du projet de l’Atlas c’est son public et le fait d’être l’un des écoles les plus importantes du football mexicain », a déclaré Bassa à sa signature.

Inconnu au bataillon

Mais qui est cet inconnu en terres mexicaines ? Âge de 38 ans, il présente un parcours atypique, comme celui de Marcelo Bielsa. Dès 19 ans, Bassa commence a entraîné dans les sections de jeunes en Uruguay. Puis il part au Paraguay, au Brésil pour se former, avant d’entraîner Guarani en janvier 2016… où il ne reste que 50 jours. Un véritable pari, donc, de la part de l’Atlas.

Les supporters, eux, ont réagi de manière plutôt négative. Ce n’est pas en cours de saison qu’on procède généralement aux changements des fondations. « À l’Atlas, on fait tout à l’envers, » déplore Eddy Rodriguez, youtubeur rojinegro, « d’abord des joueurs sont arrivées, de mauvais choix. Ensuite est arrivé Romano en tant qu'entraineur, puis le directeur sportif ». La logique voudrait que la chronologie soit inversée « et surtout, qu’un homme qui connaisse réellement le club prenne les rênes de la direction sportive, » insiste Eddy Rodriguez. Outre la formation et l’avenir sur le moyen et long terme, c’est le présent sur lequel devrait se pencher le club.

12

Santos Laguna

17

27

16

26

18

14

118

93

1.2688

–4

13

Cruz Azul

20

22

19

21

27

8

117

93

1.2581

–5

14

Puebla

27

22

20

16

16

13

114

93

1.2258

–18

15

Querétaro

22

19

20

19

16

9

105

93

1.1290

–22

16

Atlas

17

14

19

26

25

4

105

93

1.1290

–24

17

BUAP

Ascenso MX

23

5

28

25

1.1200

–14

18

Veracruz

27

14

12

21

14

9

97

93

1.0430

–59

Car l’équipe lutte pour ne pas descendre. Au cociente, (la moyenne de points sur les trois dernières années). Les Lobos - défaits 2-1 à Morelia alors qu'ils menaient - sont à l'affut derrière l'Atlas et Veracruz, qui a failli battre l'América ce week-end (1-1, égalisation des Águilas à la dernière minute), pourrait refaire surface. Pour le moment, l’arrivée de Ruben Omar Romano sur le banc fin janvier n’a pas changé grand-chose. Les deux Sudaméricains, qui n'ont presque rien prouvé au haut niveau, devront travailler en bonne intelligence. Et ont déjà la pression.

Diego-Tonatiuh Calmard
Diego-Tonatiuh Calmard
Etudiant journaliste franco-mexicain.Je ne suis qu’un mendiant de bon football (Eduardo Galeano).