Après la triste Gold Cup que le Costa Rica a vécue, le championnat reprend ses droits. Le point sur les favoris, les outsiders et les autres acteurs de la fin d’année avant le début du Verano 2017.
Nouveaux noms et bizut
C’est parti pour la 109e édition du championnat costaricain de football. Nouveauté de la temporada 2017/2018, les tournois changent de nom. Fini les classiques Verano et Invierno, la Primera División sera désormais articulée en Apertura et Clausura. Le changement de nom du tournoi n’est pas la seule nouveauté.
L’autre changement de nom vient du côté de la UCR. Depuis la fin de l’année 2016, l’Université de laquelle le club tirait son nom (et pas que) avait décidé de mettre fin au soutien financier apporté à la section foot. Devant le désordre financier et la gestion plutôt catastrophique du club, un société colombienne (Con Talia Mundial – CTM) avait pris le club en main, sans pour autant que le recteur de l’Université n’ait donné son accord. C’est ainsi qu’en juin dernier, la décision fut prise de mettre fin à la section football de l’université, le club, connu alors sous le nom d’UCR ne pourrait plus porter son écusson ni défendre ses couleurs. C’est ainsi que quelques semaines plus tard, l’entreprise colombienne a officialisé le nouveau nom du club, Universitarios Fútbol Club. C'était sans compter sur le Tribunal Contencioso Administrativo de Goicoechea qui a décidé de retourner la décision début juillet. Et voilà comment après être mort, UCR est de retour.
Reste qu’Universitarios ne sera pas le seul nouveau. En avril dernier, les dirigeants du Belén Fútbol Club donnaient une conférence de presse au cours de laquelle ils annonçaient la disparition du club, la franchise étant délocalisée vers Goicoechea, dans la province de San José, pour des raisons économiques. Belén se sauvant à l’ultime journée du championnat, le changement s’est alors opéré, Belén disparaissait officiellement pour laisser place au Guadalupe Fútbol Club, qui, à peine âgé de quelques mois, va donc découvrir l’élite du pays. Reste que le petit poucet ne luttera clairement pas pour le titre, mais devrait batailler en queue de classement avec un autre bizut, le Municipal Grecia, qui va découvrir l’élite costaricaine alors qu’il n’a pas encore vingt ans d’existence, et dans lequel évolue Allan Alemán, ancien joueur de Saprissa passé notamment par la Chine. Non, une fois encore, le titre devrait se jouer entre deux géants et quelques outsiders.
Duel Deportivo Saprissa – Herediano pour le titre
Après avoir gagné le Verano 2016 et atteint les 1/4 de finale de la CONCAChampions, le Deportivo Saprissa s’est incliné en finale du Verano 2017. Alors, à l’heure du coup d’envoi de l’Apertura 2017, la S est de nouveau la grande favorite.
Il y a pourtant eu quelques départs, comme Danny Carvajal, parti en Espagne du côté d’Albacete, mais Paulo Wanchope le directeur sportif a réussi quelques jolis coups du côté des arrivées. Jerry Bengtson, l’attaquant international hondurien (35 sélections 19 buts), connu notamment après ses passages en MLS (New England Revolution) et en Argentine (Belgrano) arrive donc chez les Morados. Âgé de seulement 30 ans, Bengtson est une belle recrue pleine d’expérience, un véritable finisseur et sera à n’en point douter l’une des grandes stars de la saison. À ses côtés, Henrique Moura défenseur central brésilien en provenance de Remo (Serie C brésilienne) vient apporter plus de stabilité derrière. Mais finalement l’autre grande recrue des Morados est le retour de David Ramírez qui rentre d’un prêt plutôt raté au Portugal (l’attaquant costaricien n’a marqué que deux buts en 21 apparitions avec Moreirense) mais surtout sort d’une Gold Cup où il a été l’une des rares satisfactions côté Ticos (1 but en 5 apparitions). Autant dire que les départs des Mynor Escoe et autres Fabrizio Ronchetti ont été largement compensés, Carlos Watson se retrouve avec l’effectif le plus riche de la Ligue et va devoir assumer ce statut.
