Suite de notre guide groupe par groupe de la deuxième phase des éliminatoires asiatiques pour la Coupe du Monde 2022, une phase également qualificative pour l'AFC Asian Cup 2023.

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Première partie

Groupe E : Qatar, Inde, Afghanistan, Oman, Bangladesh

qatarQatar

Sacré champion d’Asie à la surprise générale, le Qatar a franchi un palier dans la médiatisation. Tous ceux qui se gaussaient de leur niveau précédemment – à raison – ont découvert une équipe joueuse, létale, puissante et une défense de fer (un seul but encaissé lors du tournoi). Leur médaille d’or est une réponse parfaite à ceux qui critiquaient l’attribution du Mondial au petit émirat. La Copa América disputée quelques mois après, si elle ne fut pas couronnée de succès, a quand même démontré que l’équipe pouvait rivaliser avec plus fort qu’elle. Le seul point noir vient d’un bassin de joueurs assez limité et l’absence de trois-quatre titulaires pourrait avoir des conséquences non-négligeables. Si sa présence dans la phase de poules peut étonner, il faut savoir que les qualifications sont également valables pour la Coupe d’Asie 2023 de Chine. Si elle venait à se qualifier à la première place, celle-ci serait automatiquement donné à l’équipe suivante.

L’entraineur : Félix Sánchez Bas

Le faiseur de miracles. L’Espagnol a connu toutes les catégories de l’équipe nationale qatarie : d’abord en charge de l’académie Aspire, il a ensuite successivement dirigé les U19, les U20, les U23 et a pris en charge l’équipe sénior en 2017 (lire Félix Sánchez, l’homme qui fait grandir le Qatar). Si les premières années sont tatillonnes, le style très espagnol de l’équipe explose à la face du monde lors de la Coupe d’Asie. À lui de maintenir cette dynamique et bien figurer lors de « son » Mondial.

Le joueur à suivre : Akram Afif

L’un des rares joueurs à avoir connu les joies de matchs européens, Akram Afif est une petite bombe qui cavale côté gauche à coups de dribbles et d’accélérations. Toujours sous contrat avec Villarreal, on espère le voir enfin percer en Europe et faire parler la poudre. Ses coéquipiers Hatem, Hassan, Almoez ou Al-Haydoos mériteraient aussi la lumière mais Afif est véritablement le diamant attendu par le Qatar depuis toutes ces années.

omanOman

Le Sultanat du Golfe ne fait pas toujours parler de lui mais il dispose de quelques joueurs techniquement intéressants, même si ce sera probablement sans son gardien star Ali al-Habsi. La présence du Qatar dans son groupe lui offre de facto la qualification, à condition de se débarrasser des Indiens et de ne pas perdre des points bêtement à l’extérieur.

L’entraineur : Erwin Koeman

Moins fort que son frère Ronald, Erwin s’est borné ces dernières années à assister son frangin dans ses passages en clubs. Après l’intermède Pim Verbeek pour la Coupe d’Asie, Oman a fait appel à lui pour qu’il envoie les Ahmar en Coupe du Monde. Difficilement réalisable mais, si les étoiles s’alignent, ils ont le droit de rêver.

Le joueur à suivre : Ahmad Kano

Du haut de ses 169 sélections, Ahmad Kano peut encore rêver dépasser les 178 capes de Mohammed al-Deaeya. Le capitaine d’Oman espère mener une (probablement) dernière fois son équipe au plus proche de son rêve. Si ce n’est lui, le striker Khaled al-Hajri essayera de le suppléer.

indeInde

Incroyable de se dire qu’un pays qui compte plus d’un milliard d’habitants n’est pas fichu de se qualifier au moins une fois dans son histoire pour une Coupe du Monde. Même la Chine, éternelle cancre asiatique, l’a fait. Cette nouvelle cuvée s’annonce tout aussi compliquée pour les Blue Tigers. Malgré une Coupe d’Asie intéressante durant laquelle elle a désossé la Thaïlande, l’Inde est retombée dans ses travers en se faisant poutrer lors de la Hero Cup qu’elle organisait. Le groupe dont elle a hérité est encore abordable, exception faite du Qatar, mais il ne faudra pas perdre de point en route contre les petites équipes, une fâcheuse habitude indienne. À voir si les tauliers Gurpreet Singh, Sandesh Jhingan (superbe défenseur) et la légende vivante Sunil Chhetri sauront mener l’Inde pour la première fois en Coupe du Monde.

