
Neuvième journée du tournoi et pendant que Monterrey s’embrasait pour un Clásico aux allures de tournant dans la course au fauteuil de Superlíder, l’Azteca fêtait sa dernière légende.
Le Clásico Regio 106 est Rayados
C’était l’un des grands évènements du week-end. Pour la première fois de son histoire l’Estadio BBVA Bancomer allait être le théâtre d’un Clásico Regio qui, comme le veut la tradition sentait la poudre. Les deux barras s’étaient affrontées dans la rue quelques heures avant mais le réel intérêt était sur la pelouse puisque ce 106e épisode des duels entre Rayados et Tigres était l’occasion pour les hommes d’el Turco Mohamed de prendre leurs distances sur leur encombrant champion de rival. Le choc entre les deux équipes les plus chères de la Ligue n’aura pas donné à de grandes joutes offensives, un Clásico reste un Clásico, la victoire est affaire de volonté, de lutte et de courage. Ce courage, les Rayados en ont fait preuve. En face, Tigres a eu les occasions, notamment en première période comme sur la tête de Pizarro ou sur la frappe de Gignac juste avant la pause après un une-deux avec Damm. Mais à chaque fois, le même constat, terrible pour les hommes de Tuca, les buts étaient trop petits, le cadre se dérobait à chaque tentative (les Felinos termineront avec 19 tirs mais un seul cadré). Face à cela, les Rayados ont fait preuve d’efficacité. Un coup-franc de Walter Ayoví déposé dans la surface sur la tête d’Efraín Juárez faisait chavirer le BBVA Bancomer en début de second acte et allait suffire au bonheur du peuple rayado. Car peu après l’heure de jeu, Tuca allait tenter le tout pour le tout. En 10 minutes, el Chino Zelarayán, Damián Álvarez et Héctor Mancilla venaient compléter l’armada offensive des Felinos qui, alors en supériorité numérique, allaient pousser face à des Rayados solidement repliés, el Turco ayant alors pour sa part fait le choix de sortir tour à tour Pabón, Cardona et Sánchez pour ne laisser que le pauvre Rogelio Funes Mori en attaque. Choix payant puisque la victoire est donc pour Monterrey qui s’assurait alors de conserver sa place de Superlíder et repousse son grand rival local à sept points.

Photo : JULIO CESAR AGUILAR FUENTES/AFP/Getty Images
Pachuca et León stoppés
L’affaire est d’autant meilleure que derrière, Pachuca et León coincent. On a eu pourtant très peur pour el Gran Pez (surnom des Dorados) qui a explosé dans le premier quart d’heure face à des Tuzos que l’on voyait alors s’envoler vers un succès facile tellement la domination des locaux était totale. Mais les Dorados ont du cœur. Martín Zúñiga réduisait l’écart à la 25e minute et malgré la domination constante de Pachuca, les hommes de José Guadalupe Cruz se créaient d’autres situations sur lesquelles el Conejo Pérez devait montrer que le talent ne s’effrite pas avec l’âge. Le scénario restait inchangé en seconde période, Pachuca dominant de la tête et des épaules mais le courage et la solidarité des visiteurs allaient leur offrir un nul qui ne suffit pas en soi pour sauver le club de Sinaloa en Liga MX, surtout au moment où Chivas se met de nouveau à gagner, mais qui peut avoir tout de même des saveurs de victoire.
Du côté de la Fiera, résultat identique mais contenu différent pour les retrouvailles avec el Piojo Herrera pour la première fois depuis la finale de 2013 (lire Mexique : León griffe l’Azteca). Car face au Xolos, León n’a finalement eu que trop peu de situations pour espérer autre chose qu’un match nul et a pu ainsi compter sur les maladresses offensives d’un Tijuana dans lequel les dangers se nommaient Dayro Moreno et Gabriel Hauche pour décrocher le troisième 0-0 du Clausura.
La légende Cuau’
Mais l’autre évènement du week-end était bien évidemment le retour d’une légende. L’Estadio Azteca a beau être en travaux, le retour d’une de ses plus grandes idoles était synonyme de grand moment. Ce samedi 5 mars, Cuauhtémoc Blanco pénétrait en leader d’une troupe d’Águilas venus saluer une dernière fois sa légende. Le mot n’est pas usurpé tant Cuau’ dépasse le simple cadre du football (lire Cuauhtémoc Blanco, la dernière légende aztèque). La dernière idole de l’Azteca a ainsi offert 37 minutes à la mesure de sa légende et si le style n’est pas aussi délié qu’il y a quelques années, el Cuau a encore régalé, allant jusqu’à tutoyer la barre après un déboulé qui a fait sa légende.
Le reste n’est finalement qu’anecdotique tant il n’y a finalement pas eu de match en América et Morelia. Dépassés de toutes parts, les Monarcas n’ont jamais existé à l’Azteca et ainsi reçu une correction qui les maintient à trois points de la Liguilla et qui permet aux hommes de Nacho Ambriz de prendre la quatrième place au général, doublant ainsi les Tigres et revenant à trois points de Pachuca à une semaine du Clásico Nacional face à Chivas.
Cruz Azul, c’est sérieux
L’autre grand gagnant de la semaine n’a pas gagné mais a continué de montrer qu’il était un prétendant sérieux au titre. Au CU, Cruz Azul a en effet été cueilli à froid sur un but d’Ismael Sosa mais, après avoir beaucoup subi suite à ce but, a ensuite remis son football en place pour offrir plus qu’une belle opposition. Emmené par un formidable Víctor Vázquez, la Máquina allait réagir. Une première fois par Matías Vuoso, parfaitement servi par Aldo Leão Ramírez, une seconde fois par l’Espagnol après une merveille d’échange avec Joffre Guerrón. Cruz Azul allait s’offrir quelques belles situations de break mais allait voir ensuite les Pumas revenir au score par Eduardo Herrera avant de passer à deux doigts de se faire dépasser, Matías Britos manquant à deux reprises de redonner l’avantage aux siens. Tomás Boy, en tribunes car suspendu, allait finalement fermer le match, Cruz Azul terminait à dix mais prenait un précieux point qui maintient la Máquina dans le top 8.
Les buts
Résultats
Classement
Photos : ALFREDO ESTRELLA/AFP/Getty Images


