La quarantaine étant prolongée jusqu’au 10 mai, plusieurs règles étant conservées jusqu’au 31 mai, la reprise du tournoi d’ouverture bolivien est de plus en plus compromise.

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Ce mercredi, le gouvernement bolivien a décidé de prolonger la quarantaine jusqu’au 10 mai avec d’autres règles contraignantes jusqu’au 31. Jeanine Áñez a ainsi annoncé que jusqu’à la fin du mois, les frontières resteraient fermées, les vols intérieurs et internationaux suspendus, les écoles fermées et les événements regroupant du public interdits. Dans un entretien donné à Deporte Total, Robert Blanco avait défini la date du 15 juin comme date limite de reprise du tournoi si le système Apertura / Clausura devait être maintenu. Avec ces décisions du gouvernement, aucune équipe ne pourra être prête pour le 15 juin, tout retour à l’entraînement étant impossible avant le 1er juin alors que les protocoles de reprises nécessitent au minimum trois semaines de préparation avant retour à la compétition.

Plusieurs pistes sont envisagées, notamment la fin de l’Apertura (douze journées sur vingt-six disputées) afin de pouvoir reprendre par le Clausura en septembre, l’annulation du format Apertura/Clausura avec mise en place d’un nouveau tournoi dont le format serait à définir, et enfin, annulation pure et simple de la saison. Se poserait ainsi le souci de déterminer les accessits continentaux. La solution « la plus simple » serait de se baser uniquement sur les douze matchs disputés lors de l’Apertura. The Strongest et Always Ready seraient ainsi qualifiés pour la phase de groupes de la Libertadores 2021, Bolívar serait qualifié pour le deuxième tour de la Libertadores, Blooming pour le premier. Wilstermann, Royal Pari, San José et surtout l’Atlético Palmaflor (qui découvrait la première division cette année) seraient ainsi qualifiés pour la prochaine Sudamericana. Une décision assez folle quand on se rappelle que trois points seulement séparent The Strongest, premier, de San José, huitième. Ainsi l’idée de reprendre un nouveau tournoi en septembre, avec donc un format à définir, pourrait être la solution privilégiée même s’il se murmure que The Strongest conserverait le bénéfice de sa première place lors de cette presque moitié d’Apertura en se qualifiant pour la Libertadores 2021 (rappelons que The Strongest devance Always Ready au bénéfice d’une meilleure attaque)

L’autre grand souci d’une saison blanche est souligné par la Fabol, le syndicat des joueurs qui s’est exprimé par l’intermédiaire de son secrétaire général, David Paniagua. Celui-ci a expliqué d’une part que la situation bolivienne (en matière de saison de foot) est différente de l’Argentine ou de la France (la saison courant de janvier à décembre quand Argentine et France jouent de juin à juin et peuvent donc notamment compter sur de nouvelles entrées d’argent par les droits télé dès septembre ce qui n’est pas le cas en Bolivie), d’autre part qu’en cas d’annulation de la saison, il n’hésiterait pas à agir pour la défense des contrats des joueurs. Une donnée importante, car la situation économique, déjà instable pour bien des clubs boliviens, est mise encore plus à mal. Si Robert Blanco, président de la División Profesional, a déjà demandé le soutien de la CONMEBOL (qui a annoncé ce jeudi débloquer 14M$ à chaque association membre, certaines ayant déjà reçu cette somme), la réunion de ce jeudi entre dirigeants et représentants des joueurs s’annonce plus importante que jamais pour décider de l’avenir du football local bolivien.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.