L’entraineur : Igor Štimac

Le Croate, nommé en mai 2019, n’est pas à proprement parler un entraineur à succès. Cependant, il peut se targuer d’avoir de l’expérience en Europe. Pour ses premiers matchs, il a énormément testé, s’affichant confiant pour les vraies échéances. Il ne faudra pas se louper car le géant accueille Oman pour son premier match.

Le joueur à suivre : Sunil Chhetri

The Legend himself. Le petit (1m71) attaquant est le recordman de sélections et de goals en Inde. Son apport est immense tant il a sorti de nombreuses fois son équipe du pétrin, doublé d’une humilité et d’une chaleur humaine des plus touchantes. Alors que le crépuscule s’annonce sur sa carrière, Chhetri pourrait rendre un dernier service à son pays avant de rendre son tablier sous les vivats de la foule.

afghanistanAfghanistan

Difficile de se faire un nom sur la scène asiatique quand tu sors d’une période de guerre intense et que la situation n’est pas apaisée. L’Afghanistan peine à développer et insuffler une dynamique positive à cause de l’insécurité qui règne sur place. Heureusement, une large diaspora permet de fournir des joueurs évoluant un peu partout, aux Pays-Bas, en Scandinavie, aux États-Unis, en Angleterre, etc., mais cela ne semble pas suffisant que pour briguer une place qualificative, surtout que les matchs à domicile se joueront au Tadjikistan et non pas à Kaboul.

L’entraineur : Anoush Dastgir

À 29 ans, Dastgir a l’insigne honneur d’être le sélectionneur afghan. Ancien international qui a dû mettre un terme à sa carrière, il a pris en main l’équipe nationale mais doit composer avec une situation tendue, une Fédération sans le sou et des rencontres à domicile délocalisées.

Le joueur à suivre : Faysal Shayesteh

Avec Amiri, ils sont les deux joueurs les plus capés et les espoirs sur lesquels se fondent beaucoup d’Afghans. Expatriés en Thaïlande et aux Maldives, ils devront apporter leur expérience et leur grinta à une équipe éclatée dans le monde entier et qui parfois ne parle même pas le dari (langue de l’Afghanistan).

bangladeshBangladesh

Qualifié à l’issue de deux matchs soporifiques face au Laos, le Bangladesh progresse pourtant, à son rythme. La qualification d’Abahani Limited pour la finale interzone de l’AFC Cup témoigne de la bonne santé du football au Bangladesh. Malgré tout, le niveau est encore assez bas dans un pays qui ne jure que par le cricket. L’entièreté des sélectionnés joue au pays mais beaucoup de jeunes viennent de faire leur apparition en équipe première, ce qui est quand même un bon signe pour le futur. À défaut de Coupe du Monde, le Bangladesh fera tout pour goûter à une nouvelle Coupe d’Asie depuis son apparition en 1980.

L’entraineur : Jamie Day

L’entraineur anglais, baroudeur des bancs, entraine le Bangladesh depuis 2018 et l’équipe progresse sous sa houlette. Il a au moins le mérite de faire jeu égal ou mieux face à des équipes de son niveau mais sera-ce suffisant face aux poids lourds ?

Le joueur à suivre : Robiul Hasan

Ça aurait pu être Hamza Choudhury mais le milieu de Leicester est appelé à briller avec l’Angleterre. Le futur de l’équipe nationale est donc le jeune milieu de terrain d’Arambagh, lui qui a marqué le but décisif pour la qualification au Laos. Dans un pays en manque de références footballistiques, Robiul Hasan peut aller loin !

