Il ne reste plus que 90 minutes à jouer et le Sudamericano n’a pas encore livré son verdict. Si l’Equateur et le Venezuela ont frappé un grand coup, les espoirs mondiaux de l’Argentine ne tiennent qu’à un fil.

Impressionnant depuis le début de l’Hexagonal, l’Uruguay pouvait plier l’affaire et décrocher un titre qui lui semblait promis à la condition de ne pas perdre face au Venezuela. Malheureusement pour les jeunes Celestes, la Vinotinto n’a fait que confirmer l’immensité de son talent. Emmenée par des joueurs exceptionnels à l’image de Yefferson Soteldo, qui ne fait que confirmer son talent et qu’on attend avec impatience dans le championnat chilien, la sélection de Dudamel a outrageusement dominé la rencontre, se créant les plus belles situations du premier acte même si en toute fin de celui-ci, Schiappacasse et Olivera rappelaient que l’Uruguay sait être menaçant. Au retour des vestiaires, l’écart allait se creuser, les multiples offensives vénézuéliennes allaient finir par payer. Mejías s’échappait côté gauche et fixait Mele pour ouvrir le score. La foudre allait s’abattre sur les jeunes Celeste. Moins de 10 minutes plus tard, le score était de 3-0 pour la Vinotinto, Soteldo transformant un penalty consécutif à une faute de Bueno sur Chacón, Chacón rendant la pareille après que Soteldo avait provoqué celle de Waller. L’affaire était pliée. Coito ne pouvait que constater les dégâts, déclarant en conférence de presse « le Venezuela nous était footballistiquement supérieur. » Oui, le Venezuela était supérieur, il n’a fait que confirmer son talent et s’affirme comme la sélection la plus enthousiasmante de ce Sudamericano. Une sélection qui peut désormais croire au titre, à la condition de battre l’Argentine lors de la dernière journée.

Ce dernier match du Sudamericano aura des airs de finale pour les deux sélections même si l’enjeu sera bien différent. Opposée au Brésil, l’Argentine savait qu’une défaite dans le clásico serait synonyme d’élimination de la Coupe du Monde. Sous pression, l’Albiceleste allait craquer d’entrée, laissant passer un ballon plein axe que Richarlison convertissait pour donner l’avance au tableau d’affichage au Brésil dès la neuvième minute. Assommée, l’Argentine était ensuite sauvée par la transversale, on craignait alors le pire, l’Albiceleste se montrant une fois encore incapable de construire, de produire du jeu. Et pourtant elle allait revenir sur un coup de pied arrêté, Brian Mansilla surgissant au bon moment pour surprendre l’arrière garde brésilienne et ramener les siens. Cette égalisation rééquilibrait le match, l’Argentine parvenait enfin à se libérer, passant par les côtés et sollicitant ainsi souvent Rodríguez à droite ou Mansilla à gauche. Au retour des vestiaires, la crainte s’était emparée des deux camps, le match restait serré mais personne ne semblait vouloir prendre le moindre risque. Puis l’Argentine allait de nouveau prendre un coup derrière la tête lorsque Roberto Tobar, l’arbitre de la rencontre, offrait un penalty à la Canarinha pour un maillot retenu par Tomás Belmonte sur Felipe Vizeu, une faute peu évidente. L’avant-centre brésilien n’hésitait pas et donnait l’avantage aux siens. A ce moment de la partie, l’Argentine pouvait dire adieu à ses rêves mondiaux. Sans idée, sans jeu et très nerveuse, l’Albiceleste semblait condamnée puis, un dernier ballon était envoyé par Conechny dans la surface adverse. Lautaro Martínez surgissait et offrait un point quasi inespéré aux siens. Au bout des arrêts de jeu, l’Argentine venait de s’offrir une toute dernière chance.

Loin de ces préoccupations, l’Equateur voulait profiter de l’opposition avec une Colombie aux portes de l’élimination par un succès qui lui offrirait une finale pour le titre face à l’Uruguay. La stratégie de la miniTri reste la même qu’habituellement. D’abord laisser l’adversaire s’épuiser, le contrer et remporter la victoire. En première période, la Colombie a ainsi eu la possession du ballon mais n’a jamais réussi à générer un véritable danger, se montrant sans idées pour bouger le bloc équatorien. Et comme souvent, les minutes défilant, l’Equateur a commencé à se montrer plus incisif en contre, Caicedo s’offrant la meilleure occasion du premier acte à cinq minutes de rentrer aux vestiaires. Et comme souvent, l’Equateur a attendu le second acte pour rafler la mise. Cabezas virevoltait sur son côté gauche, donnait l’avantage aux siens et s’offrait un doublé en toute fin de partie permettant à l’Equateur de s’imposer 3-0 et ainsi éliminer une Colombie qui n’a finalement jamais été dans le coup au cours de l’Hexagonal. Et la miniTri de s’offrir une finale pour le titre face à l’Uruguay lors de la dernière journée.

Résultats

sudj4

Classement

sudj4c

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.