Des golazos, des rebondissements et du jeu : La Liga MX a repris après la trêve et le peloton de tête commence à se dessiner. La lutte pour le maintien reste intense.
Le match bien pimenté : la tradition respectée du Clásico joven
Dans la capitale du pays, peu de familles existent sans supporters de différents clubs de la capitale. Il arrive parfois qu’un père americanista n’ait pas transmis la fibre nécessaire pour que son fils adule Oribe Peralta, Guillermo Ochoa ou Cuauhtémoc Blanco, et que son bambin ait été attiré par le bleu-roi d’un Cruz Azul plus aussi souverain.
Lors des Clásico Joven entre l’América et Cruz Azul, les foules se mélangent et les familles mixtes, jaune et bleue s’assoient côte à côte dans l’Estadio Azul ou l’Estadio Azteca. Et ce tournoi ressemble aux derniers. América et Cruz Azul affichent deux formes différentes, deux tendances, mais toujours l’envie d’en découdre. Cruz Azul veut encore essayer de croire à la qualification en Liguilla tandis que l’América veut accéder au plus vite à cette phase de play-offs et éventuellement jouer sérieusement la Ligue des Champions de la CONCACAF.
Sur le terrain, la différence n’est pas évidente. Edgar Méndez ouvre même le score en début de rencontre pour la Máquina azul, une mine imparable en lucarne après une belle combinaison entre Angel Mena et Martín Cauteruccio qui a décalé l’Espagnol pour le but (0-1, 6’). Mais très vite, la logique a été respectée. L’América a repris le dessus, et c’est à la suite d’une succession de tentatives et de ballons mal dégagés que le Colombien Mateus Uribe a placé une souche dans les buts de Chuy Corona (1-1, 24’). L’international, excellent face à la France, est probablement l’homme le plus en forme du tournoi. La pression, plus intense, est confirmée avec une nouvelle occasion. En pivot, Henry Martín reçoit le ballon et le transmet à Peralta qui décale Cecilio Domínguez à l’angle de la surface. La frappe du droit enroulée est touchée par Corona mais pas assez. L’América a pris le dessus (2-1, 36’). La Máquina répondra en seconde mi-temps via Mena ou Méndez. Mais elle ne reviendra plus. L’América jouera la Liguilla. Pas Cruz Azul.
L’armée mexicaine : Veracruz y croit encore
Plus que la qualification en Liguilla ou la place de Superlider, la lutte la plus intéressante dans ce Clausura 2018 est bien celle du maintien. Aux abois depuis plusieurs semaines puisque son cociente (moyenne de points obtenus sur les six derniers tournois) est au plus bas, Veracruz semble encore y croire. Si on pensait que l’Atlas était son rival principal, la victoire des Zorros face au leader Santos (3-2) a réfuté cette idée. Mais la nouvelle déroute des Lobos à Toluca (1-2), le promu dont on ne prend en compte que l’année en cours pour calculer le cociente, permet à Veracruz d’y croire. Ce succès étriqué obtenu face à Tijuana rappelle que le Tiburon mort encore.
Le guerrier aztèque : Pizarro tourné vers la Russie
C’est l’un des internationaux qui fait le plus débat au Mexique. Indiscutable aux Chivas, milieu offensif élégant à la technique raffinée capable de jouer sur le côté où dans l’axe, Rodolfo Pizarro ne fait pas l’unanimité. Lors du dernier rassemblement d’El Tri, il n’a pas flambé et ce sont les autres qui ont brillé, laissant sa place dans le groupe pour le Mondial russe en doute. Face à Morelia, Pizarro a répondu à ses détracteurs en inscrivant un beau doublé, importantissime pour la qualification en play-offs qui paraissait inespérée pour Guadalajara.
Le symbole fort, c’est que ce doublé victorieux face à un concurrent direct a été réalisé avec la tunique alternative des Chivas. Une tunique verte en hommage à la sélection et au pays, le club du Troupeau Sacré ne jouant qu’avec des joueurs nationaux. Pizarro a d’abord conclu du gauche dans un angle fermé un contre, après un face à face avec un défenseur (0-1, 37’). Après une combinaison avec, il a doublé la mise d’une frappe croisée qui a heurté le poteau avant d’entrer (0-2, 62’). Seule ombre au tableau pour les hommes d’Almeyda, la réduction de l’écart d’Angel Sepúlveda (1-2, 76’). Avec ce doublé, Pizarro est plus que candidat pour un visa russe, cet été.
Siente tu liga
Atlas 3-2 Santos
Étrange Liga MX où le leader peut perdre contre une équipe qui joue le maintien… l’Atlas souffle et améliore son cociente. Les Zorros ont parfaitement négocié cette rencontre et menaient 3-0. Mais en infériorité numérique, Santos est revenu au score. Un accident de parcours pour le leader ?
Lobos 1-2 Toluca
Avec ces histoires de Clásico, de maintien et de Coupe du Monde, la place de leader est presque anecdotique. Toluca s’en est emparé avec la défaite de Santos. Trois buts des Quiñónes, un doublé de Luis et la réduction de l’écart pour Julian. Toluca ne tiendra peut-être pas la cadence et même si les Diablos restent leaders, ils ne seront pas favoris lors de la Liguilla.
Querétaro 2-1 Puebla
Deux équipes sauvées et qui ne jouent presque rien mais qui se donnent.
Tigres 4-1 León
Un Tigres sérieux avec un golazo de Carioca et qui déroule avec un Gignac plutôt discret… Preuve que l’UANL n’est pas dépendante du Français. León a une défense en bois et semble aimer se faire fesser par les gros.
Pachuca 1-2 Monterrey
Monterrey se réveille enfin et probablement au bon moment. Dans le ventre mou durant tout le tournoi, les Rayados vont se qualifier et arriver en forme pour les play-offs.
Pumas 1-1 Necaxa
Encore une occasion gâchée pour les Pumas qui menaient dans cette rencontre. Les deux équipes restent à l’affut mais ne partent pas favorites pour participer à la Liguilla.