Au lendemain de la qualification de l’Argentine, le dernier élu pour la finale du Centenaire va enfin être connu. Avec, pour le champion sortant, l’occasion de confirmer son grand retour.

S’il est un thème commun aux deux demi-finalistes qui vont tenter de rejoindre l’Argentine en finale de la Copa Centenario, c’est bien celui du grand retour. Après une Copa América 2015 dont le seul rayon de soleil a été la victoire face au Brésil de Neymar le temps d’une folle soirée au Monumental (lire Si se pudo !), la Colombie a d’abord vacillé, la position de José Pekerman devenant quelque peu instable, avant que le technicien argentin ne finisse par opérer et réussir la transition entre deux générations, celle de la Coupe du Monde 2014 et celle qui doit prendre le relai. Au point que revenus dans la course dans la campagne de qualification, les Cafeteros ont tranquillement survolé leur phase de groupe de la Copa Centenario, ne donnant jamais l’impression d’avoir à forcer leur talent.

Pour la première demi-finale depuis 2004 (élimination face à l’Argentine de Marcelo Bielsa), la Colombie devrait compter sur l’ensemble de ses forces, à l’exception de Farid Díaz blessé, Carlos Bacca, un temps incertain, ayant participé normalement aux derniers entraînements de veille de match. On devrait ainsi s’orienter vers u 4-2-3-1 destiné à bloquer les milieux chiliens avec l’association Carlos Sánchez - Daniel Torres à la récupération derrière le trio Cuadrado – James – Cardona destiné à profiter au maximum des espaces laissés. Une certitude, si la Colombie n’a pas encore eu à véritablement forcer son talent jusqu’ici, après la performance de la Roja en quart, les Cafeteros ont été prévenus qu’il faudra cette fois-ci hausser le niveau. Et l’humilité est de mise côté Pekerman. El Profe refuse de nommer un favori mais rappelle le nouveau statut du Chili : « Nous jouons contre le champion sortant, l’une des meilleures générations que le Chili a connu, une équipe qui s’appuie sur des années de travail commun, de qualité, de collectif et qui a toujours parfaitement joué lors des tournois qu’elle a disputés, étant toujours protagoniste. On parle d’un grand rival. »

Photo une : ALFREDO ESTRELLA/AFP/Getty Images

Ce grand rival a marqué les esprits en quarts en atomisant l’un des deux pays hôte, le Mexique dans un match entré dans la légende du continent. Plus que l’ampleur et le choc d’un 7-0, la victoire chilienne a surtout symbolisé le réveil du Chili, la prise de commande définitive de Pizzi dont le jeu fait de verticalité a explosé aux yeux du monde. Mais aussi importante fut la victoire, la confiance n’est pas forcément de mise du côté de la Roja, l’absence du Rey Arturo, suspendu, ayant été le premier coup dur à gérer pour Pizzi avant que Marcelo Díaz se retrouve également forfait sur blessure. C’est donc tout un milieu que le coach de la Roja va devoir reconstruire.

En conférence de presse, Pizzi a prévenu, « il n’existe pas d’autre joueurs qui a les caractéristiques de Vidal, nous ne cherchons pas un profil identique. Nous devons faire avec ce dont nous disposons, et non essayer de copier Vidal. » Ainsi, selon les derniers éléments donnés par les derniers entraînements, Pizzi devrait se passer de Puch et replacer Fuenzalida au milieu aux côtés de Charles Aránguiz, Francisco Silva et Pedro Pablo Hernández. Ce sera ainsi le principal défi du technicien argentin avec celui d’oublier le match face au Mexique. « Nous sommes contents de ce nous avons réalisé. Il est difficile de sortir ce qu’il s’est passé il y a trois jours de notre esprit mais ce match fait désormais partie du passé et ne nous sert à rien à l’heure d’affronter une autre sélection. Tous les matchs sont différents et les rivaux qui se présentent à nous ont tous des caractéristiques différentes. »

Si les deux techniciens s’attendent à un match serré, du côté des statistiques ce sont les supporters Cafeteros qui abordent le match avec sérénité. Depuis qu’il est sélectionneur José Pekerman n’a jamais perdu face au Chili, poursuivant avec la Colombie une invincibilité vieille de 16 ans. C’est même à Santiago que sa sélection a posé les bases de sa reconstruction au soir d’un match nul ramené du Nacional.

Compos probables

Colombie : David Ospina en portería; Santiago Arias, Cristián Zapata, Jeisson Murillo, Frank Fabra; Carlos Sánchez, Daniel Torres; Juan Guillermo Cuadrado, James Rodríguez, Edwin Cardona; Carlos Bacca.

Chili : Claudio Bravo, Mauricio Isla, Gary Medel, Gonzalo Jara, Jean Beausejour, Charles Aránguiz, Francisco Silva, Pedro Pablo Hernández, José Pedro Fuenzalida, Eduardo Vargas, Alexis Sánchez.

Coup d'envoi à 2h.

Photo une : NELSON ALMEIDA/AFP/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.