Alors qu’il avait tout pour briller dans sa finale, l’Irak s’incline face au Bahreïn. Retour sur la finale et bilan de la compétition.

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Licencié par sa fédération dans la soirée, Srečko Katanec se demande encore comment son équipe n’a pas réussi à gagner ce match. Malgré des centres à foisons et des offensives incessantes, l’Irak n’est pas parvenu à battre Sayeed Jaffar. Au contraire, ce sont même les Bahreïnis qui ouvrent le score suite à un placement horrible de la défense irakienne qui profite à Isa Ali pour battre Jalal (40e). La compétition se finit en eau de boudin pour l’Irak, qui avait toutes les cartes en main pour remporter le tournoi. Et comme le sort est un fieffé coquin, les deux équipes se rencontreront le 5 septembre à Manama pour le début des qualifications…

Le bilan

Ce qu’on a aimé :

  • L’organisation : sevrés de foot international à domicile depuis presque trente ans, les supporters Irakiens s’en sont donné à cœur joie pour les matchs de leur équipe. Famille, tambours, trompettes, drapeau, tout l’arsenal était de sorti. Niveau sécuritaire, rien à signaler, tout s’est très bien passé et c’est un exploit compte tenu de la situation en Irak il y a deux ans.
  • Les surprises : Bahreïn, Yémen, Palestine, voire Koweït, toutes des équipes que l’on n’attendait pas au rayon des bonnes surprises, soit car considérées comme faibles (Yémen, Palestine), soit sortant d’une longue suspension (Koweït). Au final, ce sont elles qui ont assuré le spectacle ou proposé une approche tactique intéressante. De bonne augure pour les qualifs qui arrivent d’ici deux semaines.
  • Hussein Ali : la pile électrique irakienne a été nommée meilleur joueur du tournoi et ce n’est que justice compte tenu de son activité sur le terrain. Le milieu offensif a inscrit trois buts et est également le meilleur buteur du tournoi. Mention spéciale également à Bahreïn dont la défense a tenu bon pendant l’entièreté de la compétition et n’a pas encaissé le moindre but.

Ce qu’on n’a pas aimé :

  • Les tribunes vides : à l’exceptions des matchs de l’Irak, les tribunes sonnaient souvent vides. La deuxième plus grosse affluence avait lieu lors de Yémen-Liban (10 000 personnes) mais la plupart des autres matchs attiraient entre 155 et 5000 personnes. Bien sûr, une telle logistique de déplacement implique un coût pas toujours payable pour certains supporters…
  • La programmation : c’est à se demander pourquoi le tournoi n’a pas eu lieu en juin-juillet comme les autres championnats régionaux. En août, alors que la plupart des championnats européens ont repris, les clubs n’ont bien sûr pas voulu libérer leurs joueurs, amputant dès lors les effectifs de leurs meilleurs éléments. Cela s’est ressenti sur le terrain avec une qualité de jeu en baisse. Autre point noir, jouer un match en août en Irak équivaut à se plonger dans une fournaise. La ville de Kerbala en journée à des températures de près de 45 degrés. Et même si les matchs se jouaient en soirée, les cooling breaks ont fait du bien aux joueurs.
  • Le déchet technique : sur certains matchs, on peut se demander à quel sport on a affaire. Des contrôles, des passes et des gestes de base, tous ratés, au grand dam des spectateurs. Si on a pu également observer de beaux mouvements de certaines équipes (Yémen en tête), la majorité du spectacle a été plutôt moyen. On peut mettre ça sur le compte d’infrastructures et de préparation souvent inadéquates, et surtout d’une compétition qui n’a pas la même saveur qu’un gros tournoi continental. On devrait voir les joueurs plus motivés pour les qualifs de septembre.
Boris Ghanem
Boris Ghanem
Chroniques d'un ballon rond au Moyen-Orient, de Beyrouth à Baghdad, de Manama à Sanaa, football sous 40 degrés à l'ombre d'un palmier.