
Alors que tout semblait respecter l’ordre établi en MLS lors des demi-finales retour de conférence, les meilleures équipes de la phase régulières confirmant leur statut, seul Portland aura réussi à déjouer les pronostics.
Demi-finales retour de conférence et ballotage plus que favorable pour les Red Bulls déjà vainqueurs à l’aller de DC poursuivant ainsi leur série d’invincibilité face à l’un de leurs plus vieux rivaux en 2015. Au point qu’on imaginait que la rencontre allait rapidement tourner à la promenade de santé. C’est mal connaître ce qui fait le sel d’un match de play-offs. Quel que soit le score du match aller, une demi-finale retour de MLS aime, comme tout bon match à l’américaine, venir ajouter un part de suspense. Et du suspense il y en a eu au retour. Car si New York se procurait l’essentiel des occasions, la plus belle d’entrée de match par Grella, le premier acte était peu emballant et laissait les visiteurs à portée de tir, Espindola se créant la seule véritable situation pour DC. La domination de New York se poursuivait en seconde période, sans pour autant générer plus d’opportunités de s’enthousiasmer, même si Zubar manquait le cadre alors qu’il était seul aux six mètres, mais surtout permettait à DC de rester en course et d’espérer marquer sur un coup du sort. Ce coup du sort n’arrivera jamais, Bradley Wright-Phillips s’offrait une première occasion à la 89e avant de marquer le seul but du match une minute plus tard. La meilleure équipe de la saison régulière sera donc en finale de conférence.
Beaucoup auraient aimé voir les Red Bulls se frotter à l’Impact de Drogba. Vainqueur à l’aller sur le plus petit des écarts (victoire 2-1), les canadiens se rendaient à Columbus avec la ferme intention de défendre, et uniquement défendre. Et si le Crew n’avait guère brillé offensivement à l’aller, le manque d’ambitions de l’Impact allait l’aider à s’installer dans la rencontre au retour. Avec Afful et Francis bien plus entreprenants sur leurs côtés, les hommes de Gregg Berhalter ont ouvert le score d’entrée de partie par l’inévitable Kei Kamara, à la réception d’un centre de Francis. L’attaquant Sierra Léonais récidivait moins de 10 minutes plus tard sur un centre de Afful mais sa frappe terminait sur la barre. En face, Montréal ne tentait rien, n’existait pas jusqu’à la demi-heure et les quelques montées de Nacho Piatti et allait revenir au prix d’une polémique. Sur corner, Laurent Ciman reprenait de la tête, après un cafouillage, le ballon atterrissait dans les pieds de Dilly Duka pourtant hors-jeu qui égalisait. L’arbitre ne bronchait pas, contre le cours du jeu, Montréal était revenu. Ce nul quelque peu miraculeux semblait convenir à Mauro Biello qui attendait l’heure de jeu pour fermer boutique, Hassoun Camara entrant à la place de Duka. Quasi-immédiatement, le Crew obtenait un penalty que Kamara gâchait, semble-t-il pour préserver le suspense (ou pour souligner que le penalty était trop généreux pour en tirer profit). Dix minutes plus tard, Mabwati repiquait dans l’axe et centrait, après une frappe de McInerney détournée par Bush, Finlay redonnait l’avantage au Crew qui arrachait ainsi la prolongation. Au cours de celle-ci, Mabwati récidivait, il déposait le ballon sur la tête de Kamara pour le 3-1, celui de la qualification. A trop manquer d’ambition, Montréal manquera aussi la finale de conférence.
Le suspense allait franchir un palier lors du choc entre Dallas et les Sounders. Se rendant au Texas avec un but d’avance, Seattle avait l’intention de résister à la meilleure équipe de la conférence Ouest et y sera parvenu pendant 84 minutes assez pauvres en situations réelles de danger, la plus belle occasion étant sortie par Stefan Frei dans les pieds de Castillo. Puis vinrent les cinq dernières minutes. Tout commençait par un coup-franc rapidement joué qui aboutissait à un débordement de Je Vaughn Watson. Ce dernier centrait au cordeau, Akindele catapultait le ballon dans les buts, Dallas s’offrait la finale. Mais Seattle s’accrochait. Un dernier corner, une sortie manquée de Jesse González et Mashall envoyait à son tour les siens en finale. Du moins le pensait-on alors. Il n’en sera rien. Car Dallas répliquait aussi sur corner, Blas Pérez, seul au second poteau remettait plein axe, Zimmerman coupait, prolongation ! Dallas dominait la prolongation, Akindele et Barrios générant le gros du danger mais plus rien n’était inscrit, la finale allait se jouer sur une séance de tirs au but. Ivanschitz et Barrett manquaient leur penaltys, butant sur González, Dallas réussissait le sans-faute, les Texans seront en finale de conférence.
Dallas y retrouvera Portland. Car après les matchs à suspense, la dernière demi-finale de conférence aura été celle de la traditionnelle surprise. Après le 0-0 de l’aller, Vancouver accueillait son rival Portland et se voyait donner l’occasion de conclure à la maison. Si les Whitecaps se lançaient à l’assaut des cages des Timbers, touchaient les montants sur une frappe lointaine de Manneh, ils devaient cependant se méfier des contres des visiteurs qui, en cas d’ouverture du score, contraindrait alors Vancouver à marquer à deux reprises. Ce scénario rêvé pour la bande à Porter allait se réaliser. Alors que les ‘Caps dominaient la rencontre, bien qu’avertis en contre par Váleri, Portland allait les piéger. Un débordement côté gauche de Váleri, un centre en retrait – arme imparable – pour Adi qui fusillait Ousted, Portland menait 1-0 à la demi-heure. Ne restait alors à la bande à Porter qu’à attendre tranquillement que les Whitecaps s’épuisent. Vancouver se montrait trop peu dangereux, les Rosales, Rivero, Techera et autres Morales ne se montrant que trop peu, Váleri lançait un premier avertissement à l’entrée des dix dernières minutes, le coup de grâce arrivait dans les arrêts de jeu lorsque Diego Chará interceptait plein axe, combinait avec Adi et scellait le match. Portland réussit le coup parfait et jouera Dallas en finale.


