Yokohama F-Marinos a fait un pas de plus vers le titre en se débarrassant de son dauphin. Le champion sortant, très diminué par de nombreux cas de COVID-19, a à nouveau été défait. Match haletant dans le haut du classement entre Sanfrecce Hiroshima et le FC Tokyo marqué par des buts de grande classe. Dans le bas du classement, Jubilo Iwata l’emporte face à un rival dans la course au maintien.
Gros match à jouer entre Yokohama F-Marinos et Kashima Antlers sur le champ de patate du Nissan Stadium. Le premier au classement affronte le deuxième dans un match qui pourrait permettre aux coéquipiers de Yuma Suzuki de revenir à deux points du leader en cas de victoire, ou d’être quasi définitivement hors course dans la lutte pour le titre. Pour cette rencontre au sommet, les deux coachs choisissent bizarrement de ne pas aligner leur équipe-type. Habitué du fait, Kevin Muscat choisit de ne pas aligner d’entrée ses éléments qui ont participé mercredi à la victoire des Samurai Blue sur la Corée du Sud en Coupe de l’Asie de l’Est : exit Ryuta Koike, Shinnosuke Hatanaka, Joel Fujita, Kota Mizunuma qui sont pour la plupart en tribune. Seuls subsistent Tomoki Iwata et Takuma Nishimura sur la grille de départ. Il se passe également de Monsieur dix buts en vingt apparitions, Léo Ceará, qui laisse sa place au revenant goleador Anderson Lopes. De retour de blessure, le capitaine Takuya Kida est titularisé d’entrée, tout comme Eduardo, Katsuya Nagato et Teruhito Nakagawa. En face, Shoma Doi et Yuta Higuchi font leur retour dans le onze de départ tandis que le jeune Yu Funabashi débute pour la première fois de la saison en championnat dans l’entrejeu. Alléchant sur le papier, ce match n’a été qu’une formalité pour les Tricolore. Sans grande envie, gêné par un terrain difficile et le pressing haut de leurs hôtes, les hommes de René Weiler se sont faits littéralement manger pendant tout le match. Résultat : ils repartent avec une défaite. Leurs bourreaux : Elber, idéalement servi par Anderson Lopes, en premier mi-temps, et Iwata, d’une frappe lointaine légèrement déviée, en début de seconde période (2-0). Les voilà à huit points de la première place désormais, avec un quatrième match d’affilée sans victoire. Ils devront se battre pour conserver une place sur le podium car ça revient fort derrière.
Autre prétendant au titre, Kawasaki Frontale. Le champion sortant va tenter de ne pas se faire décrocher sur la pelouse d’Urawa Reds et d’y faire un résultat malgré l’hécatombe qui touche son effectif, COVID-19 oblige : pour preuve, son banc qui ne comporte que cinq joueurs dont trois gardiens ! Le onze de départ est tout de même compétitif, avec le retour de Jesiel en défense centrale, de Joao Schmidt au poste de milieu défensif et de Tatsuki Seko qui dépanne en latéral droit. Les Reds, en pleine bourre avec sept matchs consécutifs sans défaite en championnat, se présentent avec une armada offensive composée de Yusuke Matsuo, Takahiro Sekine, Ataru Esaka et David Moberg Karlsson. C’est du Suédois que vient le premier but du match et ce dès la troisième minute : excentré sur son côté droit, il centre parfaitement dans les six mètres pour Atsuki Ito qui coupe le centre de la tête. Une dizaine de minutes plus tard, l’équipe entrainée par Ricardo Rodriguez enfonce le clou et inscrit un second but par Matsuo. Touchée mais pas abattue, la bête Frontale tente mais ne parvient pas à trouver la brèche. Son salut viendra d’un pénalty obtenu par Kento Tachibanada et transformé par Akihito Ienaga à dix minutes du terme du temps réglementaire. Malgré sa domination, elle encaisse un troisième but quelques minutes plus tard à la suite d’un rush dans la surface de Takahiro Sekine, qui sert sur un plateau Ken Iwao (3-1). Les Reds regardent désormais vers le haut du classement tandis que les dauphins se retrouvent à onze points du leader et cinquième au classement – mais avec deux matchs en moins et un derby de Kanagawa qui s’annonce chaud bouillant à négocier dimanche prochain. Et non, aucun des gardiens de Frontale n’est rentré au cours du match.
