Le Pérou a dominé le Chili en demi-finale de la Copa América en humiliant son rival et en se qualifiant pour la finale 44 ans après son dernier titre de 1975.

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Le Pérou est venu à bout du mauvais sort qui lui était jeté en Amérique du Sud, celui du paria, celui de l'équipe vouée à jouer dans les bas-fond, dans l'ombre des grandes nations brésilienne, argentine, uruguayenne ou encore chilienne. Le Pérou se hisse en finale de la Copa América au Brésil, pays du beau football, pays du joga bonito. Personne ne pariait sur cette équipe qui finissait troisième de son groupe après un cinglant 5-0 contre le Brésil. Une équipe qui avait résisté contre l'Uruguay en quart de finale, puis éliminé cette même Celeste aux tirs au but grâce à un Pedro Gallese déjà sauveur. Alors quand le Chili se présentait en demi-finale, on annonçait déjà un troisième titre aux hommes de Rueda. C'était sans compter une Blanquirroja qui jouait avec le cœur plutôt qu'avec des statistiques, qui jouait avec un collectif plutôt qu'avec des individualités. Le Pérou à montré l'étendu de son talent face aux chiliens, de la pression, de l'envie, du sérieux, de la concentration et même du réalisme. Car ce qu'il manquait à cette équipe c'était justement ce réalisme, cet aspect tueur devant le but. On l'a souvent répété sur Lucarne Opposée, cette équipe a les moyens d'être grande, elle sait jouer au football mais il aura toujours manqué ce petit ingrédient qui en aurait fait une machine à gagner.

Contre son meilleur ennemi, le Chili qui l'a tant torturé, le Pérou s'est transformé en machine bien huilée. Chaque rouage avait été étudié par Ricardo Gareca pour en faire une arme létale. Le Pérou a cadré par trois fois et a marqué trois fois. Sur les neufs tirs péruviens, les trois qui étaient cadrés ont fait mouche. Réalisme. Pour en arriver là, les coéquipiers de Paolo Guerrero ont appris de leurs erreurs et se sont construits au fur et à mesure de cette Copa América. Le Pérou a su proposer du jeu comme face au Brésil dans les premières minutes et a su faire le dos rond comme face à l'Uruguay durant quatre-vingt-dix minutes. À chaque attaque du Chili, le milieu et la défense détruisaient les occasions en pressant sur le porteur du ballon puis en gardant leur calme lors de chaque sortie de balle. En phase offensive les rouge et blanc se montraient précis et impitoyable avec la défense chilienne, qui plia dès la vingtième minute et un bijoux de but signé Edison Flores laissé seul au deuxième poteau. La défense chilienne ne savait plus où donner de la tête à l'image d'Arias, le gardien chilien, auteur d'une sortie ratée sur le deuxième but signé Yoshimar Yotun. Lorsque les attaquants chiliens se créaient les meilleures occasions, Pedro Gallese restait vigilant et ne laissait rien entrer. Les Incas ne semblaient jamais être inquiétés malgré les nombreuses charges mapuches, et se dégageaient à chaque fois en toute sérénité. C'est finalement le capitaine Paolo Guerrero qui donna le coup de grâce, en marquant après avoir dribblé le gardien suite à une magnifique séquence de jeu péruvienne.

La domination péruvienne s'étendra jusqu'aux arrêts de jeu et ce penalty anecdotique d'Eduardo Vargas, frappé comme une panenka et logiquement stoppé par Gallese. Le Pérou a joué un véritable récital tactique et technique, remportant donc le match par 3-0. Il se présente maintenant face à ce même Brésil qui l'avait humilié il y a un peu plus d'une semaine, plus que jamais gonflé à bloc. Quoi qu'il arrivera durant cette finale, ce Pérou à réussi sa Copa América et restera dans l'histoire.

 

Romain Lambert
Romain Lambert
Parisien expatrié sur les terres Inca, père d’une petite franco-péruvienne, je me passionne pour le football de Lima à Arequipa en passant par Cusco. Ma plus forte expérience footballistique a été de vivre le retour de la Blanquirroja à une coupe du monde après 36 ans d’absence.