Première journée de la phase de groupes et d’entrée de jeu, les candidats au titre montrent les crocs.

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Guide de la compétition

Groupe A : suspense et polémiques

Pour la première du coach Petrović, l’Irak espérait engranger enfin une victoire après la parenthèse cauchemardesque d’Advocaat. Et à la 21e, leurs espoirs auraient pu être réalisés si l’énorme missile des trente mètres de Qasem ne s’était pas écrasé sur la barre. Le match sombre dans la léthargie avant l’expulsion de l’expérimenté Kasim pour un mauvais geste. Les Omanais en profitent pour accélérer et Al-Harthi gratte subtilement un penalty qu’Al-Yahyaei transforme facilement (0-1, 76e). On se dit que la victoire ne peut échapper aux Omanais en supériorité et devant au score mais c’est mal connaître l’arbitrage de Said Martinez. Sur un dernier corner anodin des Irakiens, il siffle penalty pour une faute inexistante… Aymen Hussein a l’occasion d’arracher le nul mais Al-Rawahi arrête son penalty !!! Pour rien, le gardien s’était trop avancé… Hussein veut se représenter mais Petrovic s’avance sur le terrain pour changer de tireur ! Folie ! Abdulkareem se présente alors et arrache le nul au bout du bout du temps additionnel (1-1, 90 + 8e).

Le Qatar n’a qu’une mission, gagner. Dans son jardin, elle affronte les très coriaces bahreïnis. Les occasions sont rares, Jaffar effectue des arrêts peu académiques mais néanmoins importants et les deux équipes se regardent en chien de faïence. Alors, comme souvent, les Annabi s’appuient sur leurs hommes forts pour débloquer la situation. Le virevoltant Afif centre pour la tête d’Abdulaziz Hatem, imparable pour Jaffar (1-0, 69e). Le Qatar débloque son compteur dans la douleur mais obtient les trois points.

Groupe B : la Tunisie déroule

Une des favoris de l’étape, la Tunisie s’est mise en mode rouleau compresseur pour écraser la pauvre Mauritanie de cinq buts tous plus beaux les uns que les autres. Après un beau travail de Mejri sur le côté gauche, Jaziri envoie un gros cachou pour ouvrir le score (1-0, 39e). En cinq minutes, les Aigles plient l’affaire avec une minasse de Ben Larbi (2-0, 42e) puis une madjer de Jaziri (3-0, 45+2e). Les Mauritaniens reviennent dans la partie grâce à un penalty consécutif à une faute de main transformé par Bessam (3-1, 45 + 12e) mais Ben Larbi s’offre un doublé tout en puissance (4-1, 51e) avant que l’éternel Msakni ne parachève le spectacle (5-1, 90 + 1e). Grosse démonstration des Tunisiens avec un pressing étouffant et un jeu énergique, qui devrait leur permettre de franchir aisément les poules avec, pourquoi pas, une victoire à la clé ?

S’il fallait donner cours de défense, il faudrait prendre en exemple celle de la Syrie. Les carences flagrantes aperçues lors des qualifications pour le Mondial sont toujours aussi béantes et le joli centre de Mohammad trouve le crâne expérimenté de Canedo (1-0, 24e). Six minutes plus tard, un déboulé de Mabkhout atterrit chez Canedo qui transmet à Al-Hennawi. Celui-ci transforme aisément, bien aidé par la propulsion paraplégique d’Alma dans le goal syrien (2-0, 30e). Mais Canedo, jusque-là intenable, effectue une atroce passe en retrait qui profite à Al-Salama qui redonne espoir à la Syrie (2-1, 60e). Et finalement, sur la dernière action, Housani s’interpose sur un coup-franc parfaitement joué par les Syriens et sauve la victoire pour son équipe. Belle première pour les hommes de Van Marwijk !

Groupe C : la belle affaire jordanienne

Tout simplement trop forts. Le Maroc a beau envoyer son équipe B, elle reste une classe au-dessus de ses adversaires asiatiques. A la 16e, Nahiri s’offre le but de la journée d’une torpille excentrée que Kaddoura juge mal. L’absence de Hammadi dans les buts palestiniens se fait déjà sentir (1-0, 16e) … Tout s’accélère lors du deuxième acte. Hafidi conclue ensuite un superbe centre de Chibi (2-0, 56e) avant de rendre fou les défenseurs et Kaddoura (3-0, 64e). Benoun clôt la marque d’un penalty en fin de match (4-0, 87e) pour un match à sens unique qui met déjà les Marocains dans un fauteuil.

Baptême du feu pour les jeunes Saoudiens opposés à une Jordanie bien fringante depuis quelques matchs. Les débats sont équilibrés même si la Jordanie a logiquement les plus belles opportunités. Mais à la 53e, l’expérimenté Ehsan Haddad laisse ses partenaires à dix pour une vilaine semelle. On se dit que les hommes de Bonadei ont dès lors une chance ais c’est finalement Mahmoud Al-Mardi qui délivre la Jordanie, son tir étant dévié par Al-Dawsari (0-1, 62e). Ce pauvre Al-Dawsari qui nous fera la complète œuf-jambon-fromage en se faisant expulser à la 73e pour une intervention peu orthodoxe. Les Jordaniens prennent trois points très précieux dans la course pour la deuxième place et sèment le doute dans les esprits saoudiens.

Groupe D : démonstration algérienne

Le champion d’Afrique est dans la place ! Les hommes de Magic Bougherra ont écrasé des Soudanais au plan bien précis mais trop faibles pour rivaliser. Les vagues se sont succédées sur les cages d’Eshrein et il ne faut qu’une dizaine de minutes à pour ouvrir le score grâce à Bounedjah qui a l’habitude de marquer sur les pelouses qataries (1-0, 11e). Non content de sa sortie kamikaze sur le premier but, le gardien se troue ensuite sur un nouveau tir de Bounedjah, bien décalé par Brahimi (2-0, 37e). Peu avant la pause, Benlamri prolonge une tête de Bendebka au fond des filets pour faire le break (3-0, 43e). La messe est dite au retour des vestiaires, Soudani pressant le pauvre Saeed Ahmed et ajustant un Eshrein encore aux fraises (4-0, 46e). Abdel Raman a l’occasion de sauver l’honneur des Soudanais sur penalty mais l’éternel M’Bolhi détourne sa tentative (71e) pour signer une masterpiece des Fennecs. Et ce n’est même pas l’équipe A…

On n’est pas passés loin de la première déconvenue du tournoi. Alors qu’une Égypte sans idées bute sur un Liban sans autres options que défendre, Robert Melki offre un penalty que transforme Afsha (1-0, 70e). Mais que ce fut laborieux pour les hommes de Queiroz, certes privés de leurs stars européennes mais pouvant tout de même compter sur un grand nombre d’internationaux évoluant au pays. Voué à une défaite abyssale, le Liban n’aura pas à rougir de sa prestation, ayant finalement contenu les assauts égyptiens pendant plus d’une heure avant de se faire surprendre sur une erreur défensive.

Boris Ghanem
Boris Ghanem
Chroniques d'un ballon rond au Moyen-Orient, de Beyrouth à Baghdad, de Manama à Sanaa, football sous 40 degrés à l'ombre d'un palmier.