Samedi 19 mars 2011

Seattle Sounders

Quelques semaines après la victoire surprise de Colorado, la MLS reprend ce week-end pour une saison 2011 qui s’annonce passionnante. Entre géants ambitieux, surprises potentielles, expansion et colonie française en augmentation, la MLS pourrait vivre une année charnière.

Fin novembre,  les Colorado Rapids entraient dans l’histoire américaine en remportant leur premier titre en MLS. Quatre mois ont passé depuis et de nombreux changements sont intervenus à l’aube d’une saison 2011 qui s’annonce passionnante.

2011, l’année du changement.

Première question pour la MLS : comment ajouter du suspense et lutter contre l’outrageante domination d’une conférence (l’an passé, l’Ouest avait écrasé l’Est) ? En apportant quelques modifications.

La première, il n’y aura plus huit mais dix équipes qui participeront désormais aux play-offs. Les trois premiers de chaque conférence seront directement qualifiés alors que les quatre suivants au général disputeront un match délivrant les deux dernières wild card. Ainsi, trois équipes de chaque conférence seront assurées de disputer les demi-finales de leur conférence, la finale de conférence étant ainsi assurée d’avoir une équipe issue de cette conférence.

Autre changement, la saison 2011 comptera 34 journées de saison régulière avec l’apparition de deux nouvelles franchises alors que les Kansas City Wizards porteront désormais le nom de Sporting Club Kansas et Houston évoluera désormais en conférence Est.

Expansion : de la rivalité née la passion.

Avant Montréal l’an prochain et, nous l’avons déjà évoqué sur le blog, une franchise new-yorkaise qui devrait être le Cosmos, la MLS 2011 entend attirer les foules en s’offrant l’une des rivalités les plus chaude du continent : le ménage à trois Seattle Portland Vancouver.

2011 marque en effet l’arrivée de deux nouvelles franchises, toutes deux issues de l’Ouest : les Portland Timbers et les Vancouver Whitecaps. Cette double arrivée permet ainsi d’amener en MLS l’un des trophées les plus bouillants du pays : la Cascadia Cup. La rivalité entre les trois géants du Pacifique nord remonte au temps de la NASL. Fondé en 1975, les Timbers passeront à deux doigts de remporter le titre dès sa première saison avant de disparaître en 1982, victime comme bien d’autres de la folie financière qui s’était alors emparée de la ligue. Seattle de son côté était arrivé l’année d’avant avec Vancouver et s’inclinera deux fois en finale devant les Cosmos. Des trois, seul Vancouver parvint à remporter la NASL, c’était en 1979. C’est donc une rivalité vieille de plus de 30 ans qui revient en MLS après avoir animé les années 90 en United Soccer League rivalité qui grâce aux fans des différentes équipes, se trouva un trophée en 2004 venant récompenser le meilleur des trois : la Cascadia Cup.

Ainsi, aux côtés des deux clasico californiens (le SuperClasico Los Angeles Chivas et le California Clasico Los Angeles San José), du derby Texan Dallas Houston et autres Atlantic Cup (DC New York), la MLS s’offre un véritable point chaud avec une rivalité historique encore présente dans les esprits des supporters de chaque camps (je vous invite à relire ce qu’en disaient les supporters des Sounders en 2009).

L’année de la France.

Dans l’ombre médiatique de Thierry Henry, ils seront six autres français en MLS cette saison. Aux Sébastien Le Toux, Léandre Griffit, Stéphane Auvray dont Lucarne Opposée vous parlait régulièrement, sont venus s’ajouter Ousmande Dabo et Didier Domi du côté de New England et Eric Hassli à Vancouver. Ils seront donc sept et peut être neuf  si Mouloud Akloul parvient à intégrer l’équipe fanion de Vancouver et si Alexis Pradié, ancien minot de l’OM, s’engage à Dallas.

Neuf français auxquels il faut ajouter la colonie estampillée Ligue 1 : André Luiz à San José, Boskovic et Davies à DC, Mondragon à Philadelphie, Tainio à New York avec Rafa Marquez, pour en citer quelques exemples, la MLS 2011 parlera bien français.

