Au terme d’un match globalement maitrisé, le Brésil décroche sa neuvième Copa América, la cinquième en cinq tournois organisés chez lui. Et retrouve enfin le sourire.

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Brésil : Sacre à la maison

Par Marcelin Chamoin

Le Brésil l'a fait, le Brésil remporte sa Copa América. Sans Neymar, le Brésil a su aller au bout, s'appuyant sur une forte défense et un Gabriel Jesus retrouvé en fin de tournoi. Plus équilibrée qu'en 2018, la Seleção de Tite n'a pas toujours fait rêver, mais a assuré l'essentiel, remporter le titre, en affichant une réelle maîtrise. Par moments seulement, car comme souvent dans ce tournoi, le Brésil s'est montré fébrile en finale dans les dix premières minutes. Comme en demi-finale contre l'Argentine ou comme au premier tour contre ce même Pérou, le Brésil ouvrait rapidement le score, Gabriel Jesus brillait sur son côté droit avant de servir Everton, qui marquait son troisième but de la compétition, de quoi lui permettre de terminer meilleur buteur du tournoi. Le Brésil imposait ensuite sa domination avec un jeu de passes de qualité quand il avait le ballon et un pressing haut pour récupérer le ballon quand il ne l'avait pas. En fin de première mi-temps, Paolo Guerrero égalisait dans un Maracanã où il avait brillé avec le maillot de Flamengo. La fête péruvienne était de courte durée, puisqu’avant même la fin de la première mi-temps, Arthur, une nouvelle fois très efficace dans l'entrejeu, servait Gabriel Jesus, qui ne tremblait pas face à Gallese. Le Brésil était de nouveau devant.

En seconde période, le Brésil allait encore alterner moments de maîtrise et de panique. Surtout après l'expulsion de Gabriel Jesus en milieu de mi-temps. Tite faisait alors rentrer Eder Militão, le Brésil contenait les assauts péruviens et s'assurait définitivement le titre en fin de match sur un penalty tiré par Richarlison, un temps écarté du groupe à cause d'oreillons. Richarlison pouvait dédier ce but à son arrière-grand-mère, dont le nom nous échappe, le Brésil remportait une nouvelle Copa América, la cinquième à domicile en cinq organisations. Sur les treize dernières éditions, le Brésil en a remporté six, le jaune brésilien redevient doré cinq ans après l'humiliation reçue face à l'Allemagne. Ça ne permettra sûrement pas à la Seleção de retrouver l'amour du public, la Copa América étant comparée au pays à un championnat d’État pour un grand club brésilien, mais Dani Alves, 36 ans et meilleur joueur du tournoi, peut soulever son quarantième trophée en carrière, le Brésil est champion.

Pérou-Brésil : Como no te voy a querer

Par Romain Lambert

Le Brésil a soulevé la Copa América pour la neuvième fois de son histoire pendant que le Pérou voit s'échapper l'occasion d'y inscrire une troisième plaque. Au delà de la défaite du Pérou, on retiendra l'attitude irréprochable de cette équipe qui a su regarder son adversaire dans le blanc des yeux. Un adversaire plus fort sur le papier comme sur le terrain, un adversaire qui à l’expérience de ce genre de match et qui ne pardonne aucune erreur. Car finalement même si la Blanquirroja a fait douter la Seleçao par moment, elle a payé cher ses errements défensifs qui sont impardonnables à ce niveau de la compétition et contre ce type d'adversaire.

Le Pérou est entré dans ce match avec autant d'envie et autant d'intensité que contre le Chili allant jusqu'à gêner un Brésil pourtant impeccable dans son match. Mais une erreur de placement d'Advíncula qui laissa seul Everton a couté l'ouverture du score de ce dernier dès la quinzième minute. La deuxième erreur intervenait quelques minutes après l'égalisation sur penalty de Paolo Guerrero qui entrait dans l'histoire en inscrivant son premier but contre le Brésil et ainsi être le premier joueur péruvien à avoir marqué contre toute les sélections de la CONMEBOL. Alors que le Pérou avait fait le plus dur en revenant au score, Yoshimar Yotún perdait un ballon au milieu et suite à deux glissades péruviennes, Gabriel Jesus ajustait Gallese pour reprendre l'avantage juste avant la mi-temps. En deuxième période, le Pérou montrait un meilleur visage et était beaucoup plus appliqué mais le Brésil ne laissait rien passer et même avec dix joueurs, suite à l'expulsion de Gabriel Jesus, les hommes de Tite montraient une intensité incroyable. Le troisième et dernier but brésilien sur penalty dans les arrêts de jeu était finalement anecdotique tant la domination brésilienne était claire sur l'ensemble du match.

Il aurait clairement fallu plus de concentration de la défense péruvienne face à l'équipe qui lui avait marqué cinq but en phase de poule. Le Pérou a manqué d'expérience dans ce match mais repart grandit de cette Copa América surtout après avoir fait revivre une finale quarante-quatre ans après celle remporté en 1975. Cette Blanquirroja menée par Ricardo Gareca a su apporter de la joie dans le cœur des Péruviens qui sont finalement loin d'être triste mais plutôt fier de leur sélection. Car c'est avant tout pour vivre ce genre de match que l'on devient un inconditionnel de sa sélection. Aujourd'hui le Pérou a suscité de l'admiration et du respect en Amérique du Sud mais aussi dans le monde du football. C'est une sélection sur laquelle il faudra compter pour les prochaines compétitions en commençant par les qualifications pour la Coupe du Monde 2022. Alors après cette Copa América, comment ne pas aimer cette Blanquirroja qui propose un beau football, comment ne pas aimer ces supporters qui mettent le feu à chaque stade, comment ne pas aimer ce capitaine Guerrero parmi les buteurs historiques de la Copa América, comment ne pas aimer ce magnifique maillot ? Como no te voy a querer Peru ?

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.