Alors que le joueur est d’accord avec l’Olympique Lyonnais, Peñarol exige qu’il reste jusqu’à la prochaine fenêtre de transfert en décembre pour pouvoir notamment conduire le club lors du prochain match de Libertadores.

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Facundo Pellistri est d’accord avec Lyon, Peñarol est d’accord sur le montant du transfert, sur les conditions de paiement… et pourtant le transfert pourrait tomber à l’eau. Pourquoi ? Principalement parce que Peñarol est un club propriété de ses supporters et qu’il y a des élections à venir à la fin de l’année. Après une année 2019 au cours de laquelle le club avait perdu le titre avec le départ de joueurs importants à mi-saison, le départ de Pellistri a un match de la fin de la Copa Libertadores est mal vécu par la majorité des supporters. Face à la pression, le conseil de direction du club a dû voter à bulletin secret et a décidé que le joueur devait rester jusqu’à la prochaine fenêtre de transfert, quoi qu’il arrive. C’est ce qu’a déclaré Marcelo Areco à la radio Sport 890. Le conseil a aussi voté l’accord sur les termes du transfert. Le transfert serait bien à hauteur de cinq millions d’euros, avec des bonus pouvant aller jusqu’à deux millions d’euros, et Peñarol toucherait 40 % de la plus-value lors d’une future revente avec un minimum de quatre millions d’euros.

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Il est à noter que Peñarol est secoué par une crise que ce soit au niveau sportif, avec de mauvais résultats en championnat et une situation difficile en Libertadores (malgré la victoire face à Colo-Colo, Peñarol n’a plus son destin entre les mains pour atteindre les huitièmes de finale) et institutionnelle, avec donc des élections à venir en décembre et un bilan pour le moins contrasté de « l’officialisme », représenté par le président Jorge Barrera qui, a priori, ne se représente pas. Barrera porte le poids non seulement de sa période, mais aussi de toute la période Damiani, durant laquelle de nombreux transferts ont été effectués sans que le club n’en voie vraiment la couleur. Cela pèse beaucoup sur les décisions aujourd’hui, notamment sur celles du conseil où sont représentés différents mouvements d’opposition qui se présentent aux élections de décembre et qui pensent donc avant tout aux résultats immédiats et à faire plaisir aux supporters.

Côté joueur, Pellistri avait communiqué au club sa volonté de partir (notamment en baissant sa quote-part du transfert de 30 à 15 %, pratique traditionnel en Uruguay qui vise à rémunérer les agents). Il avait aussi déjà acheté ses billets d’avion pour jeudi, comme communiqué par Jean Michel Aulas plus tôt aujourd’hui. Sauf que le joueur a aussi renégocié son contrat à la hausse il y a moins d’un an, avec un salaire revu à la hausse (pour les standards uruguayens) et une clause libératoire qui permet au club de garder la main. Une main que les instances semblent vouloir reprendre, dans l’intérêt du club. Reste à voir ce que Lyon est capable d’accepter.

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba