Pour finaliser sa préparation à la Copa América, le Pérou s'est mesuré au Costa Rica et à la Colombie. Une victoire et une défaite qui nous permet de faire un point sur cette sélection.
Costa Rica : une courte victoire pour des certitudes
Contre le Costa Rica, la Blanquirroja s'est présentée avec 90% de son onze type. Seul Yoshimar Yotún manquait à l'appel et Paolo Guerrero a débuté la rencontre sur le banc pour entrer en début de deuxième période. C'est donc le jeune du Sporting Cristal, Christofer Gonzáles, qui s'est positionné aux côté de Renato Tapia dans l’entrejeu. Raúl Ruidíaz a quant à lui pris la place de l'habituel numéro neuf en pointe de l'attaque. Si le premier à éclaboussé de son talent et a dissipé les derniers doutes concernant sa place dans les 23, le deuxième a une nouvelle fois peiné devant les buts même si il est l'auteur d'une sublime passe vers Cueva pour l'ouverture du score. Les rouges et blanc ont maitrisé leur match dès les premières minutes en se procurant quelques occasions sans pour autant les concrétiser. C'est en deuxième mi-temps, et avec l'entrée de Paolo Guerrero acclamé par la foule, qu'ils se sont montrés plus dangereux et ont rapidement ouvert le score. Lorsque le Costa Rica parvenait à équilibrer les débats et à enfin se montrer dangereux, les hommes de Gustavo Matosas se heurtaient à un solide Gallese auteur de parades décisives à plusieurs reprises.
On retiendra de ce match un collectif qui se retrouve peu à peu mais qui reste brouillon quand il faut accélérer et chercher le but. C'est finalement sur un exploit individuel de Christian Cueva que le Pérou a remporté ce match.
Colombie : une défaite douloureuse qui servira de leçon
Alors que le thermomètre affichait vingt-quatre degrés en ce dimanche ensoleillé, les joueurs de la sélection péruvienne sortaient sur la magnifique perlouse du stade Monumental de Lima sous les applaudissements de dizaine de milliers de spectateurs qui étaient venu entre amis ou en famille pour soutenir une dernière fois leur sélection avant la Copa América. Après la victoire mercredi soir contre le Costa Rica, la confiance se reflétait sur tous les visages. Cette fois, c'était la Colombie de James et Falcao qui se présentait pour le second et dernier match de préparation. Aux abords du stade, nous avions croisé plusieurs supporters colombiens facilement reconnaissable avec leur maillot jaune, résidants au Pérou pour certain et d'autre venu spécialement de Colombie pour soutenir leur sélection. Dans le stade, un quart de virage au nord et un autre au sud leur étaient alloué et on pouvait distinguer quelques chants avant qu'ils ne soient couvert par la barra péruvienne. Le Monumental affichait une belle affluence avec environ 80% des tribunes pleines. Pour lancer l'ambiance, la célèbre musique « Contigo Perú » du chanteur et compositeur Arturo Cavero raisonnait et était vite reprise par tout le stade aux bons souvenirs de Russie où ce chant était devenu l'hymne officieux du mondial.
Ricardo Gareca a reconduit presque à l'identique son équipe victorieuse du Costa Rica. Paolo Guerrero reprenait sa place en pointe tandis que Tapia retrouvait son compère Yotún dans l'entrejeu. Christofer Gonzáles restait aussi dans le onze mais cette fois à la place de Edison Flores qui a fait les frais de sa prestation quelque peu décevante. La Colombie se présentait avec ses joueurs majeurs comme Falcao, James ou encore Cuadrado annonçant ainsi le désire de Carlos Queiroz de maintenir tous ses joueurs en forme. À une semaine de la Copa América, on s'attendait à un match plutôt tranquille sans grande intensité afin d'éviter toute blessures, mais peu à peu la température montait entre les deux équipes. C'est le Pérou qui allumait la première mèche dès les premières minutes avec un tir en dehors de la surface de Yoshimar Yotún. Mais ce fut finalement Mateus Uribe qui ouvrait la marque pour la Colombie suite à un cafouillage dans la surface. L'arbitre de touche avait pourtant levé son drapeau pour un hors-jeu de James Rodríguez mais l'arbitre central validait quand même le but car Araujo avait remis la balle en jeu juste avant. Erreur regrettable du défenseur péruvien qui a pourtant réalisé des interventions très propres pendant le match. Cette ouverture du score litigieuse à quelque peu échaudé les Péruviens qui se sont livrés dès lors à une bataille sans merci. Le tournant du match intervient au retour des vestiaires avec l'expulsion de Yotún pour un coup donné à Mina. Avec un homme en moins et étant mené au score, la tâche s'annonçait plus que difficile pour les compagnons de Paolo. Car les Cafeteros cherchaient le deuxième but et l'ont facilement trouvé grâce à Uribe une nouvelle fois qui s'est libéré du marquage d’Advincula pour inscrire son doublé. Les olés des supporters colombiens se faisaient entendre dans un stade qui commençait à se refroidir. Zapata venait clore le spectacle par un troisième et dernier but lors de l'ultime phase de jeu avant le coup de sifflet final venu abréger les souffrances des Péruviens. La mauvaise nouvelle c'est la sortie sur blessure de Paolo Hurtado qui quittait le terrain en pleure et ajoutait une dimension dramatique à la soirée. Les examens médicaux indiqueront une fracture au cinquième métatarsien qui l'écarteront définitivement du groupe.
Le score est lourd et c'est une terrible façon de perdre devant son public mais vu la physionomie du match avec notamment l’expulsion de Yotún, on ne pouvait espérer mieux. Enfin si, peut-être une meilleure réaction des joueurs avec au moins un but en signe de sursaut d’orgueil. La situation était pourtant idéale pour voir comment les joueurs allaient réagir dans un scenario qui pourrait se reproduire en compétition officielle. Comme l'a bien résumé Paolo Guerrero après le match « Cela va énormément nous servir pour la Copa América pour corriger ces erreurs. Cela va nous servir pour nous remotiver, nous allons en parler entre nous et nous allons faire une grande Copa ». Sentiment partagé avec le sélectionneur qui déclarait : « Au-delà de ce résultat, nous arrivons en forme à la Copa América ». Du travail pour corriger le tir à une semaine du coup d'envoi de la compétition continentale.