Deuxième journée du Groupe B au menu de la nuit et pendant que la machine brésilienne continue de tout écraser sur son passage, les difficultés colombiennes perdurent.

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Si l’on n’a pas vu le duel entre les voisins du nord, on se dit que la Colombie a manqué de chance. Vingt-trois tirs, huit cadrés (soit six de plus que lors de la victoire face à l’Équateur), une possession de balle largement en sa faveur (65%) : sur le papier, la Colombie aurait dû gagner. Et c’est une évidence, il ne faut pas non plus le nier. Mais au-delà d’une nouvelle performance XXL d’un Wuilker Faríñez redevenu normal, c’est-à-dire infranchissable, la Colombie a surtout montré ses limites face à une équipe privée de l’essentiel de ses joueurs et qui ne peut s’entraîner normalement pour préparer ses matchs. Les limites tiennent en un mot : irrégularité. Loin de l’indigeste performance du match d’ouverture, la Colombie de Rueda a montré de bonnes choses offensivement en première période, générant bien du danger notamment grâce au trio Duván, Muriel et Cardona, ce dernier jouant le rôle du créateur dont les Cafeteros ont tant besoin. Face à une équipe que n’était venue que pour montrer son cœur face à l’impossibilité de pouvoir proposer quoi que ce soit, il fallait maintenir la pression, l’intensité et surtout savoir varier. La Colombie n’a pas su le faire. On a senti que quelque chose allait manquer quand on a vu l’intensité faiblir en fin de premier acte quand au fil des minutes le Venezuela commençait à respirer. Et malheureusement pour les hommes de Rueda, le second acte n’a été qu’une lente déliquescence. Si Faríñez continuait de briller dans les cages vénézuéliennes, repoussant tout danger et dégoutant Zapata et Muriel, la sortie de Muriel et surtout Cardona, qui avait il faut le dire un peu plongé, a fini par enterrer les espoirs colombiens. Car si Jáminton Campaz faisait ses débuts et si Luis Díaz peut générer du danger sur son côté, la Colombie a perdu toute idée, s’en remettant à des percées individuelles et commençant à manquer de justesse dans la zone rouge. Et au final, s’est perdue dans un match devenu plus lutte que football avec comme conséquence la perte de Luis Díaz en fin de partie. Rien n’est cependant grave pour la Colombie qui, avec quatre points, va tranquillement se diriger vers les quarts. Mais la question de savoir si cette équipe peut lutter face à un véritable rival demeure, tant elle semble manquer d’imagination.

L’imagination, le Brésil n’en manque pas avec son 10. Mais surtout la Seleção possède ce que bien d’autres sélections sud-américaines n’ont pas : des certitudes. Face au Pérou, Tite a eu beau modifier en grande partie son équipe, sur le terrain, la machine est toujours aussi impériale. Certes la bande à Gareca a montré des choses intéressantes, capable de prendre un temps le contrôle du ballon, de combiner, notamment avec son trio du milieu et sa capacité à jouer entre les lignes, mais face à un tel ogre, cela ne suffit pas. Ederson n’a ainsi quasiment jamais tremblé face aux Lapadula, Carrillo et autre Cueva, Fabinho a régné sur l’entrejeu et quand le Brésil décidait d’accélérer, le danger était constant. Alex Sandro a ouvert le score avant la fin du premier quart d’heure, le Brésil laissait ainsi le ballon à la Blanquirroja qui peinait tant à s’approcher. Surtout, ce Brésil-là contrôle le rythme de ses matchs, décide quand il peut souffler, quand il doit accélérer. Aucune autre sélection en Amérique du Sud n’en est capable. Alors le Brésil déroule, choisit ses moments, comme une machine qui ne cesse de tout écraser. Neymar reste évidemment son étoile la plus brillante, capable de rattraper un penalty logiquement refusé au VAR par une nouvelle inspiration qui met les siens à l’abri (sept buts et cinq passes décisives sur les sept derniers matchs avec la sélection pour le Parisien), les entrées d’Everton Ribeiro, Richarlison et Roberto Firmino – excusez du peu – ont fini par faire exploser un Pérou qui avait déjà la tête sous l’eau. Après le 3-0 passé au Venezuela, le Brésil en met quatre au finaliste 2019 et fonce tranquillement vers les quarts d’une compétition que l’on a du mal à ne pas le voir remporter.

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.