Les quarts de finale débutent ce vendredi. Présentation de Pérou-Paraguay et Brésil-Chili et dernières nouvelles venues de la Copa América.
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Avec Jérôme Lecigne
Cepa América. On poursuit notre triste décompte des cas de COVID-19 à la Copa América avec une barre des 200 cas qui se rapproche. Les dernier chiffres communiqués il y a quatre jours par le Ministère de la santé brésilien dénombre désormais 198 cas qui se répartissent comme suit : 57 joueurs et membres des délégations, 137 prestataires de service, 4 membres de la CONMEBOL (arbitres, médecins, logistique).
Colère sur le pré. Les critiques n’en finissent pas de fuser sur l’état des terrains. Joueurs, sélectionneurs se succèdent pour s’en prendre plus ou moins vivement à l’outil principal pour pouvoir offrir un match de qualité. On se souvient en effet des propos de Tite après le match face à la Colombie : « celui qui veut créer ne le peut. C’est inadmissible que des athlètes de deux équipes de haut niveau, qui jouent en Europe sur des terrains de très haute qualité, viennent jouer sur un terrain dans ces conditions. Si nous voulons un grand spectacle, il faut lui donner les conditions. Si vous demandiez aux joueurs, ils vous diraient la même chose ». C’est le cas de Neymar en personne qui a choisi l’humour pour faire passer le message, invitant ses suiveurs sur Instagram à voter pour l’endroit où se disputera le prochain match de la sélection et donnant le choix entre un terrain de sable et Wembley. Reste à voir si lui aussi sera condamné et sanctionné par la CONMEBOL.
Caboclo prend soixante jours de plus. Suspendu à la suite des accusations d’agression sexuelles auxquelles il prépare sa riposte, l’ancien patron de la CBF, Rogério Caboclo vient de voir sa suspension étendue de deux mois supplémentaires. La raison pourrait venir du fait qu’un éventuel retour de Rogério Caboclo avant la fin des enquêtes pourrait créer des problèmes avec les sponsors. Du côté du clan Caboclo, on affirme que celle-ci est surtout la réponse à la crainte des administrateurs de la fédération d’être licenciés par le président sortant s'il retournait au pouvoir après la fin de la période initialement déterminée par le comité d'éthique.
L'Uruguay se prépare pour la Colombie. L'équipe s'est entraînée à Rio avant de partir pour Brasilia pour terminer sa préparation du match contre la Colombie. Logiquement, Suárez devrait faire son retour dans le onze à côté d'Edinson Cavani et cela devrait coûter la place à un milieu, entre De Arrascaeta, De la Cruz et Bentancur. Dans tous les cas, Nández semble avoir pris définitivement place dans ce onze au poste de latéral droit, en lieu et place d'un Martin Cáceres dont l’apport offensif n’est plus celui d’il y a quelques années. C'est le premier des anciens à sortir du onze pour des raisons sportives, alors que Godín, Suárez et Cavani ont toujours leur rond de serviette dans ce onze tant qu'ils ne sont pas blessés. Un premier petit symbole.
Les Brésiliens souhaitent que « Arrasca » soit titulaire. Les Brésiliens ont pour tradition de massacrer les noms comme les prénoms et ils ont évidemment fait de même avec l'Uruguayen Giorgian De Arrascaeta. Le joueur formé au Defensor puis passé par Cruzeiro et aujourd'hui pilier de Flamengo, a un nom bien trop compliqué pour le commun des Brésiliens. Les supporters et le club l'appellent désormais Arrascaeta ou encore plus simplement Arrasca. C'est aussi évidemment devenu un prénom, puisque Ovación nous apprend qu'à la suite de la victoire en Libertadores est né un petit Gabriel Henrique Arrascaeta Ribeiro... les quatre prénoms reprenant les quatre noms de l'escouade offensive de Flamengo, de Gabigol à Bruno Henrique en passant donc par De Arrascaeta. Un père a également appelé sa fille du nom de Maria Clara Arrascaeta. Tous les goûts sont dans la nature.
Pérou – Paraguay, 23 heures
Coup d’envoi des quarts de finale avec le remake de la petite finale de 2015 et l’une des affiches les plus ouvertes sur le papier. C’est d’ailleurs l’angle choisi par les deux sélectionneurs, Ricardo Gareca parlant de « rival compliqué par ses grands joueurs, qui a un entraîneur avec une grande carrière. Ce sera un match très intense. Avec le Paraguay, ce sont toujours des matchs serrés, disputés, difficiles. Le Paraguay cherche à jouer, est très agressif. C’est une sélection qui possède une identité avec Berizzo. Dès son arrivée il savait ce qu’il voulait voir sur le terrain, ce sera très disputé ». Dans l’autre camp, Toto Berizzo abonde en ce sens : « Le Pérou est une équipe qui fait circuler le ballon qui combine bien avec de bons joueurs, un milieu qui construit parfaitement et des attaquants rapides et dangereux. Ce sera un match difficile, serré, il faudra bien presser, avoir le ballon et continuer de croire en ce que nous faisons pour l’améliorer ».
