
Demi-finales aller de la Liguilla mexicaine. Pendant que Tigres et Toluca restent dos à dos, le superlíder a affiché ses ambitions. Et América ne s’en est pas relevé.
L’heure du grand match tant attendu était venue. A l’Azteca, le peuple crema d’América espérait voir la statistique voulant qu’un sixième du tournoi n’a jamais été sacré champion continuer d’être mise à mal par leurs Águilas tout en voyant la malédiction du superlíder perdurer. Pour l’occasion Nacho Ambriz avait choisi d’associer le duo Darwin Quintero – Oribe Peralta devant, choisissant ainsi de manière quelque peu surprenant de se passer des services de son buteur star Dario Benedetto. Le coach des Águilas allait le regretter. Car si ses joueurs ont totalement dominé le premier acte, ni les Arroyo, Peralta, Martínez et autres Sambueza ne sont parvenus à faire trembler les filets dans le bon sens, el Pikolín Palacios essayant d’éponger autant qu’il le pouvait les fuites laissées par sa défense. La domination était telle qu’on se demandait comment les Pumas pouvaient rentrer aux vestiaires sans avoir encaissé de but mais aussi comment Ambriz n’avait pas aligné Benedetto d’entrée histoire d’apporter son talent de finisseur qui manquait cruellement à ses Águilas. On pensait alors que le buteur argentin entrerait en seconde période, la domination des locaux reprenant avec le jeu. Seul souci, elle n’allait pas durer car América allait s’écrouler. Premier coup d’arrêt, le deuxième carton jaune reçu par Pablo Aguilar qui changeait tout. Car quelques minutes plus tard, les Pumas, qui avaient déjà averti leurs adversaires en première période sur un but injustement refusé à Britos, allaient frapper. Martínez centrait, Sosa coupait aux six mètres, le superlíder ouvrait le score. Dans la foulée, après un début de bagarre, Samudio perdait aussi ses nerfs, América terminait à neuf ! La stratégie attentiste de Guillermo Vázquez s’avérait payante, les Águilas ayant craqué, les Pumas se lançaient alors à l’assaut, passant d’un côté à l’autre, profitant des espaces et de la désorganisation totale des hôtes. Alcoba et Herrera marquaient à leur tour, les Pumas signent un cinglant 3-0, première victoire de l’histoire du club à l’Azteca en Liguilla et sont déjà quasiment en finale. Car pour espérer la qualification, América est désormais contraint de s’imposer par 4 buts d’écarts au retour dans un Estadio Olimpico où les Pumas n’ont perdu qu’une fois en neuf matchs disputés dans cet Apertura (pour huit victoires).
Finalement, la grande incertitude sera de connaître l’adversaire des Pumas en finale. Dans un Volcán qui n’attendait qu’à entrer en éruption, les Tigres de Tuca ont été réduits au silence par des Diablos Rojos à la stratégie ultra-défensive et un Talavera décidé à briller sous les yeux de Juan Carlos Osorio. Pourtant, les Felinos ont tout tenté, monopolisant le ballon (près de 70% de possession), s’appuyant sur un Gignac une fois encore magnifique tant il générait du danger à chaque opportunité. Mais parfois maladroits, parfois malchanceux, à l’image du français dont la tête venait faire résonner le bruit sourd de la transversale à la demi-heure de jeu et parfois donc bloqués par Tala, les Tigres ont dû se résoudre au mutisme. Face à eux, les Diablos Rojos ont parfaitement géré le coup, attendant très bas, laissant délibérément le ballon aux hôtes qu’ils parvenaient finalement à bloquer de plus en plus facilement au fil des minutes. Nahuel Guzmán aura passé une soirée des plus tranquilles, à peine perturbé par Triverio en seconde période mais les Felinos devront aller chercher une victoire à la Bombonera. Histoire de ne pas regretter le penalty manqué par Juninho juste avant la pause.


