Auteurs encore d’un match irrégulier, les hommes de Scaloni ont concédé un résultat nul face au rival de l’autre côté des Andes. Pendant ce temps, les Guaraníes ont mis fin à six ans de malédiction.

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C’est une étrange sensation de répétition. On l’a déjà vu face au Chili, puis face à la Colombie. On y a eu de novueau droit pour la première de l’Argentine en Copa América 2021. Beaucoup parlent de Messi dépendance, cet argument toujours aisé à utiliser tant il évite de réfléchir au cœur du problème, mais il est un fait : l’Argentine n’est pas capable de disputer quatre-vingt-dix minutes à haut niveau. Une fois encore, pour les retrouvailles avec la Roja une grosse dizaine de jours après le nul à Santiago del Estero, et sur un terrain encore une fois à l’état plus que discutable, on a d’abord vu une Albiceleste en maîtrise, pratiquant un football technique et fluide, avec son milieu à trois Paredes-De Paul-Lo Celso qui fonctionne toujours aussi bien et avec un dynamiteur par son sens du déplacement entre les lignes, Nicolás González, parfait complément du duo Lautaro-Leo. Tout cela fonctionne, une mi-temps. Sur celle-ci, l’Argentine aurait dû prendre le large tant elle a gâché (ou parfois est tombée sur un excellent Claudio Bravo). Mais faute de savoir se mettre à l’abri, l’Argentine finit toujours par s’effondrer sur elle-même, exposant alors ses lacunes, surtout défensives. Ajouté à cela des choix de Scaloni parfois discutables, les sorties de Paredes et Lo Celso pour des entrants au profil totalement différent alors que la sélection commence à souffrir au milieu, et un Chili qui, après avoir résisté et malgré un Arturo Vidal en manque de rythme et un Charles Aranguíz moins influent qu’à son habitude, a su se réorganiser pour reprendre un peu de contrôle sur son destin, et vous aurez quelques pistes pour expliquer comment cette Argentine ne gagne plus. Car une fois encore, l’Argentine a laissé filer une victoire qui semblait lui tendre les bras, a laissé son adversaire se remettre dans le bon sens. Et une fois encore, l’Argentine reste avec ses regrets alors qu’elle devra affronter le dangereux voisin de l’autre rive en deuxième journée. De son côté, et malgré toutes les limites physiques et la découverte du nouveau coach, le Chili reprend petit à petit ses esprits et reste donc encore invaincu sous Lasarte avant de retrouver la Bolivie lors de la prochaine journée et prendre sa revanche sur le hold-up de Santiago.

Une Bolivie qui doit composer sans l’absence de certains de ses cadres pour la compétition, en raison de la COVID-19, et qui a bien failli rééditer le même braquage qu’au Chili. Car la Verde n’a pas existé face à un Paraguay très entreprenant mais d’une incroyable maladresse, mais a su prendre les commandes sur l’une de ses rares incursions et un nouveau penalty obtenu pour une faute de main sur une frappe qui semblait fuir le cadre et après une très longue session de VAR. La technologie était l’acteur principal d’un premier acte largement dominé par les Guaraníes et largement perturbé par les décisions du corps arbitral, notamment lorsqu’il s’agissait d’annuler un penalty aux Paraguayens pour un hors-jeu totalement ubuesque de Romero au départ de l’action.

Reste que la résistance bolivienne n’allait pas tenir jusqu’au bout, l’exclusion de Jaume Cuéllar juste avant la pause compliquant davantage les intensions défensives de la bande à César Farías dont l’objectif semblait juste d’attendre. Le mur a fini par céder, Berizzo comprenant qu’il pouvait se permettre d’envoyer que des offensifs devant l’absence d’envie de son adversaire de tenter quoi que ce soit. Richard Sánchez et Carlos González entraient en piste, peu après l’heure de jeu, le Paraguay retournait logiquement le match. D’abord par Alejandro Romero Gamarra, ensuite sur un doublé d’Ángel Romero. L’Albirroja s’impose ainsi 3-1 face à une Bolivie sans idée ni ambition, met fin à six ans de disette en Copa América et fait un grand pas vers la qualification.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.