Groupe F : Japon,  Kirghizistan, Tadjikistan, Myanmar, Mongolie

japonJapon

Par Baptiste Mourigal

À l'image des autres grandes nations du continent, le Japon ne devrait pas connaître de grande difficulté à s'extirper de son groupe de qualification pour rallier le troisième tour et se qualifier à la Coupe d'Asie 2023. À l'image de la Corée du Sud, le Japon parviendra-t-il à faire mieux que lors de la campagne précédente où les Samurai Blue avaient remporter sept matchs pour un nul avec vingt-sept buts inscrits et aucun encaissé ?

L'entraîneur : Hajime Moriyasu

Arrivé à la tête de la sélection après la Coupe du Monde, Hajime Moriyasu a déjà fait ses preuves en menant le Japon en finale de la dernière Coupe d'Asie. Egalement à la tête des moins de 22 ans qui préparent les Jeux olympiques à la maison, le sélectionneur nippon aura fort à faire pendant cette campagne de qualification.

Le joueur à suivre : Shoya Nakajima

Après avoir manqué la Coupe du Monde (choix du sélectionneur) et la Coupe d'Asie (blessure), Shoya Nakajima doit s'imposer désormais comme le patron de cette sélection. De retour en Europe du côté de Porto après son escapade au Qatar, il a tout pour prendre la relève de Keisuke Honda et mener cette nouvelle génération au Mondial 2022.

kirgKirghizstan

L’Asie centrale est en marche ! Sous la houlette de Krestinin, le Kirghizstan s’est qualifié pour sa première Coupe d’Asie où il est parvenu jusqu’en huitième, éliminé par un penalty plutôt suspect en faveur du pays-hôte. La nation centrasiatique progresse à son aise, en récupérant des Allemands nés au Kirghizstan tel Vitalij Lux, Edgar Bernhardt ou Viktor Maier, et en naturalisant deux-trois Africains (tel Daniel Tagoe). D’autres joueurs commencent à percer dans les ligues voisines, signe de la vitalité kirghize. Si sa présence dans le deuxième chapeau peut étonner, il y a cependant de la place pour les Faucons blancs pour passer au tour suivant, à condition de bien négocier son derby avec le Tadjikistan.

L’entraineur : Aleksandr Krestinin

Le Russe, en poste depuis 2014, est le principal responsable du renouveau (ou du nouveau, tout simplement) kirghize. Sous ses ordres, le pays centrasiatique s’est qualifié pour la première fois à la Coupe d’Asie et commence à démontrer les progrès effectués. Sans pitié avec les petites équipes, le Kirghizstan pourrait très bien créer la surprise en accédant au second tour s’il négocie bien ses déplacements.

Le joueur à suivre :  Anton Zemlianukhin

Meilleur buteur de l’histoire nationale avec 12 buts, Zemlianukhin a connu une carrière mouvementée qui n’a rien à envier à celle de Xavier Gravelaine. Muet en Coupe d’Asie où il s’est fait voler la vedette par Vitalij Lux, il reste tout de même une arme de choix pour Krestinin.

tadjikistanTadjikistan

La jeunesse tadjike se porte bien, merci pour elle. Les U16 ont remporté le championnat CAFA, les U19 sont en bonne voie et les U17 participeront à la Coupe du Monde de leur catégorie. L’équipe A n’est pas en reste et commence à se structurer avec de bons résultats continentaux et quelques joueurs qui s’expatrient. Dans un groupe assez ouvert (excepté le Japon), il y a la place pour espérer décrocher une qualif directe pour la Coupe d’Asie et, pourquoi pas, une présence au dernier tour de qualif. Dzhalilov, Fatkhuloev ou Umarbayev seront les pions essentiels des Pamiriens.