Après avoir balayé Saprissa en finale, Herediano va chercher à confirmer en même temps qu’il se préparer à une CONCAChampions dont la dernière fut un échec patent. Pour conserver son titre Hernán Medford n’a pas beaucoup bougé sur le mercato. Julio Cruz attaquant central mexicain arrive de feu Belén avec qui il a marqué 11 buts en 16 matchs la saison passée en même temps que Juan Pablo Vargas (qui lui revient d’un prêt) récemment appelé par Óscar Ramírez et a ainsi pris part à la dernière Gold Cup. Autre retour de prêt Jonathan Hansen, l’attaquant argentin qui était Oaxaca (2ème division Mexicaine). Le champion mise donc sur la stabilité face au gros recrutement de son dauphin.
Alajuelense, géant en danger
7ème du dernier Verano, la LDA est en grand danger. Le club aux 29 titres de champion fait grise mine et ne peut pas reproduire un tel tournoi. C’est pour cela que Benito Floro, l’ancien entraineur du Real Madrid et sélectionneur du Canada notamment, a décidé de tout changer. La LDA voit ainsi 10 arrivées venir compenser 6 départs. Parmi les arrivées notables, on retrouve Jamille Boatswain, attaquant central international de Trinidad y Tobago (5 sélections), Bryan López, milieu droit venu de Belén, Michael Barrantes et surtout l’arrivée chez les pros de l’espoir Diego Mesén, 18 ans, qui était dans le groupe Tico lors de la Coupe du Monde u20. Benito Floro va devoir désormais rapidement former un groupe qui répondra à un objectif de taille cette saison : ramener l’une des locomotives du championnat costaricain sur le devant de la scène.
Les outsiders habituels
Derrière les trois géants, ils seront trois à espérer pouvoir se mêler à la lutte. Du côté de Santos de Guápiles, la deuxième place obtenue lors du Verano n’a fait que confirmer l’excellent saison réalisée par le club (4e de la table annuelle). Alors, Johnny Cháves n’a absolument pas touché à son groupe, conservant son duo d’attaque Lagos – Dixon sera encore présent et le club devra d’une part confirmer, d’autre part gérer l’accumulation de matchs provoquée par la qualification en CONCAChampions, une première dans l’histoire. Reste que les circonstances sont bien plus favorables que chez les deux autres animateurs de la saison passée. Car du côté de Limón, l’intersaison a été des plus animés avec 11 départs dont ceux des piliers Erick Scott (22 buts lors du Verano 2017, record pour un tournoi court) et Maikol Barrantes. Du côté de Cartaginés, le plus dur sera sur le banc : Javier Delgado va devoir assurer la succession de Jeaustin Campos, l’homme qui avait révolutionné le jeu des Brumosos. On devrait ainsi avoir un retour au 4-4-2 classique avec ses deux récupérateurs et le club a aussi bougé lors du mercato en recrutant notamment Fabrizio Ronchetti, qui a conclu la saison passée avec 12 buts en 34 matchs à Saprissa et revient dans son club de cœur, mais surtout réussit à attirer Michael Umaña, le héros du Costa Rica lors de la Coupe du Monde 2014 (c’est lui qui avait transformé le penalty de la qualification face à la Grèce). Agé de 35 ans, le défenseur au 51 sélection avec les Ticos s’offre un nouveau challenge a Cartaginés.
Première journée : ça tourne à Santos
Première journée et le champion trébuche d’entrée. Incapable de s’imposer chez lui face au petit nouveau Guadalupe, Herediano est le seul parmi les favoris et outsiders à perdre des points. La LDA écrase le petit poucet Grecia, Saprissa et Santos font parler la poudre en passant quatre buts chancun, la S à Carmelita, les Santistas à Pérez Zeledón.