Dernière journée du groupe A. Pendant que le Venezuela a assuré sa qualification face à la Bolivie, le Brésil s’est d’abord fait peur avant de marcher sur le Pérou. Inside à São Paulo et à Lima.

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La manita vécue de Lima

Par Romain Lambert à Lima

Le 12 juin 2016, Le Pérou éliminait le Brésil de la Copa America Centenario sur un but de la main de Raúl Ruidíaz. Trois ans après, le Brésil tient enfin sa revanche et passe sa manita au Pérou.

Après-midi cauchemardesque à Lima. Les fans s'étaient rassemblés devant les différents écrans géants mis a disposition par la ville pour suivre l'aventure péruvienne en Copa América. Les tambours de la barra donnaient le rythme des différents chants à la gloire de la Blanquirroja et les drapeaux rouges et blancs s'agitaient à quelques minutes du coup d'envoi. Bonne ambiance pour ce dernier match de poules et surtout beaucoup de confiance dans les rangs des supporters. « Le Pérou va gagner », « 3-0 pour le Pérou », « On sera premiers du groupe » lançaient les différentes personnes interrogées. Ricardo Gareca voulait donner raison à la hinchada en proposant une équipe offensive face au Brésil avec son désormais classique 4-2-3-1. Le Pérou avait d'ailleurs très vite pris le dessus sur son adversaire dès les premières minutes de jeu et cherchait à attaquer rapidement. Mais c'est le Brésil qui ouvrait le score sur corner par Casemiro qui propulsait le cuire de la tête au fond des filets. Après ce but, les coéquipiers de Paolo Guerrero se sont peu à peu effacés avant de complètement disparaître à l'image du gardien Pedro Gallese qui effectuait une relance directement sur Firmino qui n'avait plus qu'à dribbler le portier et inscrire le but du break. Tout le travail des dix premières minutes s'envolait et le Brésil n'avait plus qu'à dérouler. Everton y allait de son magnifique enroulé pour le troisième but de la première mi-temps. À Lima, les supporter étaient dépités et les tambours masquaient la bronca et les sifflets. La fête était gâchée. La deuxième mi-temps s’annonçait encore plus compliquée pour les Péruviens et les changements tactiques de Gareca n'allaient rien y faire. Pendant que le Brésil montrait l'étendu de son football et faisait (enfin) se lever les foules de l'Arena Corinthians, la Blanquirroja sombrait. Dani Alves pour le 4-0 puis enfin Willian pour le 5-0. Le penalty arrêté par Pedro Gallese dans les dernières minutes du match empêchait le sixième but mais le mal était fait. L'humiliation est totale pour les Incas et la qualification directe est compromise. Le Pérou peu encore se qualifier en quarts de finale en accrochant la place du meilleur troisième de groupe. Pour cela, il n'est plus maître de son destin et dépendent maintenant des résultats des autres groupes. Dans quel état psychologique allons nous retrouver la Blanquirroja lors d'un possible quarts de finale ? Quoi qu'il en soit, Ricardo Gareca et surtout le psychologue de la sélection ont du pain sur la planche.

Samba à São Paulo

Par Marcelin Chamoin à São Paulo

Jour de fête à São Paulo. À 25 km de l'Arena Corinthians, nous étions dans l'ancienne antre du Corinthians, le Pacaembu. Après une visite du musée et un choripán chilien dévoré, nous étions prêts pour nous installer près de l'écran géant installé spécialement par le staff du Pacaembu, où se mélangeaient maillots jaunes et maillots du Pérou. Tite avait procédé à deux changements pour ce troisième match, Gabriel Jesus prenant le côté droit à la place de Richarlison alors que David Neres cédait son couloir gauche à Everton, auteur de deux entrées remarquées face à la Bolivie et au Venezuela. Le Pérou entrait mieux dans le match, se procurant la première occasion du match avec un coup franc excentré qui longeait le but d'Alisson. Les Péruviens bougeaient des Brésiliens qui paraissaient fébriles et une nouvelle fois angoissés par un enjeu pourtant loin d'être capital. Casemiro récoltait un carton jaune après avoir pris un petit pont, carton qui l'empêchera de disputer le quart de finale. Invaincu depuis trente-quatre matchs avec la Seleção et déjà suspendu face à la Belgique lors du quart de finale de la Coupe du Monde 2018, Casemiro n'a plus perdu avec le Brésil depuis 2012 et une défaite 4-3 contre l'Argentine sur un triplé de Messi. Deux minutes plus tard, ce même Casemiro ouvrait le score à la suite d'un cafouillage sur un corner de Coutinho. Le Brésil allait se libérer, doublant la mise par l'intermédiaire de Roberto Firmino qui profitait de la maladresse d'un Pedro Gallese peu inspiré. Le groupe de samba placé à côté de l'écran géant du Pacaembu pouvait reprendre de plus belle, d'autant plus que Everton, à nouveau très satisfaisant, portait le score à 3-0 dix minutes plus tard à la suite d'un superbe enchaînement. Le Brésil maîtrisait son sujet et se contentait de gérer en seconde période, le capitaine Dani Alves s'offrait son huitième but en sélection, douze ans après le premier, en finale de la Copa América 2007 face à l'Argentine. En toute fin de match, Willian marquait un golaço sur une frappe enroulée et le score aurait encore pu être encore plus lourd si Gabriel Jesus avait transformé le penalty obtenu dans le temps additionnel. 5-0, le Brésil s'offre son match le plus abouti de la compétition et malgré un début de match inquiétant, peut se rassurer avant les prochaines échéances. Mais avant ça, c'est roda de samba au Pacaembu...

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.