Avant la grande finale de la Copa América, remake de la dernière édition, l’University of Phoenix Stadium accueille le duel entre USA et Colombie, remake du match d’ouverture. En jeu, plus qu’une simple troisième place.

Il est de coutume de dire que le match pour la troisième place est un match relativement anecdotique, certaines formations peinant à véritablement se remotiver pour un dernier match après avoir perdu une illusion de finale. Pourtant à l’heure de se retrouver, Team USA et Colombie trouvent en ce dernier rendez-vous bien des motifs d’aller chercher une dernière victoire.

Copa América Centenario : l’Argentine punit les USA

Si les débats animent désormais les médias US quant au réel niveau de la sélection, au rôle de Klinsmann mais aussi sur les pistes que le football local doit envisager pour enfin franchir un palier – nous y reviendrons une fois la Copa América Centenario terminée – du côté du technicien allemand les choses sont claires lorsqu’il s’est exprimé devant la presse à la veille du match : « Le match pour la troisième place est énorme pour nous, cela ne fait aucun doute. On parle d’une troisième place en Copa América, donc on l’aborde avec énormément de sérieux et une grande fierté. » Il faut dire que ce match arrive au lendemain d’une leçon reçue face à l’Argentine, reçue sans jamais montrer ne serait-ce qu’une once de possibilité de réponse. « Bien sûr on a compris la leçon donnée par l’Argentine en demi-finale et on les félicite, mais maintenant, c’est l’occasion rêvée pour nos joueurs de prouver ce qu’ils valent. C’est la deuxième fois que nous affrontons la Colombie et nous devons leur montrer que nous avons progressé, que nous apprenons. On a perdu le premier match face à eux sur un corner et un penalty. Faisons en sorte que nous ne répétions pas nos erreurs. »

Autant dire que ceux qui rêvaient de voir Klinsi donner une chance à Nagbe ou à la promesse Christian Pulisic sont minimes. Avec les retours du trio Jones – Bedoya – Wood, on devrait retrouver l’équipe US qui avait écarté l’Equateur en quarts. Reste que pour l’Amérique du Nord, l’enjeu est bien plus important qu’il n’y parait. Alors que la possibilité d’une Copa América organisée définitivement aux Etats-Unis revient avec insistance, une troisième place d’un de ses représentants viendrait évidemment donner un supplément de crédit. Le sélectionneur américain l’a bien rappelé : « J’espère que dans le futur nous pourrons participer à chaque édition, jouer en face à face avec les meilleurs au monde est le seul moyen pour nous de progresser. Je pense que chaque pays de la CONCACAF partagera cette idée, partage cette volonté de jouer régulièrement les meilleures équipes d’Amérique du Sud.»

Copa América Centenario : la Colombie ne résiste pas à la tornade chilienne

L’enjeu est tout aussi important pour la Colombie qui a abordé une phase de reconstruction depuis fin 2015. Pour José Pekerman, le premier objectif est atteint : « Tout le monde voulait être champions mais on savait aussi d’où on venait, les problèmes que nous avions, le parcours précédent. Il faut être juste et reconnaître le chemin que nous avons parcouru. L’objectif était de jouer six matchs, si nous avions joué la finale, c’aurait été fantastique mais nous avons vu le potentiel dont nous disposons, par moment nous avons bien joué, nous devons continuer à travailler. » Le coach argentin a tenu à glisser un petit tacle aux analystes qui ont vertement critiqué la sélection après la défaite face au Chili : « les analyses sont injustes car elles ne considèrent que le résultat. Elles ne tiennent pas compte du fait qu’on nous a refusé un penalty, que nous avons joué en infériorité un match que nous avions abordé sans trois joueurs titulaires. » L’heure est donc venue pour el Profe et sa Colombie d’aller chercher une troisième place qui constituerait la meilleure performance de la sélection depuis la victoire de 2001. L’objectif est clair mais Pekerman voit plus loin, « bien évidemment nous sommes venus avec l’idée d’être compétitifs, d’avancer mais surtout d’apporter de la continuité à un groupe qui se prépare pour les qualifications à la Coupe du Monde et cette Copa Centenario nous a offerts cette possibilité. » Une troisième place permettrait de continuer à engranger de la confiance avant de se focaliser sur l’objectif russe.

Si la présence de Farid Díaz a été tout de suite réfutée par Pekerman, la blessure du joueur s’avérant longue à soigner, la seule certitude apportée est le retour de Carlos Bacca en pointe, le joueur étant totalement remis. Reste une incertitude au milieu, qui de Carlos Sánchez ou de Sebastián Pérez sera aligné à la récupération. Pour le reste, il ne devrait pas y avoir de grandes surprises. Coup d’envoi à 2h.

Compos probables

USA : Brad Guzan; DeAndre Yetlin, John Brooks, Geoff Cameron, Fabian Johnson; Michael Bradley, Jermaine Jones, Alejandro Bedoya, Bobby Wood; Clint Dempsey, Gyasi Zardes.

Colombie : David Ospina; Santiago Arias, Cristian Zapata, Jeison Murillo, Farid Díaz (Fabra); Sebastián Pérez, Daniel Torres, Juan Cuadrado, James Rodríguez, Edwin Cardona, Carlos Bacca.

Photos : MARK RALSTON/AFP/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.