Dans la souffrance, le Brésil a décroché sa place en finale et pourra défendre son titre acquis au Maracanã il y a deux ans.

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On dit souvent que le football de haut niveau est une affaire de détails, que le moindre choix peut faire basculer un match. Le Pérou l’a appris à ses dépens. Comme prévu, Ricardo Gareca a choisi une défense à cinq à l’heure de jouer le Brésil dans le remake de la finale 2019. On était loin de la défense à trois centraux choisie par le Chili en quarts et qui avait posé tant de soucis à la Seleção, la Blanquirroja décidant de laisser le ballon au Brésil pour mieux l’attendre. Cela a donné finalement un premier acte à sens unique, avec une domination totale d’un Brésil qui avait tout le temps de combiner dans l’entrejeu et au sein duquel Tite avait décidé de surprendre son monde en se privant d’un véritable avant-centre pour ajouter un Everton Cebolinha capable de perforer les blocs bas. Le Pérou n’a donc pris que des vagues, laissant beaucoup trop de liberté à un Neymar qui porte véritablement les offensives de sa Seleção, laissant Casemiro régner sur le milieu, et dont l’association avec Lucas Paquetá est probablement le tube de cette Copa côté auriverde. Et s’il a fallu attendre la 35e minute pour voir le Lyonnais ouvrir le score, c’est en grande partie grâce à un Pedro Gallese exceptionnel dans ses cages, à l’image de la double parade devant Richarlison et Neymar. Le Brésil a totalement écrasé le premier acte et pouvait même nourrir quelques regrets de ne pas avoir tué le match.

Car le football est une affaire de détails. Ricardo Gareca a compris que sa défense à cinq et le manque d’ambition allait lui coûter l’espoir d’un exploit, au retour des vestiaires, le Pérou revenait à quatre derrière, plaçait Raziel García au milieu et surtout, posait le pied sur le ballon. On retrouvait le 4-3-3 si efficace et d’entrée, Lapadula chauffait les gants d’Ederson. Comme face au Chili ou comme face à l’Équateur, le Brésil montrait alors ses limites lorsqu’on le prive de ballon. Le Pérou bousculait une Seleção dont la principale force est de ne concéder finalement que très peu d’occasions franches quand elle est sous pression, Ederson veillant au grain et sa défense ne laissant pas de chances de véritablement s’approcher, mais on sentait une fébrilité déjà entrevue au tour précédent qui tranche avec la belle mécanique de ces derniers mois. Reste que le Brésil possède cette capacité à gérer ses temps faibles que peu de sélections ont. Si Ederson se faisait peur sur un sortie ratée en étant devancé par Callens dont la tête fuyait le cadre, plus les minutes défilaient, moins le Pérou s’approchait. En mode contre-attaque, le Brésil appliquait la même recette que face au Chili, utiliser Neymar pour enterrer le ballon et faire courir les minutes. Mission accomplie, la Seleção est en finale, si Ney rêve d’y croiser l’Argentine, une chose est sûre, l’Albiceleste sera capable de regarder ce Brésil droit dans les yeux et pourrait lui poser bien des soucis.

 
 
Crédit photo : imago images/Action Plus
Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.