La trêve internationale a permis à l’Europe de découvrir une nouvelle compétition, l’UEFA Nations League. Pendant ce temps, de l’autre côté de l’océan, alors que les géants locaux disputaient plusieurs rencontres amicales, l’équivalent nord-américain de cette compétition débutait pour les autres nations de la CONCACAF.

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Nations League, mode d’emploi

À l’image de sa consœur européenne, la CONCACAF a ainsi lancé sa Nations League (CNL) avec pour objectif d’occuper ses pays durant les dates FIFA mais aussi d’offrir à chacun des matchs à leur niveau leur permettant sur le long terme d’évoluer par l’aspect compétition mais aussi en leur permettant d’assurer un quota de match afin de construire leur sélection. Le but avait ainsi clairement été annoncé au moment du lancement officiel de l’épreuve et son tirage au sort : « maximiser les rencontres internationales pour chacun des 41 membres de la confédération ».

Comme en Europe, la CNL repose sur la présence de différentes ligues de niveau : les ligues A, B et C. La Ligue A sera composée de quatre groupes de trois équipes dont les vainqueurs se qualifient pour le tournoi final qui définira le champion après donc des demi-finales et une finale. Les quatre derniers des groupes seront relégués en Ligue B pour l’édition suivante. La Ligue B contient quatre groupes de quatre équipes qui envoient les quatre vainqueurs en Ligue A et les quatre derniers en Ligue C, la troisième division donc, constituée de trois groupes de trois et un groupe de quatre. Comme la Nations League européenne, la CNL sert aussi de qualification pour les futures Gold Cup.

Il existe cependant une différence entre Europe et Amérique du Nord : le mode de répartition des équipes dans les différentes ligues. Alors que l’UEFA a choisi de se baser sur les classements de chaque confédération pour sa première édition, la CONCACAF fait le choix de débuter par une phase de qualification à laquelle seules six équipes échappent, celles qui ont participé à l’hexagonal finale de qualification pour la Coupe du Monde, à savoir Mexique, Costa Rica, Panamá, USA, Honduras et Trinidad y Tobago. Les autres équipes ont ainsi été réparties en fonction de leur classement CONCACAF en quatre pots (huit équipes dans les pots A et D, neuf dans les pots B et C) afin que chacune des équipes affrontent une équipe de chaque pot durant ces quatre journées de qualification prévues (deux matchs à domicile, deux à l’extérieur). À l’issue de ces quatre matchs, un classement général sera ainsi établi : les six meilleurs rejoindront la Ligue A, les seize suivants la Ligue B, les douze derniers, la Ligue C. On pourra alors véritablement lancer la CNL. Ce classement servira également à bien plus, car les dix premiers de ce classement seront automatiquement qualifiés pour la prochaine Gold Cup, elles rejoindront les six équipes qui étaient déjà automatiquement qualifiées (celles citées ci-dessus). Le tirage au sort avait ainsi permis de définir les 68 matchs de qualification, la première journée des qualifications a donc eu lieu cette semaine, elle offrait les affiches les plus déséquilibrées (pot A contre pot D) pendant que les pots B et C croisaient le fer.

Premiers cartons

Qui dit rencontres déséquilibrées dit forcément scores larges. Ce fut le cas pour Haïti auteur d’un historique 13-0 face à Sint Maarten avec notamment le premier quintuplé de l’histoire du football haïtien pour Duckens Nazon. Ce fut aussi le cas pour Cuba qui signe un 11-0 face à l’équipe des Îles Turques-et-Caïques. Aucune surprise n’est donc à signaler, les équipes du chapeau A ont tranquillement ouvert leur campagne : la Guyane a écrasé Anguilla (5-0), la Jamaïque les Îles Caïmans, la Guadeloupe s’est imposé à Saint Martin, le Canada a écrasé les Îles Vierges (8-0). Au final, la seule frayeur côté membres du pot A est pour El Salvador qui s’est retrouvé mené à la pause face à Montserrat, petite île des Antilles, et qui a arraché la victoire en seconde période sur un doublé d’Óscar Cerén dont un but à la 94e minute. Preuve s’il en est que même déséquilibrées sur le papier, ces premières oppositions étaient tout sauf anecdotique. Car vous l’aurez compris, cette première journée opposant équipes des pots A et D n’était pas véritablement importante sur le simple plan du résultat (même si la victoire et la différence de but vont compter au final), elle l’était surtout car elle permettait à de petites nations des Caraïbes notamment de pouvoir s’offrir de vrais grands matchs, et ce qu’importe le résultat pour eux. L’ensemble des entraîneurs et joueurs ont ainsi vanté l’existence de cette nouvelle compétition. Jocelyn Angloma, à la tête de la Guadeloupe, a ainsi rappelé que « la Nations League va nous permettre de grandir. Nous avons besoin de ce type de tournoi pour progresser dans la zone Caraïbe afin de devenir l’une des meilleures équipes de la région. C’est une grande opportunité pour nous ». Cette opportunité, c’est celle de jouer. Raymond Baten, capitaine d’Aruba (équipe du pot C, vainqueur des Bermudes, équipe du pot B, 3-1) l’a ainsi rappelé alors que sa sélection n’avait plus joué la moindre rencontre depuis trois ans : « La Nations League est un pas important pour la CONCACAF, elle permet à chacun de progresser au niveau de son organisation et d’améliorer ses installations. Cela signifie aussi plus de matchs pour les joueurs et va aider au développement d football caribéen ». Aruba est actuellement onzième après la première journée, les Jaune et Bleu affronteront la Guadeloupe lors de la prochaine journée avant de terminer par deux équipes issues des chapeau C (Sainte-Lucie) et D (Monserrat). Et pourquoi pas envisager une place dans le top 10 synonyme de qualification à la Gold Cup. Un objectif fou mais finalement à la portée de plusieurs équipes du chapeau C.

Quelques résumés

Haïti 13 – 0 Sint Maarten

Montserrat 1 – 2 El Salvador

Jamaïque 4 – 0 Îles Caïman

Saint Martin 0 – 3 Guadeloupe

Anguilla 0 – 5 Guyane

Résultats

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.