Les équipes : géants de papiers et valeurs sûres.

Comme chaque année, deux équipes attirent les projecteurs. Le Galaxy de Bruce Arena a beau avoir perdu 11 joueurs dont leur buteur Edson Buddle (parti jouer (ou s’enterrer c’est selon) en seconde division allemande au très modeste FC Ingolstadt 04), leur capitaine Donovan l’annonce : ils ont la meilleure équipe qu’il a connu à Los Angeles). Il est vrai que le Galaxy a réussi le coup d’attirer Juan Pablo Ángel pour compenser la perte de Buddle. Son association avec le trio Donovan – Beckham – Juninho s’annonce en effet plus qu’intéressant. Autre star de la MLS, les New York Red Bulls de Thierry Henry.  Promu capitaine malgré une saison 2010 plus que moyenne, celui dont les médias et autres blogs français ne manqueront pas de vous relater les frasques, portera les espoirs de new-yorkais sortis sans brio la saison passée. Neuf arrivées (dont l’ancien auxerrois Teemu Tainio) venues compenser 11 départ également, New York, comme Los Angeles ne fait pas dans la stabilité mais dispose d’un effectif de poids.

Si pour nous Los Angeles peut faire valoir son statut de favori auquel New York ne peut prétendre, les deux géants médiatiques auront fort à faire face à une concurrence de mieux en mieux armée. Au premier rang : le Real Salt Lake. Véritable modèle dont devraient s’inspirer les autres franchises (Salt Lake mise essentiellement sur les talents du continent, s’appuient sur la continuité et ne courent pas après les grands noms étrangers), le Real, aux portes de la finale de CONCACAF Champions league, champion 2009 fait partie de nos favoris.

Eliminé deux fois en play-offs, Seattle reste une valeur sure de la ligue. Double tenant de l’US Open Cup, la franchise au plus chaud public de la MLS verra encore la pépite Fredy Montero animer son attaque et surtout comptera sur l’influence de son coach Sigi Schmid, l’homme qui remporte la MLS Cup à chacune de ses troisièmes saisons dans un club (Los Angeles 2002, Columbus 2008). Malgré l’affaire Julien Baudet et la pression mise par l’annonce de la future retraite de son gardien star Kasey Keller, Seattle fait partie de nos favoris pour 2011.

Colorado devrait également rester un bon outsider à sa propre succession avec un groupe quasi-inchangé alors que San José dépendra encore essentiellement du talent de Chris Wondolowski alors que l’autre surprise 2010, Dallas, risque de souffrir après les départs conjugués de Dax McCarty, Atiba Harris, Heath Pearce et Jeff Cunningham et ce, malgré l’arrivée du très prometteur Fabián Castillo en provenance de Cali.

Restent les potentielles surprises que sont Philadelphie et DC United. Découvrant la MLS l’an passé et portés par un Sébastien Le Toux absolument magnifique, l’Union s’est offert un nouveau buteur Carlos Ruiz venu prêter main forte au français. SI les Zolos parviennent à progresser en défense (49 buts encaissés la saison passée, avant dernière défense de la ligue), ils deviendront un candidat sérieux aux play-offs. DC United avait été plus que décevant l’an passé. Plus mauvaise équipe de la ligue, le quadruple champion MLS, dirigé par le plus jeune entraîneur de la ligue Ben Olsen, s’appuiera sur le trio Andy Najar, Chirs Pontius, Charlie Davies et pourrait en surprendre plus d’un. Attention enfin au Toronto version Aron Winter sous les conseils d’un certain Jürgen Klinsmann

En revanche beaucoup d’incertitudes pèsent sur Columbus, Chivas, New England ou Chicago alors que les deux nouvelles franchises devront tout d’abord apprendre avant de nourrir quelque ambition (il faudra cependant suivre la pépite Omar Salgado, numéro 1 de la draft, qui débutera avec les Whitecaps en septembre prochain).

La MLS 2011 débute donc ce week-end sur L-O et en guise d’amuse-bouche, voici le résumé du premier match de la saison qui a vu la victoire du Galaxy sur le terrain des Sounders.

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.