Teo et River écrasent le tournoi

River file vers le titre, LO assiste au clásico San Lorenzo – Independiente : 12e journée du tournoi argentin.

Inside San Lorenzo – Independiente

Comme chaque week-end désormais, nous vous faisons vivre un ou plusieurs matchs en « inside » dans les résumés hebdomadaires des différents championnats Sud-Américains. Après le Clásico Rosarino hier,  ce samedi nous nous sommes rendus à l'Estadio Pedro Bidegain du dernier vainqueur de la Copa Libertadores, San Lorenzo, pour un autre clásico face à Independiente.

En ce samedi après-midi direction Bajo Flores, un quartier où l'on y fait pas du tourisme, où se trouve l'Estadio Pedro Bidegain, aussi appelé le Nuevo Gasometro, en attendant un retour du stade dans le quartier d'origine de San Lorenzo, Boedo (voir la Vuelta a Boedo). En plus d'être un clásico de Buenos Aires, l'enjeu était très important ce week-end. En effet, l'Independiente avait l'occasion de revenir à deux points du leader River Plate, qui recevait Belgrano dimanche, et de repasser devant le dauphin Lanús. Face au Ciclon qui se laisse couler dans ce tournoi de transition, l'occasion était donc rêver pour le Rojo d'en profiter pour mettre la pression sur ces deux de devant.

Direction notre tribune une petite heure à l'avance histoire de regarder la deuxième mi-temps du Torneo Reserva (en Argentine avant les matchs de première division, les réserves des clubs professionnels s'affrontent aussi en championnat que le appel Torneo Reserva en général dans le même stade) et surtout histoire de s'apercevoir que Gabi Milito galère toujours autant avec ses « pibes ». En s'inclinant 2-0, il concède ainsi sa huitième défaite en neuf matchs cette saison. Après la victoire des jeunes, les hinchas de San Lorenzo espèrent que l'équipe première va suivre le même chemin, deux semaines après la défaite face à Tigre à domicile. L'entrée de la Barra Brava du Ciclon est comme à l'accoutumée effectuée dans une ambiance dont seul cette hinchada a la secret.

Comme il a deux semaines face à Tigre, San Lorenzo rentre très fort dans ce match et avec de belles intentions. Comme il a deux semaines, el Ciclon trouve le poteau suite à une superbe frappe de 30 mètres de Julio Buffarini. Comme il y a deux semaines, l'ambiance ne cesse de nous impressionner. Et comme il y a deux semaines sur la première offensive des visiteurs, les Azulgranas vont encaisser un but. Voilà comment on peut résumer en quelques mots cette première période. Suite à une faute bête de Mario Yepes, qui effectuait son premier match à domicile sous le maillot de San Lorenzo, à l'entrée de la surface, Rolfi Montenegro exécute parfaitement son coup-franc qui laissera Torrico scotché sur ses appuis. 0-1 31' minutes. Douche froide ? Certainement pas. C'est le moment choisi par les hinchas du Ciclon de redoubler de puissance les chants… Magnifique. L'arbitre renvoie donc les 22 acteurs aux vestiaires, l'Independiente n'aura pas brillé mais a su être réaliste.

