Mercredi 18 janvier 2012

Cruz Azul

Après un exceptionnel Apertura 2011, le championnat mexicain vient de reprendre. Et L-O ne pouvait se passer d’un de ses bijoux.

Quelques semaines après le sacre des Tigres, la Ligue Mexicaine reprend le chemin des terrains et promet, grâce à sa nouvelle formule inaugurée avec succès lors du dernier tournoi, bien du spectacle. Le championnat est tellement homogène et tellement fou qu’il est souvent quasiment impossible de prédire à l’avance ce qui pourra se passer.

Mouvements et confits.

Impossible de prédire comme le départ surprise de Danilinho, maître à jouer et élément essentiel du champion sortant, qui s’offre des envies de retour au pays et est prêté à l’Atlético Mineiro. En guise de compensation, les Tigres attirent Elías Hernández mais il reste certains que l’influence du brésilien était telle que son absence devrait se faire remarquer. Si les Tigres ont perdu l’une de leurs stars, Monterrey a choisi la voie du conflit pour gérer Humberto Suazo. Ardemment désiré par Boca, qui aura tout tenté pour l’attirer, le génial buteur chilien aura même tenté de sécher les entraînements pour provoquer son départ. Reste que la direction des Rayados est demeurée inflexible, sanctionnant même son joueur. A l’heure de l’écriture de ses lignes, Chupete reste un Rayados mais de nouvelles attaques pourraient arriver du Brésil (Flamengo et Vasco seraient sur les rangs).

Le marché hivernal aura été animé avec quelques 44 transferts parmi les 18 clubs de l’élite, la palme revenant à Atlas qui subit 12 départs pour 8 arrivées dont Leandro Cuffre ou encore l’excellent Giancarlo Maldonado que vous avez sans doute découvert pendant la Copa America et Facundo Erpen que les suiveurs de la Primera B argentine ont découvert avec la surprise Instituto. Puisque nous sommes dans les transferts, notons l’arrivée de l’ancien lyonnais Marc Crosas à Santos, d’Andrés Mendoza, l’ancien marseillais, à Atlante ou encore le retour d’Omar Bravo au pays, à Cruz Azul.

Qui pour le titre ?

Outre la difficulté habituelle à désigner des favoris, la grande question de ce Clausura sera de voir comment les qualifiés pour la Libertadores parviendront à gérer les déplacements en Amérique Latine des milieux de semaine avec les matchs de championnat le week-end. Le casting des représentants mexicains reste alléchant avec Chivas et ses pépites, Tigres et son collectif flamboyant, et la Maquina Cruz Azul, rodée à ces compétitions.

Trois équipes qui compteront également parmi les favoris de ce Clausura 2012. Chivas, Superlider du précédent tournoi, s’appuiera encore sur ses jeunes pour laver l’affront Querétaro. Cruz Azul reste solide et pourrait, avec l’arrivée d’Omar Bravo, compter sur ce surplus d’expérience nécessaire à exorciser ses vieux démons. Enfin, les Tigres restent candidats naturels à leur succession s’ils parviennent à montrer qu’ils peuvent se passer de Danilinho. Attention cependant aux autres prétendants comme les Guerreros de Santos Laguna, Poulidor de ces dernières années, qui, renforcés par Hérculez Gómez et ayant conservé leur effectif, restent une valeur sûre, ou les Monarcas, demi-finaliste éliminé de justesse lors du dernier tournoi.

Mais il faudra compter également sur les revanchards comme le duo Monterrey América. Les Rayados ont totalement manqué leur dernier tournoi, raté leur et animé la saga du marché des transferts avec Suazo. Il leur faudra désormais se reconcentrer sur le terrain avec un effectif toujours impressionnant sur le papier. Les Águilas d’América, 17e du dernier tournoi avaient promis un grand ménage. Il fut cependant moins terrible et largement plus intelligent que prévu. Un nouvel entraîneur, Miguel Herrera, un pilier en défense avec Oswaldo Vizcarrondo, un nouveau gardien Moisés Muñoz et le talentueux Christian Bermúdez. América a tout de l’outsider parfait. D’autant que la surprise du dernier tournoi, Querétaro, devrait accuser le coup avec notamment le départ de son buteur Carlos Bueno pour l’Argentine, et que les Pumas n’ont pas recruté et s’appuieront uniquement sur leur centre de formation pour s’en sortir.

Guerre en bas de classement.

Autre point chaud : la lutte pour la survie qui devrait concerner essentiellement trois équipes : Atlas, Tijuana et les Tecos. Atlas et ses 6 renforts et 12 départs (voir plus haut) semble démarrer dans l’inconnu mais conserve une certaine avance sur le duo Tijuana Estudiantes. Les Xolos ont réussi à attirer Edgar Castillo, Duvier Riascos et Jose Alfredo González  alors que les Tecos vivent sous la menace d’une relocalisation (démentie ces derniers jours par son président) et pourraient avoir réalisé le gros coup des derniers jours avec l’arrivée sur son banc d’Omar Asad. Après 40 ans de Primera Division, les Tecos veulent tout faire pour éviter d’être les grands perdants de ce tournoi. Histoire de ne pas devenir le River Plate mexicain.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.