Dernière journée de la phase de groupe annoncée tranquille pour une Argentine déjà focalisée sur les quarts. Pendant ce temps, le tenant du titre devait éviter toute mauvaise surprise face à un outsider panaméen bien décidé à jouer les empêcheurs de tourner en rond.

C’était la finale du groupe, dernier choc du premier tour pour un dernier billet en quarts. A l’heure d’entrer sur le terrain, le Chili de Pizzi n’avait besoin que d’un résultat nul face à un Panamá amoindri par les absences du trio Cooper – Godoy – Pimentel et du buteur Blas Pérez, conséquence d’une mauvaise combinaison cartons jaunes / blessure. Côté Pizzi, la construction de son groupe se poursuivait avec un nouvel essai, José Pedro Fuenzalida dans le couloir droit, Edu Vargas se muant avant-centre, Alexis Sánchez prenant le côté gauche. Mais d’entrée de partie, ce sont les Canaleros qui se montraient plus justes techniquement et collectivement. Une énorme erreur de relance de Jara (une de plus côté chilien dans cette Copa América) profitait à Camargo qui, de loin, ouvrait le score, profitant également d’une mauvaise inspiration d’un Bravo étonnant de fébrilité. Le Panamá ouvrait le score et garantissait un match enlevé.

Il le fut. Le Chili se ruait alors à l’attaque, cherchait à asphyxier des Canaleros qui tentaient de profiter au maximum des contres offerts. Mais sous la pression des Arturo Vidal et autre Alexis Sánchez, Panamá allait céder, Penedo repoussant un ballon dans les pieds d’un Edu Vargas une nouvelle fois sauveur d’une nation. La Roja maintenait la cadence, Penedo s’employait à repousser chaque situation qui se présentait à lui jusqu’à une merveille de tête décroisée signée Vargas. 2-1 à la pause, le Chili pouvait respirer. D’autant qu’après Edu le magnifique, Alexis allait se mettre en action. Le gunner tuait le suspense dès le retour des vestiaires d’une volée parfaite. Les Canaleros montraient encore des signes de résistance, revenaient une nouvelle fois au score mais Alexis pliait le match. Le Chili s’impose 4-2 et, s’il montre encore un certain déséquilibre, peut s’appuyer sur ce succès convaincant pour aborder les quarts. Il le faudra bien l’adversaire sera l’un des pays hôte, le Mexique, pour un remake de ce qui fut l’un des plus beaux matchs de la dernière Copa América (lire Festival au Nacional)

 

Inside Argentine - Bolivie

Par Gabriel Aumont, à Seattle pour Lucarne Opposée

De retour à Seattle au lendemain de notre dernier périple dans la région de San Francisco avec, cette fois, un Argentine-Bolivie que nous attendons avec impatience, un peu comme tous les matchs de l’Argentine en fait… Premier plaisir, celui de retrouver un stade accessible, bien dans la ville qui nous permet ainsi d’oublier les innombrables bouchons et l’heure de route qu’il fallait endurer pour rejoindre le Levi’s Stadium de Santa Clara. C’est donc avec une certaine joie que nous arrivons en Metro aux abords du stade des Seawhaks. Devant le stade, il y a enfin du monde, avec, sans surprises, de nombreux maillots de l’Argentine, Messi est présent presque partout. L’ambiance est bonne, sympathique, une ambiance de Copa America et avec le beau temps tout semble bien parti pour une bonne soirée. Nous prenons donc le temps de profiter de cette ambiance avant de rejoindre notre cocon, la tribune réservée aux médias, une tribune de presse de NFL, un aquarium ou une bulle (c’est selon), bref, une zone coupée de l’ambiance du stade où la folie est donc loin de régner. Comme à chaque match de l’Argentine cette dernière est bien garnie, effet favori ou référence.

Le match

Bien évidemment l’Argentine était grande favorite au coup d’envoi et autant le dire tout de suite, il n’y a eu aucun suspense ! L’Argentine a tranquillement gagné un match qu’elle a maitrisé d’un bout à l’autre et nous a laissé le temps de constater que Lavezzi était devenu le plat de résistance favori des Boliviens, l’ancien du PSG se faisant allègrement découper. Alors, l’Argentine a déroulé, plié le match dans la première demi-heure (Lamela, Lavezzi et Cuesta inscrivant les trois buts albicelestes) avant de donner du temps de jeu à sa Pulga, seul évènement notable de la deuxième mi-temps qui aura animé les tribunes, le stade entier frémissant à chaque prise de balle du lutin catalan (pour qu’on l’entende depuis notre aquarium, autant vous dire que pour le coup cela faisait du bruit. Le sportif était  intéressant à Seattle mais l’issue semblait tellement évidente que finalement le futur quart de finale face au Venezuela était dans tous les esprits. L’Argentine a conclu son groupe par une troisième victoire tranquille et peut donc désormais se focaliser sur ce prochain rendez-vous.

