Pour beaucoup c’est une surprise, puisque l’América était la dernière grosse cylindrée en lice pour remporter ce Clausura 2018. Mais à la vue des résultats de Santos à domicile, et au jeu que produisent les Guerreros, la correction infligée à l’América n’a rien d’anodin. Dès l’aller, ils ont pris l’ascendant. À part une frayeur légitime en début de match retour à l’Azteca, Santos a retrouvé ses valeurs : le collectif. Quatrièmes au général, les hommes de la Laguna partent presque favoris de la finale face au leader Toluca.
À l’aller, Santos a rendu la plus belle copie d’une équipe dans cette Liguilla. Sur un décalage peu dangereux, Julio Cesar Furch sert Oswaldo Martínez aux 25 mètres. Le Paraguayen déclenche une frappe sèche. Agustín Marchesín est en retard sur son plongeon (1-0, 15’). Avant la pause, c’est la même action. La frappe de Furch, aux trente mètres, lèche le poteau de Marchesín, resté stoïque (2-1, 38’). Entre-temps, Cecilio Domínguez avait égalisé. Une volée après un long centre que Jonathan Orozco avait mal appréhendé (1-1, 32’). On pense alors les Águilas capables de revenir. Surtout qu’ils bénéficient d’un penalty. Possibilité qu’annihile Jérémy Ménez en ratant la sentence… La chance americanista est passée.
Santos sanctifié
Car la force des Guerreros lors de ce tournoi, c’est de renverser les statuts. On se souvient du quart de finale retour face aux Tigres que les Laguneros ont maîtrisé comme des grands sans se soucier de Gignac, Vargas & co. Alors au retour des vestiaires, Furch a de nouveau marqué (3-1, 54‘) et Edwin Cetre, jeune remplaçant, a profité d’une défense americanista débordée pour achever Marchesín (4-1, 79’). Une preuve que tout le monde est concerné dans cet effectif. Un avantage net mais qui n’offrait aucun relâchement.
Au retour, alors que l’América est à un but de la remontada, les joueurs de Siboldi reprennent le fil. Pour répondre au pénalty attribué aux azulcremas que transforme Cecilio Domínguez (1-0, 11’) et au golazo de la tête sur corner de Bruno Valdez (2-0, 23’), Santos réduit l’écart en attaque placée: Brian Lozano a du champ et voit l’appel de Jonathan Rodríguez qui, avec de la chance, dribble Marchesín et marque (2-1, 41’). L’América doit scorer deux fois. Ils poussent, mais ne trouvent pas la faille. Dans une fin de match plus débridée, Isijara est trouvé sur la droite. Sans adversité, il décoche une frappe excentrée. Poteau, but. Qualification. Santos a sorti le favoris (2-2, 85’). Et en endosse désormais le statut.
Les Diablos mettent le feu
Pourtant, on pourrait croire que ce rôle appartient à Toluca. Leader après neuf victoires consécutives, un record, les Diablos sont en forme. Mais sortir Morelia puis Tijuana (huitième et sixième) n'a rien de sorcier. Pourtant, les Xolos gèrent l’aller face au leader. Une-deux-une-deux-trois : un beau but collectif pour Lucero qui vient conclure dans la lucarne (1-0, 27’). Sur le deuxième, Gustavo Bou joue parfaitement son rôle de tour de contrôle avant de lancer son compatriote qui vient inscrire un doublé (2-0, 50’). Dans le temps additionnel, Toluca est récompensé d’une meilleure seconde période et Fernando Uribe marque de la tête sur coup de pied arrêté (2-1, 94’). Le but du renouveau.
Car au retour, les Diablos dominent et Uribe embrase leur Bombonera. D’abord une belle tête lobée sur un service d’Antonio Rios (1-0, 9’), puis un autre golazo, un retourné après s’être aligné puis défait de la ligne défensive tijuanense (2-0, 31’). Ceux de la frontera sentent le vent tourner et s’énervent au lieu de se solidariser. Quick Mendoza récolte deux jaunes. Miller Bolaños commet un tacle assassin. Tijuana est à 9. Pourtant, Luis Chavez recolle sur un coup franc génial et permet aux Xolos de rêver (2-1, 66’). Mais Toluca reprend sa marche en avant. Uribe claque un triplé sur un lobe génial (3-1, 86’). Tête, retourné, lob : le triplé presque parfait. Puis Barrientos clôt les débats sur contre (4-1, 88’).
La finale des outsiders
Toluca est logiquement en final. Elle a été la meilleure équipe sur le tournoi et s’est défait d’équipes logiquement plus faibles. Mais face aux Diablos se dressent des Laguneros forts de victoires prestigieuses face aux Tigres et l’América. Depuis longtemps la finale de Liga MX n’avait pas vu s’affronter deux outsiders face à face. Cette confrontation est la victoire du collectif et du travail face aux écuries qui dépensent sans compter. L’aller à Santos sera religieux. Le retour à la Bombonera de Toluca, sera délicieux.