C’est parti pour la quarante-septième Copa América. Au menu de la nuit, deux rencontres du groupe B qui ont permis au Brésil de remporter un match aux airs d’amical quand la Colombie a réussi un joli hold-up.

bandeaubielsa

Copa América : suivez l’épreuve sur Lucarne Opposée !

Le Brésil termine sa préparation

C’est dans un contexte bien particulier que la Seleção a ouvert sa Copa América. Au Mané Garrincha, le Brésil de Tite affrontait le petit poucet du groupe, le Venezuela. Un petit poucet encore plus ravagé par la COVID-19 puisque douze joueurs étaient sur le flanc, ce qui avait contraint José Peseiro à devoir appeler quinze nouveaux joueurs mais surtout à faire comme il pouvait pour assembler une équipe privée d’entraînement collectif pour préparer son plus gros match de la compétition.

Au coup d’envoi, seul Joel Graterol, le portier, était rescapé du nul accroché face à l’Uruguay lors du dernier match des éliminatoires disputé la semaine passée. Difficile ainsi d’être un tant soi peu exigeant avec une Vinotinto qui a pourtant réussi à résister aux vagues brésiliennes, nombreuses et souvent générées par un excellent Neymar et un Richarlison de toutes les occasions. Il fallu attendre une fois encore un but d’avant-centre signé Marquinhos pour lancer les Auriverdes qui ne parvenaient pourtant pas à faire le break avant le retour aux vestiaires.

Tite faisait notamment entrer Everton Ribeiro d’entrée de second acte à la place d’un Lucas Paquetá plutôt discret, le danger venait alors davantage côté droit et la domination reprenait. Le break arrivait justement de ce côté droit, Danilo obtenant un penalty que Neymar transformait tranquillement. Ney allait enfin servir Gabi en toute fin de partie pour sceller le score d’une rencontre sans véritable intérêt étant donné les circonstances. On relèvera tout de même les intentions de José Peseiro avec une ligne de cinq derrière se muant en défense à trois à la récupération du ballon, cherchant à écarter au maximum. On retiendra aussi la bonne prestation de José Martínez pour sa deuxième apparition avec le maillot vinotinto. Mais évidemment, ce match avait plus des allures (et le rythme) d’un match de préparation que d’un match de compétition…

La Colombie au bout de l’ennui

Par Pierre Gerbeaud

Il fallait avoir la cafetière bien remplie pour tenir jusqu’au bout de ce Colombie/Équateur. Les deux nations se retrouvaient pour la première fois depuis le 6-1 de Quito, match qui avait scellé le sort de Carlos Queiroz a la tête de la sélection cafetera. Pour son troisième match avec ce groupe, Reinaldo Rueda avait décidé de faire tourner et d’aligner un troisième onze différent en trois matches. Après deux défaites consécutives, Gustavo Alfaro avait décidé d’aligner une équipe mixte avec notamment la première titularisation de Moisés Caicedo et de Gonzalo Plata en Copa América. Plus entreprenants, plus haut, les Équatoriens ont démarré fort en étouffant une équipe colombienne qui s’est contentée d’envoyer des longs ballons pour Borré ou Borja.

Après dix bonnes premières minutes l’Équateur a baissé de pied et entre fautes et erreurs techniques la qualité du match s’est dégradé en même temps que la terrible pelouse de l’Arena Pantanal. Sans être géniale la Colombie a peu à peu sorti la tête de l’eau. Pas dangereuse dans le jeu, c’est sur coup de pied arrêté que la Colombie s’est signalée. Une première tête de Yerry Mina est passée au-dessus des cages de Pedro Ortiz. Avant donc le seul éclair du match. Sur une combinaison surprenante, Miguel Borja, couvert par Gonzalo Plata a parfaitement remisé pour Edwin Cardona. Le numéro dix seul face au but a parfaitement ajusté le portier équatorien juste avant la pause.

La deuxième période est repartie exactement sur le même schéma. Plus pressante la Tri s’est montrée dangereuse d’entrée, également sur coup de pied arrêté. Le coup-franc pied gauche de Pervis Estupiñán a trouvé sur sa route un exceptionnel David Ospina. Le portier et capitaine de la sélection colombienne s’est bien couché pour capter une frappe du même Estupiñán. Et c’est tout ce qu’il y avait à se mettre sous la dent. Inoffensive la sélection équatorienne s’est heurtée à un mur. Barrios a bien coupé les lignes de passe, impérial dans le jeu aérien Mina a soulagé sa défense. Sans véritable idée devant, l’Équateur a fini par rendre les armes. Et donc s’incliner pour la troisième fois de rang. Si cette défaite n’a pas de conséquences fatales dans la mesure où les quatre premiers iront en quarts de finale, les joueurs d’Alfaro devront se montrer bien plus inspirés dimanche prochain contre le Venezuela pour leur deuxième match.

Côté Rueda le pari est réussi puisque le sélectionneur, qui a fait de cette Copa un objectif « intermédiaire » a pu tester en grandeur nature de nouvelles têtes, comme Borré ou Muñoz, dans son chemin jusqu’à la fin des éliminatoires pour la Coupe du monde. Défensivement le fait de ne pas avoir encaissé de but est une satisfaction par les temps qui courent. Enfin cette victoire permet de tirer un trait sur la déroute de Quito et de faire un pas important vers la qualification, qualification qui pourrait être validée dès jeudi et le match contre le Venezuela. La seule mauvaise nouvelle de la soirée est venue de Yairo Moreno. Sorti sur blessure, il pourrait manquer le reste de la Copa América. Embêtant alors qu’il n’y a plus que Tesillo spécialiste de ce poste.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.