Battu chez lui à l’aller, Defensa y Justicia se retrouvait face à une mission que l’on pensait impossible : renverser Palmeiras au Brésil. Mais le football finit toujours par triompher.

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Tombé à Florencio Valera, Defensa y Justicia semblait enterré à l’heure de se rendre au Mané Garrincha pour défier Palmeiras. Même par nous. Pourtant, il y a des indices que l’on aurait dû prendre en compte : comme River Plate en demi-finale de Libertadores, el Halcón aime le jeu, aime et sait l’imposer et créer du danger. Face à un Palmeiras qui n’aime pas autant le ballon et lui préfère un culte de l’efficacité, cela laisse ainsi toujours la possibilité de rêver. Même quand les vents sont contraires.

Car l’avantage quand votre vision du sport passe par le jeu, c’est aussi que cela fait fi des différences sur le papier, cela permet aux petits de devenir géants. Et DyJ le fut. Dès le coup d’envoi, la bande à Becaccece a cherché à poser et donc imposer son jeu, qu’importe les obstacles qui se dressent devant elle, qu’importe l’arbitrage totalement désastreux de Leodán González (dans les deux sens). DyJ a donc posé son jeu, cherchant à presser à outrance, fait de mouvement, de passes, de fluidité, sa philosophie qu’importe le renouvellement permanent de son effectif. Un effectif qui a donné de l’importance aux couloirs, Matías Rodríguez à droite et Marcelo Benítez, l’homme du but historique, à gauche, laissant la part belle aux générateurs de jeu comme Francisco Pizzini et faisant briller les avant-centres, ceux que l’on a tendance à voir disparaitre, Brian Romero, héros de la Sudamericana, héros encore en Recopa, en étant l’illustration.

Tout avait pourtant bien débuté pour Palmeiras qui ouvrait le score sur un penalty évident (mais qui a pourtant requis l’intervention du VAR) transformé par Raphael Vega. Mais la bande à BKCC a su retourner la partie. D’abord par l’inévitable Brian Romero, ensuite sur un golazo au bout du chronomètre signé Marcelo Benítez, enfin en s’appuyant sur un Ezequiel Unsain en état de grâce. L’ancien de Ñuls sortait d’abord le penalty de la victoire de Gustavo Gómez en prolongation avant de détourner celui de Luiz Adriano lors de la séance de tirs au but. Une séance qui voyait Weverton envoyer sa tentative sur la barre et ainsi offrir le deuxième titre de son histoire à Defensa y Justicia. Qu’importe au final ce que l’on peut penser du modèle du FC Bragarnik, il s’appuie tout de même sur un élément clé qui fait qu’il n’a jamais peur et affiche toujours de grandes ambitions : l’amour du jeu. Et c’est en cela que Defensa y Justicia est un formidable champion.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.