Des discours similaires et des préoccupations assez différentes dans les deux camps. Car côté Guaraníes, la grande question consiste à trouver comment remplacer l’immense Miguel Almirón, forfait pour le reste de la compétition. « C’est un joueur important pour nous, il l’est pour n’importe quelle équipe, son absence nous contraint à penser à un remplaçant aux caractéristiques ou pas. À nous de trouver la meilleure solution », a ainsi déclaré Berizzo. Les deux principaux candidats se nomment Alejandro Romero Gamarra et Óscar Romero. Le premier apporterait sa vitesse, à l’image d’un Almirón, quand le second serait plus précieux dans sa capacité à créer du jeu par sa vision. Ce devrait être en tout cas la seule grande interrogation côté Paraguay avec une place au milieu à décider entre Ángel Lucena et Robert Piris Da Motta. Côté Blanquirroja, la seule interrogation se situe à l’arrière après la blessure d’Alexander Callens. « Je crois qu’Alexander sera là, il n’y a pas eu de rupture et cela lui a permis de s’entraîner et se préparer. On évaluera au dernier moment s’il peut débuter » a annoncé Ricardo Gareca. En cas d’absence de Callens, le poste dans l’axe devrait revenir à Anderson Santamaría (« il travaille très bien, l’idée est que tous les centraux engrangent des minutes »). Pour le reste, on devrait se retrouver avec le 4-3-3 habituel et qui a montré ses qualités lors des précédents matchs.
Compos probables
Pérou : Pedro Gallese; Aldo Corzo, Miguel Trauco, Anderson Santamaría (Alexander Callens), Christian Ramos; Yoshimar Yotún, Renato Tapia; Christian Cueva, Sergio Peña, André Carrillo; Gianluca Lapadula.
Paraguay : Antony Silva; Alberto Espínola, Gustavo Gómez, Junior Alonso, Héctor Martínez; Mathías Villasanti, Ángel Lucena (Robert Piris Da Motta), Alejandro Romero Gamarra (Óscar Romero), Santiago Arzamendia; Ángel Romero, Carlos González.
Brésil – Chili, 2 heures
Autre choc de la nuit sud-américaine, l’attendu Brésil – Chili. Une rencontre qui a des airs de quête du miracle du côté de la Roja, Martín Lasarte affirmant même « j’en ferai un livre si nous parvenons à les éliminer. Ce n’est pas si facile. On recherche quelques alternatives, j’espère qu’elles seront bonnes, j’ai une grande confiance en mon groupe. Le Brésil est une grande équipe, le grand favori, mais en football, tout peut arriver. Affronter le Brésil est difficile mais c’est une belle opportunité. Nous devrons faire notre meilleur match par rapport à ce que nous avons fait jusqu’ici. Nous allons essayer de faire en sorte de minimiser leurs qualités et exploiter leurs défauts ». Côté Brésil, les questions tournent déjà sur la prochaine Coupe du Monde, confirmant, s’il le fallait, que le pays ne se passionne pas vraiment pour les Copas América. Des questions balayées par Tite : « je ne pense pas à la Coupe du Monde, je suis concentré sur la Copa América, à faire mieux que l’adversaire, reconnaissant les mérites de celui-ci, double vainqueur de l’épreuve qui affronte le champion sortant ». Un moyen pour le sélectionneur de recentrer tout le monde sur l’importance et l’excitation que devrait générer ce duel. Un sélectionneur qui a laissé son adjoint dresser les éloges du rival : « c’est une équipe avec des joueurs expérimentés, habitués à faire face à l’adversité ». La Seleção s’appuiera tout de même sur un premier tour tranquillement géré « nous avons un bilan de trois victoires et un résultat nul, nous avons fait jouer tous nos joueurs, notre objectif était de donner la chance à chacun. Tout le monde est prêt ».
Sur le terrain, on devrait donc revenir à ce qui ressemble à l’équipe type côté Brésil qui ne peut se permettre de prendre trop de risques à l’heure d’aborder un match couperet : « les joueurs doivent être forts sur quatre points : tactique, technique, physique et mental ». C’est ainsi qu’on devrait avoir un Brésil très « européen », seul Everton Ribeiro pouvant éventuellement être en balance derrière le trio offensif avec Roberto Firmino et Lucas Paquetá, même si les dernières sorties convaincantes du milieu lyonnais semblant faire pencher la balance en sa faveur. Pour le reste, du classique avec notamment l’ancienne paire du Paris Saint-Germain en défense et un trio Neymar – Richarlison – Gabriel Jesus devant. Coté Roja, la grande nouvelle est le retour annoncé d’Alexis Sánchez qui a participé aux derniers entraînements et mises en place tactiques. Autre retour, celui d’Erick Pulgar au milieu. Mais la surprise pourrait venir d’un changement tactique avec un passage au 3-5-2. L’une des variantes vues aux entraînements avec l’inclusion de Sebastián Vegas derrière pour compléter la défense à trois. Conséquence, Ben Brereton sortirait du onze pour laisser le duo Va-Sa en pointe. Un pari risqué mais qui collerait avec les alternatives annoncées par Lasarte en conférence de presse.
Compos probables
Brésil : Ederson; Danilo, Marquinhos, Thiago Silva, Renan Lodi (Alex Sandro); Casemiro, Fred, Everton Ribeiro (Lucas Paquetá ou Roberto Firmino); Gabriel Jesus, Neymar, Richarlison.
Chili : Claudio Bravo; Mauricio Isla, Francisco Sierralta, Gary Medel, Sebastián Vegas, Eugenio Mena; Erick Pulgar, Charles Aránguiz, Arturo Vidal; Alexis Sánchez, Eduardo Vargas.