Champion en titre, les Roar sont naturellement candidats à leur succession

Quelques mois après avoir conquis son troisième titre, les Brisbane Roar abordent la 10e saison d’une ambitieuse A-league avec une nuée de concurrent aux dents plus aiguisées les unes que les autres. Présentation de la saison 10 et retour sur les premières journées.

Une longue tradition sur LO

Si vous êtes des habitués, vous savez à quel point l’Australie tient une place à part sur le site. Alors que la A-league aborde sa dixième saison, la saison 2014-2015 sera pour LO la saison 7 ! Et depuis ses débuts sur LO, il est évident qu’elle a bien changé. Après avoir connu ses premiers pas, ces premiers classiques, la A-league avait changé de dimension à l’époque du Roarcelona de Postecoglou pour ensuite connaître les paillettes puis les projecteurs du monde entier avec les arrivées de Del Piero et Heskey quelques saisons après Robbie Fowler. A l’heure de ses 10 ans, la A-league 2014-2015 s’annonce comme un savant mélange de ces premières années offrant à ses amateurs et ses nouveaux conquérants des équipes ayant de belles certitudes collectives, des historiques aux dents longues et des nouveaux ambitieux amateurs de paillettes.

Saison 10, une question de valeur

Une fois encore, ils sont dix à avoir pris place sur la ligne de départ avec pour premier objectif de décrocher l’une des deux premières places directement qualificative pour une demi-finale, ou un place dans le top 6 qui permet de s’offrir un tour de play-off. La lutte promet d’être acharnée, les candidats ne manquant pas pour cette saison 10. On peut même les diviser en quatre groupes.

Premier groupe, les équipes stables, sûres de leur style. Principaux animateurs de la saison passée, Brisbane, Western Sydney, Central Coast et Adelaïde possèdent tous les quatre une réelle identité de jeu qui en fait des prétendants naturels au titre. Le champion sortant a réalisé une dernière saison quasi-parfaite qui l’aura parfois vu flirter avec le Roarcelona des années Postecoglou. Emmené par son génial allemand Thomas Broich, Brisbane est cependant orphelin de sa machine à but albanaise, Besart Berisha. Parti du club pour des raisons d’encombrement en Marquee Player et de Salary Cap, le meilleur buteur de l’histoire du club laisse une place vide en attaque et après avoir promis l’arrivée d’un grand buteur européen, Brisbane a surpris tout le monde en signant pour remplacer sa star un avant-centre macédonien d’origine albanaise (à moins que ce soir l’inverse), Mensur Kurtiši. Malgré cette incertitude, les Roar de Mulvey restent un candidat à leur succession, le club offrant une stabilité en coulisses et dans le jeu que peu d’équipes ont en A-league.

Stabilité également chez le double finaliste Western Sydney. Les incroyables Wanderers, qui à l’heure de leur troisième année d’existence n’en finissent plus d’écrire les livres d’histoire nationale, ont beau avoir perdu leur star japonaise Shinji Ono, l’important Youssouf Hersi, la machine à centrer Jérome Polenz, ils peuvent s’appuyer sur le talent de leur coach, Tony Popovic et leur flair en matière de transfert (arrivées de Adeleke de la Lazio, Romero Castelen (l’ancien de Feyernoord et d’Hambourg) ou brésilien Vitor Saba, en provenance de Brescia) pour assumer leur rôle de prétendant au titre, principal objectif du club après la Champion’s League sur laquelle ils ont posé une main (espérant la deuxième ce samedi après-midi).

La stabilité est la principale force de Central Coast Mariners. Habitué des phases finales, les Mariners n’ont une fois encore pas fait énormément de bruit sur le marché des transferts restant fidèles à leur tradition d’humilité et de travail (ne cherchez pas de recrutement clinquant ou de coup chez les Mariners, le club préfère le durable). Reste que Phil Moss devait compenser les départs de Mile Sterjovski, Marcos Flores, Adam Kwasnik, Bernie Ibini et Marcel Seip. Mais avec un Kim Seung-Yong qui a pu effectuer toute la présaison et le duo Richard Veners – Malick Mané sur lequel le coach Moss fonde une grande confiance, les Mariners auront encore une fois de quoi atteindre une phase finale.