Antlers et Frontale défaits, leurs poursuivants en ont-ils profité ? Kashiwa Reysol et Cerezo Osaka oui. Les premiers se déplaçaient au Noevir Stadium pour affronter Vissel Kobe. Les jaunes et noirs l’ont emportée grâce à un but précoce de Mao Hasayo, son septième de la saison. Comme lors de la dernière journée, ils ont fait le dos rond et subi mais ils ont bénéficié du manque de réussite des partenaires d’Iniesta, absent pour ce match, pour prendre la troisième place du classement (0-1). Les sakura se sont eux tranquillement imposé à domicile face à Avispa Fukuoka, toujours aussi timide offensivement. Matej Jonjic avait rapidement ouvert la marque sur corner et Satoki Uejo en contre libérait les siens (2-0). Suffisant pour se placer en quatrième position.
Sanfrecce Hiroshima n’a pas eu la même réussite au EDION Stadium face au FC Tokyo. Un match marqué par des buts d’anthologie : Tsukasa Morishima enchaine un contrôle-frappe aux vingt-cinq mètres et trompe un Go Hatano – remplaçant un Jakub Slowik covidé – de son tir surpuissant en fin de première période. Peu après l’heure de jeu, le golden boy Kuryu Matsuki fixe la défense violette et remettait en retrait pour Diego Oliveira qui balance un scud sous la barre de Keisuke Osako à l’entrée de la surface. Puis Adailton se révèle. Le croqueur en chef des gaziers hérite du ballon côté gauche qu’il porte jusqu’à l’entrée de la surface. Excentré, il tente un lob qui faisait mouche. Et tout cela dans les arrêts de jeu (1-2). La messe est dite ; le club de la capitale revient au niveau de l’équipe aux trois flèches, qui manque une belle occasion de rentrer dans le top 4 et de taquiner le podium.
Jubilo Iwata remporte enfin une victoire
Ils l’attendaient depuis la 17e journée. La victoire fut compliquée mais le résultat est là, brisant une spirale négative de quatre défaites consécutives qui ont plongé Jubilo Iwata dans les abîmes du classement. Face à un concurrent direct – Shonan Bellmare, Shota Kaneko, vingt-sept ans, dont la majeure partie de sa carrière pro chez les voisins et rivaux de Shimizu S-Pulse, a libéré le Yamaha Stadium pour sa quatrième titularisation de la saison. La libération a été longue à attendre. Soixante-dix-sept minutes exactement. Avant cela, les deux équipes se rendaient coup pour coup, se créaient des occasions franches mais manquaient de justesse pour conclure (1-0). Une victoire qui permet aux locaux de quitter la dernière place du classement pour occuper la place de barragiste et de revenir à trois points de ses opposants du jour.
La dernière du classement est désormais occupée par Shimizu S-Pulse. Sans Gonda mais avec sa recrue Yago Pikachu, il faisait face à Sagan Tosu, toujours difficile à jouer. Pas forcément emballante, cette affiche a été très prolifique en but. Dès la troisième minute de jeu, Yuto Iwasaki, à la réception d’un long ballon de Wataru Harada, ouvrait le score sur un magnifique enchainement orientation poitrine - reprise de volée. Venu de Sanfrecce Hiroshima durant le mercato, Yoichi Naganuma doublait la mise à la suite d’une grossière perte de balle d’Akira Ibayashi et un une-deux avec Taisei Miyashiro. Avec deux buts de retard à la mi-temps, on voyait mal Spa revenir. Ryohei Shirasaki – ou Masaya Tashiro pour un CSC – permettait bien de revenir à un but à l’heure de jeu, mais Yuki Horigome faisait parler son talent pour donner de l’air à son équipe à dix minutes du terme du match. À l’abri les bleus et roses ? Pas tout à fait. Car entre-temps sont entrés en jeu les transfuges Takashi Inui et Koya Kitagawa. Ce dernier remet d’ailleurs son équipe à flot dès la minute suivante en inscrivant son premier au Japon depuis son départ en Bundesliga autrichienne en 2019. Passeur sur le but de son compère en attaque, Thiago Santana se mue en buteur deux minutes plus tard, profitant d’une nouvelle passe décisive de Reon Yamahara. Une fin de match passionnante qui se terminera sur un match nul logique (3-3).
