Les demi-finales de la Copa Sudamericana 2019 débutent cette semaine et la grande question sera de savoir si l’on pourra éviter une finale 100% auriverde.

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L’inside : La Equidad – Atlético Mineiro

Par Pierre Gerbeau au Campín de Bogotá

Deux minutes. C'est le temps pendant lequel La Equidad a pensé faire l'exploit et se qualifier pour le dernier carré de la Copa Sudamericana. Entré en jeu à la place de Stalin Motta, blessé, Matias Mier avait récompensé le bon début de deuxième période de son équipe et avait ramené le club colombien à un but de la séance de tirs au but. Oui mais voilà à ce niveau-là, il y a des erreurs qui ne pardonnent pas. Surtout quand elles se répètent. Une première fois laxiste à la vingtième minute sur le premier corner pour les Brésiliens, Rever, laissé seul dans les six mètres, avait ouvert le score. Juste après l'égalisation, un deuxième marquage absent est venu enterrer définitivement les espoirs d'exploit. Avec cette fois la « loi de l'ex » serait-on tenté de dire puisque c'est Yimmy Chará, l'international colombien, qui a placé sa tête. Fautif, Matias Mier a fait son mea-culpa en conférence de presse après le match « je lâche le marquage, c'est une erreur de ma part ». Impossible d'espérer mieux avec ces deux erreurs défensives grossières. Encore plus quand, comme le confirme Humberto Sierra, l'entraineur de cette équipe de La Equidad, « on savait qu'il fallait faire attention aux coups de pied arrêtés et aux phases de transitions. On savait qu'ils allaient jouer là-dessus. » Le tout combiné avec autant de déchet technique et aussi peu d'idée. Efficacité maximale pour une équipe de l'Atletico Mineiro qui n'en demandait certainement pas autant. À quart d'heure de la fin le troisième but inscrit par Elias paraît presque anecdotique même s'il est venu conclure une belle action collective.

Battu 2-1 à l'aller au Brésil, il fallait un seul petit but pour se qualifier. Rapidement on a compris que renverser cette montagne allait être difficile. Troisième club de la capitale derrière Millonarios et Santa Fe, le « petit » club n'a donc pas de gros public et peut donc difficilement remplir un aussi grand stade que le Campín. Virages fermés, faible affluence et donc ambiance digne d'un match de Liga du dimanche. Avec un scénario qui a rapidement tourné à la catastrophe. Après l'ouverture du score, Stalin Motta, capitaine historique de cette équipe a dû quitter les siens en larmes et sur blessure « il faut que le docteur le voit mais c'est une blessure musculaire » a confirmé son entraineur. Il y a bien eu cette réaction dans les dix premières minutes de la deuxième période mais trop peu pour faire douter son adversaire. L'ancien adjoint de Juan Carlos Osorio et Reinaldo Rueda a d'ailleurs confirmé que « le premier but a tout changé. On savait qu'on avait 90 minutes pour marquer et ce but a été une douche froide. Après le deuxième but on a lâché petit à petit et le troisième but a tué le match. » La dure loi de l'apprentissage pour un club qui vivait là son premier quart de finale d'une compétition continentale, « ils ont deux corners et presque sans tirer au but ça leur fait deux buts » a fatalement reconnu le technicien colombien. Les mots expérience et apprentissage sont souvent revenus après le match, notamment chez le gardien Diego Novoa qui reconnaît que sur les buts encaissés que « c'était leur force, ils avaient trois joueurs importants sur les coups de pied arrêtés, ça nous fera de l'expérience, ça restera comme un apprentissage. »  Comme pour le coach qui a reconnu un adversaire « de rang, avec beaucoup d'expérience ». Manque d'expérience ou pas, pour la première fois depuis 2011, il n'y aura aucun club colombien dans le dernier carré d'une compétition continentale, notamment à cause des contre-performances de Junior ou de l'Atlético Nacional.

Ailleurs : sensation équatorienne

Alors que Colón n’a pas éprouvé de véritable difficulté pour retourner sa série face à Zulia, on savait qu’Independiente était en danger à l’heure de se rendre en Équateur pour affronter un chasseur de géant argentins : Independiente del Valle. Il ne fallait qu’un but aux hommes de Miguel Ángel Ramírez pour retourner la situation, il sera intervenu peu après l’entrée du dernier quart d’heure. Avant cela, les Negriazules se sont longtemps cassés les dents sur un milieu à cinq d’un Rojo venu pour défendre son maigre avantage et donc rentrés bredouilles. Colón et Independiente del Valle seront donc les empêcheurs de tourner en rond et chercheront à éviter une finale totalement brésilienne. Car le dernier membre du carré n’est autre que le Corinthians qui est sorti d’un duel déjà 100% auriverde face à Fluminense au bénéfice du but inscrit à l’extérieur. Il fut un temps où l’on aurait alors eu une demi-finale Corinthians – Atlético Mineiro, ce ne sera pas le cas. Le Timão affrontera les Negriazules quand le Galo se rendra en Argentine.

Les résumés

La Equidad 1-3 Atlético Mineiro

Colón 4-0 Zulia

Independiente del Valle 1-0 Independiente

Fluminense 1-1 Corinthians

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.