L’entraineur : Usmon Toshev

L’Ouzbek Toshev a pris en main la sélection U23 avant de cumuler avec l’équipe A en novembre 2018. Sous son aile, l’équipe progresse, même si le vrai test commencera en septembre. À lui de valider et d’éventuellement intégrer une relève qui s’annonce prometteuse.

Le joueur à suivre : Parvizdzhon Umarbayev

Le milieu offensif du Lokomotiv Plovdiv est l’un des rares expatriés à exercer son talent en Europe. Titulaire au sein du pensionnaire du championnat bulgare, il est un des éléments créateurs de ce Tajikistan surprenant. Il devrait partager la pression avec son compère d’attaque Dzhalilov, meilleur buteur de la sélection.

myanmarMyanmar

Cela parait difficile à croire aujourd’hui mais le Myanmar était une place forte du football asiatique dans les années 70, surtout avec Suk Bahadur, le Pelé birman. Depuis lors, de l’eau a coulé sous les ponts et on est loin du prestige d’autrefois. Cependant, les récents résultats des équipes de jeunes poussent à l’optimisme et l’équipe A devient difficile à bouger. Quelques expats évoluent aujourd’hui en Thaïlande mais sera-ce suffisant pour rivaliser ?

L’entraineur : Miodrag Radulović

L’ancien sélectionneur du Liban, qui avait remis le pays du Cèdre sur le devant de la scène, s’offre un challenge des plus ardus mais a de la chance de tomber dans un groupe assez ouvert. Il devrait s’appuyer sur des joueurs plutôt techniques à défaut d’être puissants physiquement comme les Libanais. Va-t-il créer la surprise ?

Le joueur à suivre : Kyaw Ko Ko

Derrière son nom marrant se cache une véritable menace pour les défenseurs adverses. Rapide et pas mauvais devant le but, il culmine déjà à 16 buts en équipe nationale. Son compère en défense, Zaw min Tun, devrait stabiliser la ligne arrière.

mongolieMongolie

Passée à la faveur d’une double confrontation face à Brunei, la Mongolie reste un oublié du football, avec un retard assez conséquent et qui sert souvent de faire-valoir à des équipes de même niveau. Si elle a la chance de recevoir pour les deux premiers matchs, les espoirs devraient vite s’envoler. Toute l’équipe évolue au pays, dans des clubs qui se font rouster dans les compétitions internationales. Les tauliers Bayasgalan, Nyam-Osor et Tsedenbal devront mobiliser leurs joueurs pour grappiller des points et essayer de gagner quelques matchs à domicile.

L’entraineur : Michaël Weiss

Le globe-trotter allemand a posé ses valises dans des lieux exotiques, d’abord en devenant directeur technique du Rwanda, puis en coachant les Philippines et enfin en prenant en charge la Mongolie en 2017. Les résultats n’ont pas été particulièrement brillants mais Weiss essait de mettre en place un socle défensif qui a bien tenu face à Brunei. Les autres oppositions risquent cependant d’être un poil plus ardues.

Le joueur à suivre : Ganbayar Ganbold

Le minot de 19 ans n’a pas encore joué de match en équipe nationale mais est pourtant vu par tout un pays comme la star qu’ils n’ont jamais eue. Premier joueur mongol à passer pro en Europe à la Puskás Akadémia en Hongrie, Ganbayar gravit les échelons à son aise en attendant de percer avec son club. À voir s’il sera le facteur X de ce pays plus habitué à prendre des roustes qu’à en donner.