Autre équipe en difficulté, Gamba Osaka avait un derby à remporter à la maison face à Kyoto Sanga, fortement touché par la COVID-19 avec les absences notamment de ses joueurs clés Peter Utaka et Sota Kawasaki. Malgré cela, les bleus et noirs étaient tout prêt d’encaisser en début de partie le premier but du match d’abord sur une frappe soudaine de Yudai Kimura repoussée par le poteau puis furent sauvé par l’arbitre de touche qui signalait ce même Kimura hors-jeu sur l’action suivante. Le premier but du match était à mettre à l’actif de Ryotaro Meshino, l’enfant du Gamba rentré au bercail, qui parvenait en début de seconde période à mettre au fond de filet le ballon-savon que ni son compère Hideki Ishige et ni le gardien Kamifukumoto ne parvenaient à maitriser. Alors qu’ils étaient réduits à dix suite à l’exclusion de Daiki Kaneko, l’équipe impériale obtenait un pénalty consécutif à une simulation neymarienne (le Gamba aime) obtenu par ce diable de Kimura. Genki Omae aime ça et en profite pour remettre les deux équipes à égalité (1-1).
À la fraiche du Stade du Parc Atsubetsu de Sapporo, Consadole Sapporo, qui glisse doucement mais sûrement vers la zone rouge, recevait Nagoya Grampus, dans la même situation que ses adversaires du jour. Kazuki Fukai permettait à ses partenaires de prendre l’avantage à la mi-temps en profitant d’une passe cordon bleue de Takuma Arano. Le vétéran Brésilien Léo Silva égalisait en faisant parler sa vista peu après l’heure de jeu en feintant et ajustant Papy Sugeno. Son incontournable compatriote Mateus Castro donnait l’avantage au club d’Aichi à dix minutes du coup de sifflet final. Les Grands-ducs ne perdaient toutefois pas espoir et égalisaient dans les arrêts de jeu par Ryota Aoki, à la réception d’une frappe manquée du même Arano (2-2). Status quo dans le ventre mou du classement.
Les buts
Résultats et classement
En bref
Les Samurai Blue remportent la Coupe de l’Asie de l’Est. L’équipe nationale du Japon a fait le boulot lors de cette coupe qui regroupait Hong Kong, la Chine et la Corée du Sud. Pour la troisième édition d’affilée, le titre s’est joué entre le pays du soleil levant et celui du matin calme. Les Samurai blue l’ont emporté sans coup férir face à des Guerriers Taeguk bien pâles (3-0). Une première victoire dans une compétition internationale pour le sélectionneur national Moriyasu.
Infos Transferts. Le mercato continue pour les clubs japonais et cela fait le bonheur des joueurs brésiliens. Juan Alano des Antlers a rejoint Gamba Osaka. Thuler, défenseur central passé par Montpellier, signe à Vissel Kobe en provenance de Flamengo. Yago Pikachu, ailier de Fortaleza, tentera d’électriser le stade de Shimizu S-Pulse aux côtés de Takashi Inui, alors que Alan Carius pose ses valises à Kyoto Sanga en provenance du club Saoudien d’Al-Adalah. Le Nigérian Blessing Eleke passé par la Belgique tentera de faire oublier le départ d’Ayase Ueda côté Antlers. On signalera également le retour au Japon et l’arrivée au Vissel Kobe de Yuki Kobayashi après des expériences en K League, au Qatar, aux Pays-Bas et en Belgique, l’arrivée du prodige du Tokyo Verdy Rihito Yamamoto à Gamba Osaka, et le retour de l’exil belge de Ko Matsubara, qui signe libre à Jubilo Iwata. À noter le départ de Kento Hashimoto vers la D2 espagnole et le SD Huesca.
Amende de vingt millions de yens pour Urawa. Ça leur pendait au nez, les dirigeants d’Urawa Reds devront payer l’ardoise laissés par ses supporters pour cause de violations répétées des règles de conduite en tribune sous COVID-19. Au Japon, on ne chante pas, on tape dans les mains pour supporter son équipe. Bas les masques !
