Avant l’entrée dans la dernière semaine du marathon argentin, ils ne sont plus que deux à pouvoir rêver de titre. Pendant que River a déposé les armes, Boca cartonne et Banfield s’accroche à un miracle.

Ils n’étaient que trois à pouvoir envisager le titre de champion 2016/2017, ils ne sont désormais plus que deux, et ce ne sont pas forcément les deux que l’on attendait. Certes, celui qui en est le plus proche est toujours le même, Boca Juniors a même profité du week-end pour accroitre son avance. Pour cela, les hommes de Guillermo Barros Schelotto sont allés donner une leçon de football à La Plata à Aldosivi et ont surtout montré que la pression qui pouvait s’exercer sur eux ne les atteignait absolument pas. Les hommes du Melli ont ainsi décidé qu’Aldosivi n’aurait pas le droit d’espérer un résultat, d’entrée de partie, bien aidé par des locaux dont le principal souci était de se regrouper rapidement derrière. Alors, l’expérience et le talent ont fait la différence. Emmenés par un Gago parfait dans son rôle d’organisateur, les Xeneizes ont appuyé sur les côtés, domaine de prédilection des Pavón et autres Centurión pour venir prendre à revers un bloc compact. Alors que Benedetto s’était créé la première véritable occasion, l’ouverture du score était signée Pavón servi plein axe par Gago. On approchait alors de la pause, le plus dur était fait. Deux minutes plus tard, Matías Vega se trouait en envoyant son dégagement dans les jambes de Centurión. 2-0, affaire pliée. Au retour des vestiaires, le leader gérait tranquillement les rares volontés adverses et allait profiter de la fin de match et notamment d’une nouvelle erreur de Vega pour corser l’addition. Le gardien d’Aldosivi commettait l’irréparable sur Centurión et provoquait un penalty qui, bien que mal tiré par Gago, il ne parvenait pas à repousser, puis, alors que la défense locale avait déserté la pelouse, Jonathan Silva pouvait allumer une quatrième mèche, celle qui permet à Boca d’être plus que jamais proche du titre.

Si Boca en est si proche c’est que son grand ennemi River a coulé. Au Monumental, le Millo n’a pas simplement perdu face au Racing, il a sombré corps et âme. La faute à un Racing parfaitement organisé, qui a su contenir la pression (souvent maladroite) des hommes de Gallardo avant de se montrer létal en contre. La faute aussi à un River trop imprécis, trop prévisible, sans idées et surtout, plombé par une défense et surtout par un gardien totalement tétanisé par le doute. Pourtant, il y avait la place. Quand les Jorge Moreira – Nacho Fernández d’un côté, ou Ariel Rojas – Gonzalo Martínez de l’autre, commençaient à combiner, on sentait l’équilibre instable. Mais la finition était totalement absente. Et finalement, c’est le Racing qui s’est créé les meilleures occasions. Sur la première, un coup franc d’Acuña et un ballon qui voyage dans la surface, Lucas Martínez Quarta dégageait sur Lautaro Martínez qui trompait ainsi un Batalla trop occupé à tenir son poteau. Acuña, qui avait fait souffrir les deux latéraux de River récidivait d’entrée de seconde période en trouvant Barbieri sur corner avant de sceller l’affaire après une nouvelle sortie totalement ratée de Batalla. 0-3 à l’heure de jeu, River avait totalement coulé. La suite n’aura été que sursauts et frissons pour les hincha du Millo. Frissons sur les montées rapides des hommes de couloir du Racing, sursaut quand, en revenant au score dans le dernier quart d’heure, les hommes de Gallardo auraient pu faire croire à un improbable retour. Le titre est désormais perdu pour River, qui devra batailler pour conserver sa place dans les qualifiés à la prochaine Libertadores. Une lutte à laquelle le Racing se mêle de nouveau.

banfield

Les huées du Monumental auront donc contrasté avec les applaudissements des hinchas du Taladro. Car si River est hors course pour le titre, il en reste un qui peut venir contrarier Boca, c’est Banfield. En ouverture de la journée pour le top 3, les hommes de Julio César Falcioni ont une nouvelle fois brillé. Au Florencio Sola, le Taladro a pris le dessus sur Central, bien aidé il est vrai par deux décisions arbitrales lourdes de conséquences, le tout en deux minutes qui allaient aboutir à l’expulsion de Javier Pinola d’entrée de partie. Essentiel dans l’axe des Canallas, Pinola allait inévitablement manquer et Sperdutti ouvrait le score au quart d’heure. Le match était tendu, la nervosité des joueurs de Central tardait à descendre d’un cran (4 avertissements en première période), alors Banfield déroulait et se montrait dangereux même si le manque de précision l’empêchait de véritablement inquiéter Rodríguez. Faute de creuser l’écart, Banfield allait se faire peur lorsque Carrizo ramenait Central dès le retour des vestiaires. Mais ce Taladro a du caractère et possède un homme de talent, Brian Sarmiento. Son coup franc redonnait l’avantage aux siens, l’inévitable Cvitanich scellait la partie dans les derniers instants, le Florencio Sola pouvait chanter « Que de la mano/de Julio César/todos la vuelta vamos a dar, » Banfield est le seul et dernier à pouvoir encore espérer priver Boca du titre mais surtout a quasiment assuré son retour en Libertadores. Il faudra un miracle, mais n’allez pas le dire à leurs hinchas.

La lutte pour le titre sera chaude, mais les deux dernières journées seront bouillantes aux quatre coins du pays. Car entre la lutte pour la Libertadores, qui voit donc Estudiantes, à deux points de River, poursuivi par une meute de cinq équipes à 49 points (donc un points derrière les Pinchas) et ne compter finalement que deux points d’avance sur le neuvième, la lutte pour la Sudamericana, qui voit Defensa y Justicia lutter pour conserver la dernière place dans le bon wagon avant le départ de Beccacece vers la sélection (el Halcón compte un point d’avance sur Central, trois sur le trio Gimnasia, Talleres, Godoy Cruz qui peut encore y croire). Et ce n’est rien en comparaison de la lutte pour la survie. Car si Sarmiento, Quilmes et Rafaela vont quitter la Primera División, il reste une place dans la charrette. Plusieurs équipes sont à la lutte, les plus en danger restant Arsenal et Olimpo, actuel propriétaire de la place situé à un point derrière el Arse. Et Olimpo, c’est le prochain adversaire de Boca. Fou jusqu’au bout on vous dit.

Les buts

Résultats

argj28r

Classement

argj28c

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.