Groupe G : Émirats arabes unis, Vietnam, Thaïlande, Malaisie, Indonésie

emiratsÉmirats arabes unis

Si le tableau final de la Coupe d’Asie laisse à penser que les Émirats ont performé, la réalité est plus nuancée. Tombée dans un groupe sans véritable cadors, l’équipe s’est qualifiée sans gloire au tour suivant et a éprouvé toutes les peines du monde à se débarrasser des Kyrghizes (grâce à un penalty litigieux). Le match contre l’Australie était un véritable hold-up, Mabkhout marquant sur leur seule occasion du match et la défense contenant non sans mal des Australiens maladroits. La mascarade cessa en demi-finales quand le Qatar atomisa les Émirats d’un 4-0 propre et net. Pour ces nouvelles qualifs, les Émirats font figure de demi-favoris et risquent bien de passer à la trappe s’ils ne négocient pas bien leurs déplacements. S’ils peuvent compter sur Abdulrahman pour créer du jeu ainsi que Mabkhout et Khalil pour scorer, le reste de l’équipe est plutôt bancal et ne permet pas une rotation extensive. Si on devrait les revoir en Coupe d’Asie, rien ne dit qu’on retrouvera les Abyad au second tour tant il est dur de dégager un favori de cette poule.

L’entraineur : Bert Van Marwijk

Le finaliste du Mondial 2010 se relance pour la énième fois ces dernières années après sa courte pige avec l’Australie. S’il devrait axer son équipe sur un bloc solide, sa défense lente et vieillissante risque d’être mise à mal par la vivacité des attaquants d’Asie du Sud-Est.

Le joueur à suivre : Omar Abdulrahman

Le sosie de David Luiz retrouve enfin les terrains après la terrible blessure qui l’a privé de « sa » compétition. Le petit prince du désert, MVP asiatique 2016, sort d’une année quasi blanche à Al-Hilal et s’est engagé à Al-Jazira pour reprendre le rythme. Il est le facteur X de sa sélection qui a semblé terriblement amorphe sans son feu-follet. Il est, sans nul doute, le meilleur joueur de la Péninsule arabique à l’heure actuelle et il serait dommage qu’il se cantonne au Moyen-Orient alors que l’Europe lui tend les bras.

vietnamVietnam

Le miracle du football de ces dernières années. En deux-trois ans, le Vietnam a progressé à pas de géants et a ébloui tous les observateurs par son jeu tonique et technique. D’abord finalistes du Championnat AFC U23 en 2018, ils finissent quatrième des Jeux Asiatiques avant de remporter le championnat AFF face à la Malaisie. Sur leur lancée, ils disputent une très bonne Coupe d’Asie et s’affirment maintenant comme des jeunes loups aux dents longues. La bonne tenue de ses clubs en compétition continentale entretient cette bonne dynamique et, vu la gueule du groupe, il n’est pas impossible de voir l’équipe au tour suivant.

L’entraineur : Park Hang-Seo

Le Sud-Coréen est déjà considéré comme un héros de la nation vietnamienne après avoir mené le pays au titre en AFF. Son travail avec les jeunes et la tactique très offensive et aguichante lui ont valu les louanges du milieu. La consécration serait d’envoyer le Vietnam en Coupe du Monde mais la route est encore longue.

Le joueur à suivre :  Nguyễn Công Phượng

Le Messi vietnamien, comme on l’appelle au pays, a signé chez les Belges de Saint-Trond, devenant le premier joueur vietnamien depuis Lê Công Vinh à jouer dans un championnat européen. Encore un peu tendre physiquement et tactiquement, il devrait profiter du championnat belge pour étoffer son explosivité qui en fait le plus grand espoir produit par le Vietnam ces dernières années.

thailandeThaïlande

Après des années de progression, la Thaïlande semble stagner. Sa Coupe d’Asie, commencée par un improbable revers face à l’Inde, s’est malgré tout achevé en huitième face à la Chine mais que ce fut laborieux. Versés dans le groupe de la mort et de ses quatre derbys d’Asie du Sud-Est, les Thaïlandais doivent compter sur leurs expats japonais et sur leur gardien, actif en Belgique. Teerasil Dangda, centenaire de capes, est l’actuel meilleur buteur du pays avec 43 caramels et il aura besoin d’aide (Kraisorn, Bunmathan and co) pour faire espérer le peuple thaïlandais à une chimérique première participation au Mondial.

