Dos à dos en ouverture, Argentine et Chili restent main dans la main en tête du Groupe A pendant que la Bolivie montre du mieux mais n’avance par et que l’Uruguay inquiète.

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C’est l’histoire d’un conte de fées. Né à Stoke il y a vingt-deux ans d’une mère chilienne, Ben Brereton ne parle pas encore espagnol mais fait parler tout un pays depuis ses débuts remarqués face à l’Argentine puis car au centre d’une polémique avec le voisin albiceleste, enfin car pour sa première titularisation, Big Ben a marqué. C’était annoncé, il a répondu présent et pouvait donc, dès la dixième minute du clásico face à la Bolivie, célébrer sa joie, forte en émotions. Il faut dire que l’apport de celui que les Argentins appellent el Ingles (avec toute la connotation qui va avec) est essentiel, offrant un profil que la Roja n’a que rarement eu. Placé côté gauche mais avec la possibilité de prendre la position axiale, il s’était déjà montré dangereux alors que le Chili entrait dans le match en dominant outrageusement une Bolivie alors inquiétante. Avant le but de Big Ben, une volée de Meneses, deux frappes de Pulgar et une tête de Big Ben avaient déjà contraint Lampe à briller. Le score ouvert, on a d’abord eu très peur pour la Verde qui subissait les vagues rouges et semblait incapable de réagir. Puis un premier avertissement, un débordement de Saavedra sur la droite, un centre en retrait parfait que Roberto Carlos Fernández gâchait en ne trouvant même pas le cadre. On jouait la demi-heure et cette situation annonçait le deuxième acte. Un deuxième acte qui a vu enfin la Bolivie montrer qu’elle est capable de produire du jeu, même si elle doit en payer le prix de souffrir des espaces offerts à l’adversaire. Mais Lampe veillait et la Verde menaçait véritablement Claudio Bravo, d’abord par Saavedra, contraignant Lasarte à rafraîchir son milieu qui semblait prendre l’eau, la sortie du Rey Arturo en étant la preuve, remplacé, non sans remous, par Tomás Alarcón. Côté Farías, on avait retrouvé l’ambition. Ramallo entrait à la place d’un Jeyson Chura très intéressant, la Verde se procurait trois situations signées Álvarez et Bejarano. Rien n’allait y faire, malgré une dernière tentative de Jorge Enrique Flores, bien que plus convaincante en seconde période, la Bolivie s’incline pour la deuxième fois en deux sorties. Le Chili quant à lui poursuit son invincibilité sous Lasarte.

Place ensuite au match international le plus joué de l’histoire le duel historique entre voisins du Río de La Plata. Pour l’occasion, Lionel Scaloni reconduisait son schéma habituel, Cuti Romero retrouvant sa place dans l’axe quand Guido Rodríguez prenait la place d’un Leandro Paredes blessé. Sur l’autre rive, el Maestro Tabárez optait pour un milieu à trois Bentancur-Toreira-Valverde et un Nico De La Cruz pour servir son duo magique Suárez-Cavani. Comme à son habitude, l’Argentine est entrée très fort dans le match : pression haute, verticalité, les dix premières minutes voyaient l’Albiceleste se procurer trois situations claires avant de trouver juste récompense sur un débordement de Messi qui servait parfaitement… Guido Rodríguez. De son côté, la Celeste paraissait perdue. Incapable de sortir proprement du pressing dès qu’il était actionné, avec un Valverde perdu sur le terrain et un Bentancur qui n’apportait pas grand-chose. La première demi-heure était argentine, le schéma trouvé par Scaloni fonctionnait parfaitement avec un trio De Paul – Rodríguez – Lo Celso qui régnait au milieu et un Messi électron libre qui profitait d’un espace totalement offert pour s’exprimer à son meilleur niveau, profitant également de la révélation de la sélection, Nico González, formidable générateur d’espaces. Seule ombre au tableau argentin, les performances mitigées de Lautaro Martínez dont l’apport se réduit en même temps que sa finition. Reste que l’Argentine avait la maîtrise, elle a ensuite laissé le ballon à un Uruguay qui ne savait pas véritablement qu’en faire, Valverde et Bentancur se montrant incapable de casser des lignes quand De La Cruz n’était jamais inspiré. On craignait de voir la baisse de niveau habituelle de l’Albiceleste, si l’Uruguay prenait la possession en deuxième période, il n’allait pas générer de danger, la Celeste terminant la rencontre avec aucun tir cadré. Entré en jeu à la place de Valverde à la pause, Nahitán Nández apportait un peu plus d’intensité, mais Óscar Tabárez avait beau remodeler son milieu, rien n’y faisait. Si l’Argentine avait de nouveau baissé d’intensité, semblant une fois encore quelque peu s’endormir, elle ne reproduisait pas l’erreur de trop reculer et gérer sa fin de match. Et décroche ainsi un succès mérité qui lui permet d’avancer à son rythme. De son côté, l’Uruguay égale sa pire performance historique en signant un quatrième match consécutif sans marquer.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.