Suite à des menaces de mort et à un vol au domicile du président du syndicat des arbitres, la quinzième et dernière journée du Clausura a été reporté. Elle devrait se jouer jeudi, sauf si les arbitres continuent la grève, ou si certains clubs refusent la date de jeudi. Et dans ces cas, la fin du championnat devrait être compliquée, et il n'est pas sûr que nous ayons un champion 2019 dès 2019.
Cela fait plusieurs semaines que les arbitres sont sous pression en Uruguay. Suite au clásico ou au match contre Defensor, Nacional s’est senti, à tort, abusé par les arbitres et le président bolso , José Decurnex, a donc fait sortie sur sortie, communiqué sur communiqué, pour expliquer que son club se faisait voler. Ce qui devait arriver arriva, et après des menaces de mort sur les réseaux sociaux, le président du syndicat des arbitres, Marcelo De León, a reçu chez lui la visite de vandales taguant l’intérieur de sa maison, détruisant ses effets personnels. Cette attaque d’un homme et de sa famille (sa femme étant enceinte) a déclenché un soulèvement des arbitres et ces derniers ont décidé vendredi dernier de suspendre leur participation, et donc tous les championnats de football en Uruguay liés à l’AUF, pour cette semaine. Il est évidemment normal de suspendre la journée et de « marquer le coup » dans de telles circonstances. La pression mise sur les arbitres n’était plus tolérable. Le plus ironique dans cette histoire étant que Nacional est à 90 minutes de remporter le classement annuel (en cas de victoire contre Juventud, déjà descendu) et que le club a bénéficié comme tout autre par le passé d’erreurs arbitrales (dont une belle semelle de Bergessio lors de la victoire de Nacional quatre buts à trois contre Rampla). Le vrai perdant est l’AUF, qui va devoir serrer le calendrier en fin d’année. La dernière journée du tournoi de clôture devrait donc se jouer jeudi, avec les matchs pour la descente à 15 heures et les matchs pour le titre à 20 heures, heures uruguayennes.
Sauf que les arbitres n'ont toujours pas levé le mouvement de grève, et que de nombreux clubs ont sauté sur l'occasion pour remettre en cause le pouvoir du président de l'AUF, Ignacio Alonso. Des clubs comme Plaza, qui peut théoriquement encore gagner le Clausura en cas de miracle, refusent de jouer Racing à 15 heures, un club qui se bat pour le maintien. Il préférerait que tous les matchs se jouent en même temps, sauf que cela veut dire jouer tous les matchs un jeudi à 15 heures, car de nombreux stades comme l'Osvaldo Roberto de Racing ne sont pas illuminés. Impossible d'imaginer donner un titre en semaine à 15 heures. D'un autre côté, Cerro Largo refuse de faire à nouveau les quatre cents kilomètres en bus pour aller à Montevideo jouer Peñarol seulement trois jours après leur retour du voyage inutile de ce week-end. Ces clubs ont leur raison, valables, mais sont surtout les clubs avec Fénix, Danubio, Racing qui ont voté contre l'élection d'Alonso à la présidence de l'AUF il y a six mois dans une élection très mouvementée suite à l'intervention de la FIFA. La politique vient donc percuter une crise qui aura des répercussions pour la fin de saison, alors qu'il reste une journée et sans doute trois finales à jouer avant le 22 décembre, date à partir de laquelle les joueurs doivent automatiquement être libérés.


