Après le carton et l’impression laissée en ouverture par la Celeste, on ne donnait pas cher de la peau des jeunes Samurai Blue. Il n’en fut rien, mieux, ils sont passés à un rien d’une sensation.

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Ce fut beaucoup plus dur qu'attendu. Alors on peut toujours penser que les hommes de Tabárez ont sous-estimé leur adversaire, mais c'est surtout que les Japonais ont été très bons, bien meilleurs que contre le Chili, dans un style de jeu différent de ce que l'on a pu voir depuis le début de la compétition. Le premier quart d'heure a été dominé par le Japon, malgré une grosse occasion de la tête de Suárez suite à une belle combinaison entre Godín et Cavani. Les Nippons sont malgré tout les plus dangereux, et confirment une certaine domination avec un but de Miyoshi à la 23e. L'attaque commence quand, à la suite d'un corner uruguayen, Laxalt vient couper la trajectoire de la balle pour frapper le ballon en touche. Sur le dégagement, il se tient la cuisse, mais se replie sur son côté gauche. La touche est jouée rapidement sur ce même côté, et Laxalt ne peut suivre Miyoshi qui va tromper Muslera du gauche. Heureusement, l'Uruguay se relève rapidement en égalisant suite à une semelle de Ueda sur Cavani dans la surface, logiquement sanctionné d'un penalty suite à l'intervention de l'arbitrage vidéo. La suite de la première mi-temps est à sens unique, avec la barre trouvée par un Cavani très remuant sur une magnifique frappe notamment. L'Uruguay semble s'adapter à son adversaire et retrouver un jeu plus direct.

Au retour des vestiaires, le match reste ouvert avec des occasions de chaque côté dont un face à face perdu par Cavani pourtant bien trouvé dans l'espace. Mais l'Uruguay attaque trop et le repli défensif n'est pas au rendez-vous. À l'heure de jeu, les Japonais reprennent l'avantage. Le même Miyoshi, aux six mètres. L'Uruguay se lance alors encore plus à l'attaque, et après moultes occasions, la balle finit par entrer, sur un énième corner de Lodeiro, il est parfaitement placé sur la tête de Josema Giménez aux six mètres. Le Japon fatiguant et les entrées de De Arrascaeta et Valverde dynamisant l'équipe, l'Uruguay pousse à la fin du match, retouchant la barre par Suárez, mais le score ne bougera plus, malgré les coups de boutoir de Suárez.

Il aura manqué à l'Uruguay plus de contrôle sur le match, le fait d'être mené deux fois au score sur les deux occasions japonaises n'a pas permis à la Celeste d’asseoir son jeu comme elle aime le faire. Ce n'est peut-être pas plus mal d'être un peu mis en danger maintenant, pour remobiliser l'équipe avant le Chili. Par contre, on risque de perdre Laxalt pour quelques temps sur blessure musculaire. Pour le reste, Cavani, Godín, Bentancur ont plutôt fait un bon match. Torreira a été inefficace défensivement et invisible offensivement, Laxalt fait l'erreur sur le but mais en étant blessé.

Reportage au milieu des Uruguayens de São Paulo

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba