Au terme de deux rencontres plus indécises que les scores ne le laissent paraître, USA et Mexique se retrouveront en finale de la troisième édition de la Nations League.
Après avoir renversé le Canada en quarts de finale, la Jamaïque affrontait une Team USA qu’elle n’avait plus vaincue depuis près de cinq ans. L’idée était claire, préparer un piège dans lequel les hommes de Gregg Berhalter s’embourberaient. La stratégie a failli fonctionner. Une touche jouée rapidement permettait à Bobby Reid de servir Gregory Leigh seul au second poteau. Dès la trentième seconde du match, les Reggae Boyz prenaient les devants. Ils pouvaient alors fermer les espaces et tenter de saisir la moindre opportunité en contre. Une stratégie peu audacieuse mais qui aurait pu porter ses fruits si les offensifs jamaïcains, et plus particulièrement Renaldo Cephas, s’étaient montrés plus inspirés. Mais une stratégie qui allait s’avérer vouée à l’échec, en particulier après l’entrée de Gio Reyna à la pause. Malgré ses trente-huit minutes de temps cumulé en Premier League depuis son arrivée à Nottingham Forrest fin janvier, le milieu américain prenait les commandes du jeu US et générait une multitude d’opportunités pour les siens. Il permettait ainsi à Team USA d’assiéger la défense jamaïcaine qui finissait par céder sur le fil, sur un improbable corner de Pulisic envoyé dans son premier but par Cory Burke. Le plus dur était fait. La prolongation profitait aux Américains, Reyna lançait Haji Wright qui s’en allait ajuster Blake d’entrée de celle-ci. Le duo remettait le couvert de la même manière dès le retour de la pause et permet donc à Team USA de revenir de nulle part pour s’offrir une troisième finale en trois éditions et ainsi viser de conserver sa couronne.
En finale, Team USA croisera donc le Mexique. Pour se hisser en finale, le Tri devait faire oublier la difficile qualification pour le dernier carré (aux tirs au but face au Honduras) et se défaire d’un Panamá de plus en plus sûr de son jeu mais qui doit encore briser ce plafond de verre qui le prive de tutoyer les sommets de la zone. Une fois encore, ce plafond a paru trop solide. Face à un Mexique qui avait le ballon mais se montrait trop imprécis, notamment dans les couloirs, pour être véritablement dangereux, les Canaleros sont parfois parvenus à exploiter les failles adverses, notamment par la vision de Coco Carrasquilla essentiel dans ce jeu de transition, mais ont gâché une grande partie de leurs occasions par des mauvais choix dans la zone d’intérêt, José Fajardo se montrant par exemple peu inspiré. Et comme souvent en pareille situation, le prix payé fut élevé. Dangereux sur coups de pied arrêtés, Edson Álvarez offrant la meilleure occasion du premier acte en début de partie, le Mexique a pris l’avantage sur un coup franc, le grand numéro 4 mexicain, qui paraissait hors-jeu, trompant Orlando Mosquera. Le but était validé au VAR, même si on ne voyait jamais la séquence, dans la foulée, Julián Quiñones, qui paraissait également hors-jeu, doublait la mise, le VAR validant une fois encore, toujours sans que la séquence soit diffusée. 2-0 en trois minutes, juste avant la pause, le match était plié. Si Panamá tentait en seconde période, le Mexique gérait et s’offrait une petite merveille des pieds d’Orbelín Pineda pour sceller sa victoire. Et s’offre ainsi l’occasion de mettre fin à une terrible série noire face au rival du nord : le Tri n’a plus vaincu Team USA depuis septembre 2019 et a perdu quatre des six affrontements disputés depuis.
Photo : ORLANDO SIERRA/AFP via Getty Images