Le Brésil a souffert mais s’est imposé, grâce à Casemiro, à la dernière seconde contre une équipe colombienne qui aura fait plus que résister. Le but égalisateur fera couler beaucoup d’encre. Avant cela, Pérou et Équateur se sont neutralisés.

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Bipolaire. Si l’on doit résumer la Blanquirroja alignée ce mercredi en Copa América, tel est le terme que l’on emploierait. Face à un Équateur qui jouait probablement sa dernière carte, le Pérou n’a d’abord absolument pas existé avant de retourner le match en dominant le second acte. D’entrée de partie, les hommes d’Alfaro ont cherché à mettre intensité et vitesse. Replié, le Pérou subissait et défendait bien trop bas pour éviter le danger, le trio Renato Tapia, Yoshimar Yotún, Sergio Peña passant la plupart de son temps collé à sa surface. C’est donc en toute logique que l’Équateur ouvrait la marque sur un centre tendu de Pervis Estupiñán que Renato Tapia propulsait dans ses propres buts. Si la Blanquirroja a semblé réagir un instant, le duo André Carrillo / Christian Cueva se montrant sans pour autant trouver Gianluca Lapadula, l’Équateur reprenait le ballon et générait tous les dangers. En abusant de centres, les hommes d’Alfaro finissaient par faire de nouveau craquer l’arrière-garde péruvienne, Ayrton Preciado, seul face à Gallese pouvant permettre aux siens de rentrer aux vestiaires avec deux buts d’avance. En théorie, dans un tournoi exigeant sur le plan physique, cela est suffisant pour s’assurer un deuxième acte tout en gestion. Il n’en fut rien. Car c’est un tout autre Pérou qui revenait sur le terrain, un Pérou qui se trouvait son facteur X, Gianluca Lapadula. L’avant-centre de la Blanquirroja ouvrait son compteur but en sélection d’un belle frappe croisée, cinq minutes plus tard, il servait André Carrillo pour le but du 2-2. L’Équateur venait ainsi de jeter quarante-cinq minutes de domination à la poubelle, le match était totalement relancé. La Tri allait bien chercher à réagir, après avoir récupéré de son léger KO, mais le calme allait finalement se faire sur la rencontre même si Yotún s’offrait une dernière occasion. Résultat nul au final tant chaque équipe a eu sa mi-temps, l’Équateur n’arrive toujours pas à gagner en Copa América et se retrouve en grande danger avant la dernière journée. Si le Venezuela s’impose face au Pérou, la Tri sera éliminée.

Néstor Pitana ne devrait pas passer ses vacances en Colombie. L’arbitre argentin ne s’est pas fait des amis et l’action de la 78e minute a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Sur la trajectoire, il a involontairement remisé sur Lucas Paquetá qui a pu écarter sur Renan Lodi. Le centre du joueur de l’Atlético a trouvé la tête de Firmino au cœur d’une défense colombienne totalement déconcentrée. Déconcentrée certainement par l’attitude de Pitana qui a douté et même fait appel à ses assistants vidéo. Au-delà de l’action polémique, ce but est venu récompenser une équipe brésilienne qui a su accélérer après la pause pour renverser le match. Sans solution face à un bloc colombien bien en place avec notamment une doublette offensive Santos Borré-Zapata qui s’est sacrifiée, pendant le premier acte la Seleção n’a jamais pu inquiéter David Ospina, le capitaine colombien qui au passage rejoint Carlos Valderrama au rang des joueurs les plus capés avec cent onze sélections. À la surprise générale, c’est même la sélection cafetera qui a ouvert le score sur une très belle action collective et une finition encore plus belle, Luis Díaz s’envolant au second poteau et son ciseau ne laissant aucune chance à Weverton. Si le Brésil a trouvé plus de solutions après la pause c’est grâce aux changements de son sélectionneur. Les entrées de Firmino puis Lodi et Paquetá, les trois hommes impliqués sur le but de l’égalisation, ont totalement étouffé la Colombie qui a terminé le match retranchée dans ses vingt mètres. Il y a eu une première alerte avec Neymar qui a trouvé le poteau alors qu’il avait le but vide et que Gabriel Jesus était certainement mieux placé. Après le but égalisateur les joueurs de Tite n’ont pas relâché la pression et sur la dernière action, au bout des dix minutes de temps additionnel (il y a eu presque six minutes entre le but de Firmino et la reprise du jeu) la tête de Casemiro a offert un troisième succès en trois matches et a assuré par la même occasion la première place au Brésil. Scénario cruel pour une équipe colombienne qui si elle n’a pas montré énormément de choses offensivement, comme tous les adversaires du Brésil, il y a néanmoins des choses positives à tirer. Certains attendait un milieu renforcé, Reinaldo Rueda a décidé de ralentir et gêner le plus haut possible les attaques brésiliennes et son plan a parfaitement fonctionné pendant une grande partie du match. Pour la première fois depuis bien longtemps la Colombie a su faire le dos rond et se montrer solidaire. À la rue défensivement contre le Pérou, la sélection cafetera a serré les rangs et a rassuré sur ce plan. La paire Matheus Uribe-Wilmar Barrios apparait à l’heure actuelle indispensable et la colonne vertébrale de cette équipe prend forme. Deux ombres au tableau cependant. La première est le nouveau but encaissé sur corner, le deuxième consécutif après le but encaissé face au Pérou. La deuxième est qu’en quart de finale la Colombie devra faire sans Cuadrado qui sera suspendu après avoir reçu son deuxième avertissement. 

 

Classement du groupe

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Avec Pierre Gerbeaud. Crédit photo : Imago / Marcello Dias

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.