L’entraineur : Akira Nishino

Après ce match d’anthologie du Japon face à la Belgique, beaucoup s’étonnaient qu’il ait fallu un an avant que Nishino ne retrouve un banc. Les Thaïlandais font donc une très belle prise et espère que l’entraineur japonais pourra mener les Eléphants de Guerre au deuxième tour comme quatre auparavant.

Le joueur à suivre : Chanathip Songkrasin

Le format de poche, star du Consadole Sapporo, est voué à être l’électron libre de l’équipe thaïlandaise. Milieu offensif, il se régale à trouver des ouvertures pour distiller ses passes et marquer de temps en temps quelques buts élégants. À 25 ans, il semble en pleine forme et sera un atout majeur des Thaïlandais pour accéder au second tour.

malaisieMalaisie

Ancienne place forte du continent, la Malaisie n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis les années 90. Si un semblant de renouveau semble planer sur la sélection, c’est surtout les jeunes Harimau qui ont le vent en poupe (vainqueur de l’AFF U15 et finaliste de l’U18). De bon augure pour une sélection qui se base sur des joueurs évoluant dans le championnat local et sur quelques binationaux qui apportent leur puissance physique, tel Matthew Davies et La’Vere Corbin-Ong. La confiance est là après avoir passé douze buts en deux matchs aux pauvres Timorais et la relative homogénéité du groupe laissent leurs espoirs intacts.

L’entraineur : Tan Cheng Hoe

Le Malaisien a repris l’équipe en 2017 après avoir été l’assistant des U19 et des U23, et a mené la Malaisie en finale de l’AFF 2018. Depuis lors, pas vraiment de rencontres officielles pour lui, même si la démolition du Timor oriental a permis de travailler les automatismes. À voir la suite contre les voisins du Sud-Est.

Le joueur à suivre : Safawi Rasid

Actuel meilleur buteur des qualifications asiatiques avec quatre buts, l’ailier buteur du Johor Darul Ta’zim aspire à enfiler les buts comme des perles pour la Malaisie dont il est le talent le plus brillant actuellement. A seulement 22 ans, il a déjà scoré sept fois en dix-huit rencontres internationales et sera aidé dans sa tâche par Mohamadou Sumareh et Shahrel Fikri.

indonesieIndonésie

Fut un temps, l’Indonésie se défendait bien au football, puis elle plongea. Alors que son football est gangréné par la corruption, la violence des ultras et que l’équipe nationale a écopé d’une suspension de deux ans, il tente de sortir la tête de l’eau en misant sur la formation, en adoptant la Filanesia, sorte de vision du football applicable à toutes ses catégories d’âge, et en envoyant ses jeunes pousses aux quatre coins du globe. Quelques binationaux, principalement des Pays-Bas, tenteront d’apporter de la puissance physique à des joueurs vifs et techniques mais plutôt gringalets. Boaz Solossa et Irfan Bachdim, les pépés flingueurs, tenteront d’envoyer leur équipe au second tour.

L’entraineur : Simon McMenemy

L’Écossais, ancien entraineur des Philippines et de plein d’équipes exotiques du Sud-Est asiatique, a repris la sélection garuda en 2019 mais n’a pour l’instant disputé que trois matchs, deux victoires faciles face au Myanmar et à Vanuatu et une raclée en Jordanie. À voir s’il arrive à faire progresser une nation qui ne demande qu’à vibrer pour son équipe.

Le joueur à suivre : Egy Maulana

La pépite indonésienne, suivie par la moitié du Vieux Continent, a finalement choisi le club polonais du Lechia Gdańsk pour s’épanouir sans pression. Nommé dans les 50 jeunes les plus prometteurs par The Guardian, il a choisi un environnement stable pour progresser. À 19 ans, il est trop tôt pour espérer qu’il gagne des matchs à lui tout seul mais on est pas à l’abri d’une fulgurance qui peut s’avérer décisive.