 
Apres match

Satisfait du match que nous avons pu voir, comme d’habitude, nous nous rendons en zone mixte à la recherche de quelques réactions. Nous en attraperons ainsi deux au vol, Erik Lamela et Leo Messi.

Erik Lamela sur sa Copa América, ses performances, sa sélection : « Content d’avoir marqué et satisfait de la performance de l’équipe. On vient tous ici avec l’ambition de jouer, grâce à Dieu j’ai pu jouer et cela me ravit. Le groupe est incroyable, on se connait, c’est un groupe de personnes très humbles qui veut la même chose, gagner la Copa. Les gens se sentent bien ici, mes compagnons sont excellents et on en profite. Je me sens bien dans cette équipe, c’est un groupe de gens incroyables. Je pense que nous avons une bonne équipe, nous sommes forts, nous l’avons démontré, malheureusement les deux dernières finales n’ont pas tourné en notre faveur, nous avons démontré que nous voulions être ici, j’espère qu’on remportera ce tournoi. »

Lionel Messi au sujet du Venezuela : « On les a très peu vus parce qu’on devait s’entraîner lorsqu’ils jouaient. Nous n’avons pas eu l’occasion de voir beaucoup de leurs matchs. Ils sont sortis d’un groupe très difficile, ont presque terminé premiers. S’ils en sont là, c’est parce qu’ils le méritent. C’est un adversaire compliqué, on va bien se préparer. »

Nous pouvons donc repartir heureux d’une soirée sympathique mais pas folle. La folie, on l’attend jeudi soir avec les USA contre l’Equateur. Ici à Seatlle, l’ambiance devrait alors monter d’un cran.

Résultats

Classement

Feuilles de match

 
Chili 4 – 2 Panamá

Copa América Centenario – Groupe D – 3e journée

Lincoln Financial Field – 27 260 spectateurs

Buts : Eduardo Vargas (15 et 43), Alexis Sánchez (50 et 89) pour le Chili, Miguel Camargo (5) et Abdiel Arroyo (75) pour Panamá

Arbitre :Roddy Zambrano

Avertissements :Isla, Camargo et Cummings

Formations :

Chili : Claudio Bravo; Mauricio Isla, Gonzalo Jara, Gary Medel (Enzo Roco, m.90), Jean Beausejour (Edson Puch, m.60); Charles Aránguiz, Marcelo Díaz, Arturo Vidal (Pedro Pablo Hernández, m.90); José Pedro Fuenzalida, Eduardo Vargas, Alexis Sánchez. Entraîneur : Juan Antonio Pizzi.

Panamá :Jaime Penedo; Adolfo Machado, Harold Cummings, Roderick Miller, Luis Henríquez; Gabriel Gómez, Amilcar Henríquez, Alberto Quintero (Ricardo Buitrago, m.71), Miguel Camargo; Luis Tejada (Gabriel Torres, m.46), Roberto Nurse (Abdiel Arroyo, m.46). Entraîneur : Hernán Darío "Bolillo" Gómez.

Argentine 3 – 0 Bolivie

Copa América Centenario – Groupe D – 3e journée

CenturyLink Field– 45 000 spectateurs

Buts :Erick Lamela (13), Ezequiel Lavezzi (15) et Víctor Cuesta (32)

Arbitre :Victor Carillo

Avertissements :Edward Zenteno, Jhasmani Campos, Alejandro Meleán, Éver Banega et Víctor Cuesta

Formations :

Argentine : Sergio Romero; Facundo Roncaglia, Nicolás Otamendi (Jonathan Maidana, m.75), Víctor Cuesta, Ramiro Funes Mori; Matías Kranevitter, Éver Banega (Lucas Bilgia, m.45), Erick Lamela; Gonzalo Higuaín (Lionel Messi, m.45), Ezequiel Lavezzi, Sergio Agüero. Entraîneur : Gerardo Martino.

Bolivie : Carlos Lampe; Erwin Saavedra, Pedro Azogue, Edward Zenteno, Luis Gutiérrez, Nelson Cabrera; Alejandro Meleán, Jhasmani Campos, Juan Carlos Arce (Cristhian Machado, m.45), Martín Smedberg (Carmelo Algarañazm.85), Yasmani Duk (Diego Bejarano, m.23). Entraîneur : Julio César Baldivieso.

Photo une : NICHOLAS KAMM/AFP/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.