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Hier se déroulait sans aucun doute l'un des clásicos les plus chaud d'Argentine entre Rosario Central  et Newell's Old Boys. Ce derby, le plus ancien du pays, a tenu toutes ses promesses à Rosario. LO était pour vous sur place à l'Estadio Gigante de Arroyito pour vous faire vivre comme s'y vous y étiez ce match si particulier. Et le moins que l'on puisse dire c'est que nous n'avons pas été déçus. Entre pétards, artifices et décibels surpuissante, récit de ce clásico rosarino.

Nous sommes trois heures avant le match dans la paisible ville de Rosario dans la Province de Santa Fe. Paisible, en apparence. En ce jour des fêtes des mères en Argentine, c'est bel et bien le clásico rosarino entre Rosario Central et Newell's Old Boys qui est au centre de toutes les préoccupations.

Boca Juniors – River Plate c'est Disneyland à côté du clasico de Rosario

« Ça a été une âpre négociation toute la semaine avec ma femme pour pouvoir emmener mes deux fils au stade aujourd'hui » lâche un fan de Central avant qu'un autre ajoute en s'en amusant « Moi j'ai dû m'engager à payer un resto ce soir, sinon c'était hors de question ». On vous avait annoncé hier un match unique et une rivalité entre les deux voisins qui avait atteint des proportions inimaginables, cela se confirme. Les rues adjacentes à l'Estadio Gigante de Arroyito sont déjà bondées et les fans de Central qui abordent de nombreux t-shirt « Somos Rosario » (Nous sommes Rosario) sirotent quelques bières, du fernet pour les plus gourmands, choripan à la main. Pétards et artifices sont de sortis pour accompagnés les premiers chants tout cela sous les yeux des effectifs de police nombreux pour l'occasion. Sur notre chemin nous rencontrons le groupe de supporters « Patagonia Canalla » et son président Pedro, l'occasion d'échanger et de s'apercevoir, une fois de plus, que ce match est vraiment à part. « On a fait plus de 15 heures de route pour le clásico, certes c'est fatiguant mais il est inconcevable pour nous de ne pas poser notre bâche le jour de ce clásico. Cette rencontre est bien trop importante et représente tellement pour nous... ». Et quand nous demandons à Pedro comment on devient un supporter de Rosario Central en habitant en Patagonie, la réponse est sans équivoque « Central c'est un sentiment qui ne s'explique pas. Et puis c'est quand même le premier club de l’intérieur du pays à avoir été champion d'Argentine en 1971. Ça représente quelque chose de grand pour nous qui vivons en province, en Argentine il y a une grande rivalité entre la Capitale et la Province ».

Nous croisons ensuite un certain Juan, lui est venu spécialement de Tolima en… Colombie. « Ça fait un an que j'économise pour voir cette rencontre, aujourd'hui je suis là pour assister au clásico le plus chaud du pays. Oui je dis bien le plus chaud car tout le monde pense que c'est Boca Juniors – River Plate mais pour moi c'est Disneyland à côté de celui de Rosario ». Le décor est planté et si nous ne savions pas encore où nous avons mis les pieds, c'est chose faite.

Direction le stade et notre tribune pour prendre place et ne pas rater une miette de ce Clásico Rosarino. Une heure trente avant le match les deux « populares » (virages) sont déjà archi-combles et les chants résonnent déjà très fort. Ils redoublent de puissance quand Oscar Ustari, le portier leproso, apparaît à l'échauffement avec quelques vers de poésie en prime… L'ambiance ne retombe pas et les 22 acteurs s’apprêtent à faire leur apparition dans ce qui s’apparente maintenant à un chaudron prêt à exploser...

Premier acte : un Rosario Central de gala

Un chaudron : pas sûr que le mot soit assez fort. Le « recibimiento » (l'entrée des joueurs), comme on l'appelle en Argentine, est d'une puissance incroyable qui donnerait d'innombrables frissons à n'importe quel amateur de ballon rond. Les papellitos et pots de fumées jaune et bleu sont de sortis accompagnés d'un chant détonnant ! C'est de la folie, le Gigante de Arroyito est en fusion.