Groupe H : Corée du Sud, Corée du Nord, Liban, Turkménistan, Sri Lanka

coreesudCorée du Sud

Par Baptiste Mourigal

L'ogre asiatique est favori de son groupe sur le papier. Les Guerriers Taeguk chercheront à décrocher une onzième participation à la Coupe du Monde. Pour cela, la Corée du Sud devra passer par un second tour très abordable mais qui pourrait prendre une tournure politique avec la double confrontation qui s'annoncer face à la Corée du Nord. La rencontre du 15 octobre 2019 notamment puisque, pour l'instant, le match devrait se tenir à Pyongyang, une première depuis 1990.

L'entraîneur : Paulo Bento

Arrivé au lendemain de la Coupe du Monde 2018, Paulo Bento poursuit son travail avec un objectif clair : se rendre au Qatar en 2022 et y faire bonne figuration. Après une Coupe d'Asie décevante, le Portugais est déjà sous le feu de quelques critiques au pays et ses décisions seront scrutées ainsi que la philosophie de jeu donné à son équipe. Le style actuel, défensif, n'est pas plébiscité actuellement.  Il sera intéressant de voir s'il fait mieux qu'un certain Uli Stielike dans ce premier tour. Le sélectionneur allemand avait permis à la Corée du Sud de terminer première de son groupe avec un bilan de huit victoires pour vingt-sept buts inscrits et aucun encaissé.

Le joueur à suivre : Kim Min-jae

Pour ne pas encaisser le moindre but et faire comme en 2015-2016, la Corée du Sud devra compter sur un Kim Min-jae au meilleur de sa forme. Le jeune défenseur central de Beijing Guoan devra stabiliser une défense habituée à paniquer pour un rien les années passées. Sur le plan personnel, cette campagne de qualification pourrait permettre à Kim Min-jae d'attirer encore plus le regard de l'Europe, qu'il a refusé en janvier dernier mais qui continue de lui faire les yeux doux, notamment en Premier League.

libanLiban

Les Cèdres, de retour en Coupe d’Asie après 19 ans d’absence, ont été versés dans un groupe difficile (Arabie saoudite, Qatar, Corée du Nord) d’où ils n’ont pas réussi à s’extirper. Rebelote au  WAFF Championship dans lequel ils ont globalement déçu. S’il y a quelques joueurs de talents, l’équipe manque de joueurs créatifs au milieu, capable de faire la passe idéale et briser des lignes. Depuis la retraite de Roda Antar, aucun joueur n’a pu combler ce vide et seul Hassan Maatouk est capable d’amener le danger depuis son flanc gauche. Pour le Liban, une non-qualification pour la prochaine Coupe d’Asie sera signe de régression, à eux de faire en sorte d’être présents en 2023.

L’entraineur : Liviu Ciobotariu

Le Roumain a repris l’équipe avant le WAFF Championship et n’y a bien sûr pas fait de miracle. La défense a été fébrile et l’attaque poussive. Ses précédentes expériences sur un banc n’ayant pas été franchement couronnées de succès, on se pose la question de sa nomination, surtout après le limogeage de Radulović. Celui-ci avait, certes, fait des erreurs mais avait bâti un socle sur lequel s’appuyer, à voir si le Roumain ne réduira pas tout en cendres.

Le joueur à suivre :  Hassan Maatouk

La relève tarde à arriver côté libanais et il faut s’en remettre aux vieux briscards pour assurer la continuité. Hassan Maatouk va sur ses 32 ans mais est toujours le meilleur joueur du pays. Technique, vivace et rapide, il peut avec un goal dépasser Roda Antar dans la hiérarchie des meilleurs buteurs nationaux. Pour l’épauler, Oumari, Ataya, Khalil et Hammam devront être au top niveau.

coreenordCorée du Nord

Laminés en Coupe d’Asie (14 buts encaissés quand même…), les Nord-Coréens sont revenus revanchards depuis, en s’offrant la Hero Cup en Inde. Evoluant dans une tactique bien huilée qui fait la part belle aux contre-attaques, la Corée du Nord peut compter sur un gros contingent d’expats basés au Japon, en Autriche ou en Italie. Nation toujours aussi mystérieuse, il ne sera pas facile d’obtenir beaucoup d’informations sur les protégés de Pyongyang. La double confrontation face au voisin du Sud promet d’être explosive en tout cas !

