À l’issue d’une dernière journée totalement folle, l’Équateur décroche le premier Sudamericano u20 de son histoire. Une victoire largement méritée.

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On savait qu’avec trois finales au programme, la dernière journée de l’incroyable marathon qu’est le Sudamericano u20 allait être totalement folle. Le premier rendez-vous des trois prévus a donné le ton. Avec la possibilité d’aller prendre la première place du groupe, on s’attendait en effet à ce que l’Uruguay prenne rapidement les commandes face à une Colombie qui pouvait assurer sa qualification en cas de victoire mais qui n’avait guère convaincu jusqu’ici. Sauf que rapidement, on a compris que l’affaire serait des plus compliquée pour la Celeste. La faute à une Colombie toujours aussi difficile à franchir (trois buts encaissés seulement) et qui n’a finalement laissé l’Uruguay dans la partie que par son incroyable manque de justesse devant. Car les Cafeteros auraient dû s’imposer tant ils ont eu les opportunités d’assommer leur adversaire du jour. Mais qu’importe au final, le 0-0 qualifie les deux formations et fait aussi perdre sa couronne au champion sortant.

Deux équipes pouvaient alors encore décrocher le Graal. Première à entrer en piste, sans doute la meilleure du tournoi, l’Équateur. La mini-Tri était ainsi aux portes d’un véritable exploit, décrocher sa première couronne mais devait surtout se méfier d’un Venezuela certes fatigué mais à qui une victoire permettrait de se qualifier pour une Coupe du Monde dont il est le finaliste sortant. Les choses n’ont alors pas trainé. Une percée de Plata d’entrée de partie, un penalty obtenu et Leonardo Campana, l’un des meilleurs numéro 9 de la compétition, lançait la partie. Quelque peu assommée, la Vinotinto allait ensuite chercher à réagir mais se montrait d’une part trop désordonnée, d’autre part se heurtait à un bloc d’une incroyable solidité, l’une des forces de l’Équateur depuis le début de la compétition. Le mélange de puissance symbolisée par des joueurs comme Porozo ou Cifuentes, et de justesse technique du duo Rezabala-Alvardo était létal. Avec l’impact et la capacité à perforer de Plata, cela suffisait pour mettre le Venezuela aux abois : Vallecilla filait côté gauche et servait Campana, ce dernier s’offrait l’un des buts du tournoi et pliait déjà l’affaire à la demi-heure. Car le Venezuela avait perdu sa lucidité, oublié que sa principale force était son collectif et se perdait dans des chevauchées individuelles. Palmezano entrait avant la fin du premier acte, il allait souvent poser des problèmes à l’arrière garde équatorienne mais finalement restait bien seul. Pourtant tout aurait pu basculer. Quintero a vu rouge à vingt minutes de la fin, le Venezuela a alors connu dix minutes d’intense pression, aurait pu/dû bénéficier d’un penalty. Mais rien n’y a fait. Pire, alors que Daniel Segura venait d’entrer en jeu, vingt secondes plus tard, il filait au but et s’en allait seul parachever le triomphe d’une mini-Tri qui ne méritait rien d’autre qu’un historique premier titre continental. Ayant fait ce qu’il fallait, il ne lui manquait plus que le coup de pouce du destin.

Ce coup de pouce est venu d’un Brésil jusqu’ici moribond mais qui a joué le pire des tours à son grand rival argentin. À la vue des résultats, la Canarinha devait s’imposer 3-0 pour réussir le hold-up parfait, à savoir arracher une place en Coupe du Monde. Alors elle a dominé une Argentine hésitante mais qui se disait que sur un contre, elle pourrait inverser la tendance. Encore aurait-il fallu montrer quelque chose. Car mise à part une poussée en toute fin de partie, portée par l’énergie du désespoir, l’Albiceleste n’a rien proposé lui permettant au minimum d’égaliser, ce qui lui aurait offert le titre. Le second acte était assez pauvre en occasions, le Brésil ne se montrant pas plus inspiré et finalement, si Colidio a bien failli ramener les siens en toute fin de partie sur une tête qui a filé devant le montant droit de Phelipe, le Sudamericano s’est conclu par une logique enfin respectée : le titre de l’Équateur.

Les buts

Venezuela 0 – 3 Équateur

Argentine 0 – 1 Brésil

Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.