Victorieux du Japon en finale (3-1), les Maroons décrochent leur premier titre continental de leur histoire au terme d’un match marqué notamment par un but exceptionnel d’Ali Almoez.

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Le tournoi parfait. Même dans leurs rêves les plus fous, la bande à Félix Sánchez aurait eu du mal à envisager un tel scénario. Sept matchs, sept victoires, dix-neuf buts marqués et un seul encaissé. La dernière marche semblait pourtant haute. Le Japon, quadruple vainqueur de la Coupe d’Asie (1992, 2000, 2004, 2011) se dressait devant le petit émirat du Moyen-Orient. Mais libérés de toute sorte de pression et sûrs de leurs forces, les Qataris ont déroulé pour s’adjuger un sacre historique.

Ali dépasse Ali

Il n’aura fallu que douze petites minutes de jeu pour voir Ali Almoez sous le feu des projecteurs. Le capitaine qatari, Hassan Al-Haydos, décale côté gauche sur Akram Afif. Le joueur appartenant à Villarreal lève la tête et d’un petit piqué, trouve Ali Almoez dans la surface. Dos au but, il contrôle du gauche, garde la balle en l’air avec l’aide du pied droit et décoche un retourné acrobatique somptueux qui vient terminer sa course dans le but de Shuichi Gonda avec l’aide du poteau (1-0, 12e). Le banc qatari explose. Félix Sánchez n’en revient pas. Son attaquant vient de marquer son neuvième but dans la compétition. Almoez dépasse ainsi l’Iranien Ali Daei, jusqu’alors meilleur buteur de l’histoire de la Coupe d’Asie avec huit réalisations lors de l’édition 1996. Il sera élu meilleur joueur du tournoi à l'issue de la finale.

almoez

10/10 pour Afif

Les Samurai Blue sont sonnés. Ils avaient pourtant bien débuté la rencontre en se montrant pressants sur le but de Saas Al Sheeb. C’était sans compter sur le coup de massue reçu quelques minutes plus tard. Akram Afif est servi dans le cœur du jeu. Tel un vrai maître à jouer, il a le don de se placer au bon endroit quand il le faut. Il trouve Abdulaziz Hatem. Pas attaqué, le joueur d’Al-Gharafa s’avance légèrement et, des vingt-cinq mètres, envoie une merveille de frappe enroulée dans la lucarne. Gonda, lobé, ne peut rien faire (2-0, 27e). Le Qatar fait le break et Afif délivre sa dixième passe décisive dans le tournoi.

Le Japon réagit mais Afif tue le suspense

Au retour des vestiaires, la tournure du match change complètement. Les Nippons, dos au mur, mettent une pression continue sur le but qatari. Takumi Minamino, d’un petit piqué bien ajusté, permet à sa nation de croire à un retour (2-1, 69e). Les vingt dernières minutes s’annoncent intenables pour les Maroons. Mais à cause d’une main dans sa surface de Maya Yoshida, le Japon concède un pénalty. Akram Afif, du haut de ses vingt-deux ans, prend ses responsabilités et ajuste Gonda d’un plat du pied imparable (3-1, 83e). Les hommes de Félix Sánchez ne cèderont plus. Cette année 2019 restera gravée à jamais dans l’histoire du football qatari. Et à quatre ans d’accueillir la prochaine Coupe du monde, le Qatar a prévenu, il faudra compter sur eux.

Jordan Bozonnet
Jordan Bozonnet
Journaliste sportif. Suit l’essor du football exotique pour @LucarneOpposee. Passé par @TournoiMRevello, @ledauphine et @oetl. 👨🏼‍🎓@EDJ_Nice.