L’entraineur : Yun Jong-Su

Le pompier de service nord-coréen revient aux affaires pour la troisième fois après ses expériences de 2006 et 2014 après le fiasco de Kim Yong-Jun en Coupe d’Asie. Son jeu tout en vitesse a fait des ravages lors de la Hero Cup, avec une projection très rapide des attaquants et des milieux.

Le joueur à suivre : Han Kwang-Son

Il aurait pu devenir le premier Nord-Coréen à évoluer en Série A, il devra patienter encore un peu. Car ses bonnes performances sous le maillot de Perugia lui ont permis d’attirer les regards d’un géant, la Juventus, qu’il a rejoint pour d’abord grandir avec les U23. En attendant, certains tauliers en attaque tel Jong Il-Gwan et Pak Kwang-Ryong s’occuperont de faire trembler les filets adverses.

turkmenistanTurkménistan

Qualifié pour sa deuxième Coupe d’Asie après celle de 2004, le Turkménistan n’y aura pas fait long feu mais aura au moins eu le mérite de pousser les Japonais dans leurs retranchements. L’équipe nationale est encore irrégulière, même si ses clubs sont d’une vitalité remarquables (l’Altyn Asyr était en finale de l’AFC Cup la saison passée). Les quelques tauliers comme Mingazow, Amanow ou Atayew devront être soudés pour emmener les Turkmènes au stade supérieur.

L’entraineur : Ante Mise

Encore un Croate sur un banc asiatique. L’ancien assistant d’Ante Čačić a été nommé en Mars 2019 avec pour mission de développer le football local. Il n’a eu qu’un match à se mettre sous la dent jusqu’à présent, un 0-0 contre l’Ouganda en amical, et on devra attendre le 5 septembre au Sri Lanka pour voir ce qu’il a dans le ventre.

Le joueur à suivre : Arslanmyrat Amanow

Tout le monde se souvient de ce superbe but inscrit contre le Japon d’un tir de loin aussi surprenant que puissant pour le gardien nippon. Amanow est actuellement le meilleur buteur du pays et son arme numéro un. Épaulé par Annadurdiyyew, ils devront réussir à se frayer un chemin vers le deuxième tour dans un groupe pas si terrible que ça.

srilankaSri Lanka

Le Sri Lanka a pu compter sur le hara-kiri de Macao pour passer au deuxième tour de qualification mais on ne donne vraiment pas cher de leur peau avec un possible zéro pointé. Capable de tenir tête à une équipe de niveau similaire, elle doit ici affronter des équipes bien plus puissantes tant physiquement que tactiquement. En plus, le pays ne compte aucun expat désireux de rejoindre ses rangs…

L’entraineur : Nizam Pakir Ali

Entraineur du club bangladais de Team BJMC, il ne sera pas le principal responsable de la campagne srilankaise, tant l’équipe part de loin. Il y a tellement à faire que récolter quelques points serait déjà un exploit.

Le joueur à suivre : Sujan Perera

Le gardien est le seul joueur srilankais à évoluer à l’étranger, aux Eagle de Malé, aux Maldives. Le reste de l’équipe évolue dans le très faible championnat local. À voir si Perera pourra multiplier les exploits face à ses adversaires.

Boris Ghanem
Boris Ghanem
Chroniques d'un ballon rond au Moyen-Orient, de Beyrouth à Baghdad, de Manama à Sanaa, football sous 40 degrés à l'ombre d'un palmier.