Dernier membre du « club des certitudes », Adelaïde United. Si l’Australie avait connu la révolution orange sous Postecoglou, la saison dernière restera sans aucun doute celle de la révolution rouge de Gombau. Le coach espagnol est arrivé à Adelaïde pour y apporter ses principes de jeu et a transformé son équipe en l’une de celles qui développait le jeu le plus cohérent et agréable de la ligue. Certes les Reds perdent Zullo (fin de prêt), Neumann ou Bowles mais Gombau attire trois jeunes australiens de talent (Jeggo, McGowan et Goodwin) et ramène un troisième espagnol Pablo Sánchez et dispose de toute une présaison pour installer d’avantage son jeu. Sans oublier la pépite Awer Mabil (voir son portrait), Adelaïde a tout du principal candidat à la succession des Roar.

Deuxième groupe, les historiques revanchards Melbourne Victory et Sydney FC. Les deux ennemis historiques de la A-league ont effectué une belle intersaison, particulièrement sur le marché des transferts. Les Victory réalisent le coup de l’année en signant Berisha et apportent de l’expérience à la française avec Mathieu Delpierre et l’échec bordelais Fahid Ben Khalfallah. Difficile de prévoir si le groupe de Kevin Muscat pourra aller au bout mais en apportant ces additions à un groupe demi-finaliste la saison passée, les supporters des Victory ont tout pour être confiant.

Côté Sky Blues, nombreux sont ceux à voir en le départ de Del Piero une fin de cycle. Pourtant, Sydney réussit l’un de ses meilleurs coups en remplaçant Franck Farina par Graham Arnold. Champion avec les Mariners en 2013 et revenu d’une mauvaise expérience japonaise, Arnold attire avec lui Bernie Ibini-Isei, Shane Smeltz, Alex Brosque et Marc Janko, se constituant l’une des équipes les plus compétitives de la ligue. Les habitués diront que c’est une spécialité des Sky Blues, mais pour une fois, Sydney a d’abord pensé à se trouver un vrai coach, ce qui pourrait tout changer.

Troisième groupe, composé d’un seul membre, celui de la lanterne rouge devenu club à pige : Melbourne City. Sans aucun doute le club le plus médiatisé hors d’Australie, l’ancien Heart, bon dernier du précédent exercice a depuis été racheté par Manchester City (merci le FPF) et est devenu une attraction le temps d’un été. Car en grattant sous la nouvelle pellicule dorée, ou plutôt bleu ciel, on s’aperçoit vite que le MCFC 2014/2015 ressemble à s’y méprendre au Melbourne Heart de la saison passée tout juste relooké et complété d’un David Villa venu faire une pige pour s’entretenir pendant 10 semaines, d’un Damian Duff qui joue le rôle du renfort offensif de 35 ans et d’un Robert Koren venu pour remplacer le si efficace Orlando Engelaar, rare satisfaction de la saison précédente. Difficile dans ces conditions de voir en le deuxième club de Melbourne un candidat au titre, surtout quand son buteur et vrai danger offensif David Villa ne sera plus là.

Reste enfin le dernier groupe, celui de ceux sur qui on ne fonde pas beaucoup d’espoirs : Newcastle, Perth et Wellington, classés sept, huit et neuf lors du précédent exercice. Plombés par leur irrégularité, les Jets ont surtout perdu leur principale arme offensive Andy Taggart, parti tenter sa chance en Angleterre et comptent sur le trio Marcos Flores, Jeronimo Neumann et Edson Montaño pour palier ce départ. Difficile cependant d’imaginer Newcastle dans le top 6 tant la concurrence semble mieux armée. Même constat pour les Glory qui ont aussi perdu leur buteur Shane Smeltz et capturent Youssous Hersi en échange ou pour les Phoenix orphelins de Stein Huysegems.

Premières journées : Adelaïde confirme, Brisbane et WSW à la traine

La quatrième journée a débuté par la victoire d’Adelaïde sur le terrain de Melbourne City (tout un symbole). Les Reds sont ainsi assurés de conserver la tête du classement qu’ils occupent avec le duo des historiques également encore invaincus. Derrière, si Melbourne City attend encore une victoire, Brisbane et Western Sydney sont également dans le rouge. Les Roar ont perdu leurs trois premiers matchs quand les Wanderers, sans doute obnubilés par la finale de Ligue des Champions, ont perdu leurs deux matchs disputés. Rien de bien grave encore mais des points perdus qu’il faudra bien aller chercher à un moment ou à un autre dans la saison.

Les buts de la 1ere journée

Les buts de la 2e journée

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.