On connait désormais les affiches des demi-finales de la Gold Cup. Si les quarts n’ont pas livré de surprise, certains candidats ont tout de même peiné à convaincre.

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Premier à entrer en lice, Panamá affrontait un Qatar qui avait déjà réussi le hold-up parfait en phase de groupes pour se hisser dans la grand huit final. Pour l’occasion, Carlos Queiroz avait enfin décidé de lancer Almoez Ali, mais le choix d’un système ultra-défensif face à des Canaleros qui ont montré au cours des dernières semaines leurs grandes qualités offensives et leur capacité à perforer la moindre défense resserrée, était un risque très important. Trop important. Car la bande à Thomas Christiansen a encore fait l’étalage de sa puissance, de sa qualité technique et tactique. Et il n’y a pas eu de match. Édgar Bárcenas a lancé sa sélection vers les demi-finales peu après la fin du premier quart d’heure, Panamá a attendu le deuxième acte pour accélérer davantage et faire totalement exploser un Qatar dans l’idée de jeu semble en adéquation avec le projet global actuel et qui n’en finit plus d’inquiéter à quelques mois de l’organisation de la Coupe d’Asie dont il est le tenant du titre. Panamá s’impose ainsi 4-0, Ismael Díaz s’offrant un triplé, et semble plus que jamais capable de venir bousculer les deux géants de la zone.

Le premier test sera donc en demi-finale puisque les Canaleros affronteront une sélection américaine que l’on avait vu un temps souffrir en ouverture face à la Jamaïque puis dérouler devant une faible opposition dans la suite de sa phase de groupes. Même si le Canada était une réelle déception dans cette Gold Cup, on s’attendait à ce que le duel entre deux des trois prochains organisateurs de la Coupe du Monde permette aux deux sélections de monter en régime. Il n’en fut rien. Pendant près de 87 minutes, il ne s’est pas passé grand-chose, le Canada résistant sans véritablement souffrir et se procurant même quelques belles situations face à des Stars and Stripes sans réelles idées ni justesse nécessaire pour bouger le bloc adverse. Puis la belle histoire Brandon Vázquez, un temps sauveur sur ses terres, qui ouvrait la marque à deux minutes de la fin, nous laissant penser que l’on échapperait à l’ennui d’une prolongation. Avant que Miles Robinson, déjà rappelé par la patrouille en première période (et sauvé par le VAR qui voyait une faute précédente de Moise Bombito), ne retende le bras pour offrir le penalty de l’égalisation à Steven Vitória en milieu de temps additionnel. La prolongation fut cependant plus rythmée, Jacob Shaffelburg glaçant un temps les travées du TQL Stadium de Cincinnati, avant que Gianluca Busio ne provoque le csc de Kennedy synonyme de tirs au but. Une séance dont Matt Turner sortait en héros, envoyant donc le pays hôte en demi-finale.

La Jamaïque avait également traversé sa phase de groupes avec une certaine facilité, bougeant grandement les USA en ouverture. Ce que l’on avait aperçu des Reggae Boyz sauce Hallgrímsson s’est retrouvé lors de leur quart face à un Guatemala toujours aussi entreprenant mais cette fois bloqué par ses propres erreurs – notamment techniques sur le plan offensif – mais aussi et surtout par une formation jamaïcaine impressionnante d’équilibre et de solidité, André Blake n’étant que peu inquiété et assurant son travail lorsqu’il le fut. Devant, le quatuor Reid – Gray – Antonio – Bailey fonctionne à plein régime, même s’il manque encore d’efficacité, et si la Jamaïque s’est donc qualifiée sur un seul but, œuvre d’Amari'i Bell en début de second acte, elle montre qu’elle est un solide prétendant au titre et rassure en vue des prochaines échéances, notamment mondiales.

En demies, elle ne partira pas favorite eu égard à l’histoire et l’historique face au Mexique, mais elle aura ses chances. Car si le Tri s’est sorti du piège qu’est ce Costa Rica si peu joueur mais toujours aussi imperméable – ou presque – il y a encore du travail pour Jaime Lozano. Certes le Mexique est plus intéressant qu’il ne l’était encore il y a quelques mois, mais il manque de justesse et parfois d’idées sur le plan offensif pour s’affirmer comme un grand favori. Sa marge se situe là, si cette formation trouvait sa carburation à plein régime, elle pourrait assoir son statut, mais l’équilibre semble encore fragile et le test grandeur nature que sera le choc face à la Jamaïque s’annonce bien plus délicat qu’il pourrait y paraître aux yeux des profanes. Réponse dans la nuit de mercredi à jeudi.

 

 

Photo : CHANDAN KHANNA/AFP via Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.