Le club de Boedo rentre des vestiaires comme il a entamé la première période, c'est à dire avec de l'envie et de la volonté mais cela ne suffit pas. On sent un Romagnoli orphelin de Piatti dans le jeu, Cauterruccio et Matos semblent complètement dé concernés à la pointe de l'attaque, les transmissions sont approximatives et les maladresses s’enchaînent. On est loin, très loin du niveau de jeu proposé lors de la dernière Copa Libertadores victorieuse et cela nous semble compliqué à comprendre comment une équipe championne au plus haut niveau continental après avoir sorti Botafogo, Gremio et Cruzeiro coup sur coup peut en arriver là. Les excuses commencent à s'épuiser pour les hommes de Bauza et la Coupe du Monde des clubs n'est plus très loin. Attention à ne pas arriver à ce Mondial au Maroc avec une spirale négative au moment clé voir le plus important de l'histoire du club, on a vu ce que cela a donné avec l'Atletico Mineiro la saison dernière... En attendant l'Independiente est loin de nous séduire aussi, mais à la 68ème minute c'est Lucero qui profite d'une deuxième erreur de Mario Yepes qui appuie pas assez sa passe en retrait pour Torrico, l'attaquant du Rojo est déséquilibré par le portier azulgrana après son crochet, pénalty. En manque de rythme et de temps de jeu, le défenseur colombien est lui aussi à des années lumières de son niveau habituel. Le pénalty sera parfaitement exécuté par Rodriguez… le portier de l'Independiente. 0-2 et la nervosité commence à faire son apparition dans les tribunes où les fans de San Lorenzo  en platea (tribune de face) se défouleront sur la vitre d'une cabine de presse d'un commentateur ayant un peu trop fait ressentir sa joie après ce second but… S'en suit des minutes catastrophiques et interminables pour San Lorenzo, Pizzini loupera même l'immanquable pour définitivement asseoir la victoire du club de Avallaneda. Le spectacle est ailleurs en cette fin de match plus particulièrement dans la tribune popular (virage) où la hinchada du Ciclon ne lâche rien et lance un chant détonant « Qu'importe que tu gagnes ou tu perdes partout je te suivrais » une belle preuve d'amour et un exemple à suivre.

La réduction du score de Villalba à la 87ème minute n'y change rien. San Lorenzo subit sa cinquième défaite à domicile en sept matchs. Le technicien Bauza s'excusera même publiquement après la rencontre. Quant à l'Independiente il saisit l'occasion de mettre la pression sur River et Lanús malgré une semaine agitée en interne et l'éviction de Insua du groupe professionnel.

River écrase le tournoi, Boca se réveille

Premier à entrer en piste, le Granate s’est rapidement rendu la tâche plus face sur le terrain de Defensa y Justicia. Deux buts dans les vingt premières minutes permettaient en effet ensuite aux hommes de Barros Schelotto de gérer leur septième succès consécutif. On pouvait alors croire que le suspense allait être relancé.

Car au Monumental, River accueillait sa bête noire Belgrano, dernière équipe à l’avoir fait tomber. Trois jours après un précieux succès en Sudamericana, les hommes de Gallardo allaient immédiatement mettre les Piratas sous pression, accumulant les situations mais restant en danger face aux contres menés par le duo Zelarrayán- Picante. River ouvrait logiquement le score à 10 minutes de la pause suite à une merveille de passe de Rojas pour Vangioni et on pensait alors que le plus dur était fait. Mais au retour des vestiaires, le Millo accusait le coup physiquement et allait s’en remettre à un excellent Barovero. Le portier argentin préservait l’essentiel, River, dans le dur, allait frapper de nouveau au meilleur des moments, celui du pic de domination de Belgrano. Sanchez, intenable à droite, débordait, Téo surgissait et libérait le Monumental. A 2-0, Belgrano rendait les armes, River déroulait. Teo s’offrait un doublé qui le fait entrer dans le cercle des buteurs de River à dépasser les 10 buts en tournoi court, se lançant désormais à la poursuite du record de Martin Cardetti (17 buts lors de l’Apertura 2001), et River s’imposait avec la manière, conservant ses quatre points d’avance sur le Granate, se rapprochant de plus en plus du titre.

Ailleurs, profitant de la législation particulière à Mendoza, 10 000 hinchas de Boca ont pris possession des platea neutres offrant un spectacle à base de fumée, banderole, et surtout aucune violence, prouvant au passage qu’un match de foot est toujours plus vivant avec les hinchas des deux camps dans les tribunes. Ces 10 000 supporters seront rentrés ravis, assistant probablement au meilleur match de Boca depuis le début du tournoi. Emmené par un grand Fernando Gago, Boca s’impose face au Tomba et se replace en cinquième position, dans la roue d’un convaincant Racing facile vainqueur de Vélez, mais à huit points de River.

Résultats

Classement

Les buts

 

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.