Début de la première session de novembre pour les éliminatoires sud-américains. Pendant que la Bolivie continue de creuser, l’Argentine ne séduit toujours pas. Et concède ses premiers points.
Un mois plus tard, les éliminatoires de la Coupe du Monde 2022 zone CONMEBOL reprenaient cette nuit. Les regards se tournaient ainsi d’abord vers La Paz où l’on espérait voir enfin quelque chose de positif du côté de la Verde bolivienne. Malheureusement, l’espoir n’a été que de courte durée. Autant le dire, la Bolivie de César Farías n’a aucune idée de jeu, elle ne sait pas comment s’organiser, s’animer, que faire pour bousculer un adversaire qui, dès qu’il se met à accélérer entraîne une panique générale à bord. On se rappellera que la Verde a passé plus de cinquante jours en stage de préparation avant la session d’octobre, on se souviendra aussi qu’elle évolue dans un contexte local toujours aussi pesant avec notamment un championnat qui n’a toujours pas repris et des dirigeants qui rivalisent d’ingéniosité pour creuser davantage la tombe dans lequel s’enferme le football local. On se souviendra aussi que le sélectionneur, qui préfère pointer les polémiques extra-sportives plutôt que de répondre aux nombreuses questions qui se posent sur sa Verde. Sur le terrain, la Bolivie a surtout résisté grâce aux circuits Bolívar comme sur l’ouverture du score par el Conejo Arce après un dédoublement Saavedra-Flores sur la gauche, ou sur coup de pied arrêté comme lorsque Marcelo Martins propulsait un corner d’Arce dans les buts équatoriens. Entre temps, pas grand-chose si ce n’est une sensation que dès que la Tri équatorienne se mettait en ordre de marche, tout pouvait vaciller en face. Carlos Lampe s’est encore transformé en dernier recours pour protéger les buts devant les Michael Estrada et autre Ángel Mena, avant de céder, dès le retour des vestiaires en moins de dix minutes. La Bolivie aurait tout de même pu s’en sortir mais elle se retrouve à concéder une nouvelle défaite, la troisième en trois sorties, en raison d’un penalty concédé par Jusino en toute fin de partie (un penalty jugé au VAR qui devrait faire parler au Chili, la main étant la même que celle de Coates à Montevideo). Depuis les éliminatoires 1998, la Bolivie n’a plus vaincu l’Équateur à La Paz, cette fois, elle s’incline et laisse la Tri prendre place sur le podium.
Un podium sous contrôle de l’Argentine même si la situation ne devrait être que temporaire. Car après deux victoires en deux matchs, l’Albiceleste a laissé filer des points à la Bombonera face à un Paraguay qui n’avait nullement l’intention de venir chercher autre chose qu’un point. Lionel Scaloni avait ainsi décidé d’innover en proposant une défense à trois qui faisait de Gonzalo Montiel, l’excellent latéral offensif de River, un défenseur central cantonné dans son camp, qui faisait reposer les relances sur Nicolás Otamendi et plaçait devant son trio défensif un milieu composé de rugueux Leandro Paredes (qui a définitivement oublié le fait qu’à ses débuts, l’enganche qu’il était devait devenir le nouveau Riquelme, son idole) et du encore plus rugueux Rodrigo De Paul. Face à cela, Eduardo Berizzo avait armé son 4-3-3 qui n’en avait que le nom, le tout ressemblant surtout à un 4-5-1 cherchant à verrouiller et reposant sur les magnifiques échappées d’un Miguel Almirón toujours aussi précieux. C’est ainsi que l’on a eu un premier acte insipide, haché et sans véritable émotion avec deux tirs cadrés, le penalty de Romero et la tête sur corner de Nicolás González. Rien de plus que des coups et peu de jeu avec une victime, Exequiel Palacios, dont les lombaires n’ont pas résisté à la charge d’Ángel Romero. S’il y a eu du mieux côté argentin en deuxième période, la sortie d’Ocampos libérant par exemple Nico González sur son côté, le tout a quand même manqué d’idée et de verticalité pour menacer Silva. Alors si une partie de l’Argentine focalise sa rancœur sur la décision (juste) de refuser le but inscrit par son Albiceleste sur l’une des seules phases construites du match pour une faute de González sur Romero au départ de celle-ci, l’autre devrait la convaincre que dans le jeu, l’équipe de Scaloni n’a toujours pas livré la moindre prestation convaincante et continue d’avancer sans réelles idées. Mais à lire les grands médias locaux du jour, personne ne semble plus concerné par ces aspects, les articles générant du partage se résumant à des plaintes sur l’arbitrage et le procès d’Ángel Romero.