S'en suit l'apparition des Rojinegros dans une bronca assourdissante. Le match démarre et ça part très fort, au bout de 30 secondes de jeu, Leandro Fernandez, dépassé par la vitesse de Rafael Delgado, fauche sèchement ce dernier et écope du premier avertissement de la rencontre. Il n'en fallait pas moins pour que tout le stade se mette à sauter sur place dans une ambiance qui en devient hallucinante. Les premières minutes sont clairement à l'avantage des Canallas qui exercent une grosse pression sur les visiteurs du jour. Et quand ces derniers se donnent un peu d'air à la 10ème minute en obtenant un corner, Maxi Rodriguez est obligé d'être protégé par la police, les fans de Central jetant tous ce qui leur passe par la main. L'atmosphère est électrique et le devient encore plus quand tout le stade croit au pénalty suite à une faute de Lopez sur el « loco » Abreu qui partait seul au but. L'arbitre de la rencontre, Monsieur Loustau, lui voit jaune et coup franc. Ce dernier ne donne rien. C'est au moment où la Lepra commence à aller un peu mieux et à sortir qu'elle se fait surprendre, nous sommes à la 28ème minute et c'est Franco Niell, qui d'une tête décroisée trompe la vigilance de Ustari. 1-0, le stade explose et on vous laisse imaginez le délire…

A peine le temps de savourer ce moment de liesse que la rencontre devient complètement folle. 3 minute après l'ouverture du score, Scocco fait un festival sur la droite et enchaîne avec une frappe au ras du sol qui heurte le poteau, Maxi Rodriguez arrive ensuite en bout de course et ne peut reprendre correctement le cuir. Central a eu chaud ! La réaction des jaune et bleu ne se fait pas attendre, après un contact dans les airs entre l'uruguayen Abreu et Ustari, le portier des Newell's Old Boys se relève difficilement mais Monsieur Loustau ne dit rien alors qu'il semble y avoir contact, Dominguez arrive lancé en pleine course et reprend le ballon en une touche en dehors de la surface sans faire de cadeau, 2-0. De la folie furieuse…

L'ambiance ne redescendra pas jusqu'à la pause et la Lepra semble complètement abasourdie par la tournure que prend la rencontre.

Second acte : Locura sin fin (Une folie sans fin)

La seconde période reprend sur un rythme beaucoup moins élevé que la première. Sur le terrain en tout cas, car dans les tribunes « Los Guerreros » continuent à assurer un spectacle grandiose. Au fil des minutes nous ne cessons d'être impressionner par l'ambiance et l'énergie que dégagent les supporters Canallas. Et heureusement car cette seconde période en deviendrait presque soporifique jusque l'action qui va faire définitivement basculer le match en faveur de Central. 28ème minute, Scocco, encore lui, déborde sur son côté droit, rentre dans la surface, crochète Caranta et s'écroule. Pas de contact selon l'arbitre, Scocco voit rouge dans les deux sens du terme après avoir insulté l'arbitre assistant. Direction les vestiaires pour Nacho qui faisait son retour aujourd'hui après quelques pépins physiques. Les hommes de Russo vont ensuite gérer tranquillement leur avantage de deux buts et vont même manquer par deux fois de creuser encore plus l'écart, tout d'abord par Dominguez (87ème) et Valencia (90ème). Qu'importe, les fans de Central eux fêtent leurs héros dans l'hystérie la plus total, s'amusant même à réclamer une minute de silence pour la mort des Newell's Old Boys

Coup de sifflet final, tout ce petit monde exulte dans une communion incroyable avec les joueurs Canallas, un feu d'artifice sera même tiré quelques minutes après la fin du match. Ce fut incontrôlable, ce fut jouissif, c'est comme ça qu'on l'aime le Clasico Rosarino.