Alors qu'il s'agissait d'une des seules journées vraiment intéressantes du championnat, cette fecha de los clásicos s'est transformée en fecha de los empates. Neuf des quatorze matchs se sont terminés par un match nul, seuls Racing et Central ont vaincu leur plus grand rival.

Racing s'est tout d'abord imposé face à Independiente au Libertadores de América. La Academia n'a jamais vraiment été en danger lors de ce clásico et s'est imposée grâce à un nouveau but de Maravilla Martínez, superbe à la finition. Comme on pouvait s'y attendre, le match a été très engagé, et Racing était bien plus proche du 2-0 que du match nul. En parlant de match nul, au sens littéral du terme, c'est ce que nous ont proposé Huracán et San Lorenzo au Ducó. Les deux équipes n'ont absolument rien montré, et seules quelques jolies fautes nous auront diverti. Sans aucun doute l'un des pires matchs de l'année, qui n'arrange absolument personne. Sans surprise, il en a été de même lors de l'affrontement entre Sarmiento et Barracas à Junín.

Les deux plus gros clásicos d'Argentine se disputaient eux le dimanche. Commençons tout d'abord par le plus célèbre : River a reçu Boca au Monumental. Après un superbe recibimiento, la première mi-temps a vu s'affronter deux équipes avec de grosses défaillances au milieu de terrain, mais se rendant coup pour coup. Malgré le poteau de Colidio, le match nul n'est pas scandaleux. Le but de Solari, fantomatique en première période, a mis River sur les rails en tout début de seconde mi-temps et l'on aurait pu croire que Boca ne reviendrait pas. Les Xeneizes n'ont pas abandonné et peu à peu se sont montrés bien plus entreprenants. C'est pourtant lors d'un temps fort de River que Medina a inscrit le but d'égalisation à la suite d’une superbe percée de Blanco face à un Sant'Anna dépassé. Faute de qualité sur le banc, Martinez a terminé avec sept défenseurs sur le terrain, un choix largement critiqué par Demichelis, un peu démagogue. Car c'est en effet Boca qui a laissé la sensation qu'il pouvait le gagner en forçant un peu (et non en mettant le bus comme l'a laissé entendre le DT des Millonarios). Enfin, les deux équipes auraient pu l'emporter mais ce match nous laisse finalement un goût d'inachevé, tant au niveau du fútbol que des embrouilles sur le terrain.

À Rosario, les clásicos se suivent et se ressemblent. Privé de Banega, qui a subi une expulsion sévère lors du match précédent, Newell's a pris le contrôle du jeu face à un Central attentiste, mais solide derrière. La Lepra a enchaîné les occasions (sans toutefois être très franches), mais la finition n'était pas au rendez-vous. Ce qui devait finir par arriver arriva, par l'intermédiaire de Malacorra (encore lui, qui avait offert la victoire à la 86e l'année passée), Central s'impose chez son meilleur ennemi d'un petit but. Miguel Ángel Russo obtient donc un douzième match sans défaite face à NOB (sept victoires et cinq nuls, il n'a jamais perdu un clásico rosarino). Troisième défaite consécutive pour Newell's, qui va devoir très rapidement se relever après un début de saison pourtant très bon.

Au sud de Buenos Aires, le clásico platense s'est terminé par un 0-0 qui nous a laissé le plus gros scandale du week-end (c'est dire s'il y en a eu...) : le but de Mammini refusé par le VAR au Globo. Beaucoup de coups, beaucoup de polémiques, mais peu de fútbol. À Lanús, Banfield égalise à la 96e d'un but dit agonico grâce à une touche-centre de Quiros, conclu par une tête de Milton Gimenez. Douche totale à La Fortaleza, pour le plus grand plaisir de Falcioni. Pour terminer cette journée, match nul 1-1 entre Defensa y Justicia et Riestra (bien aidé par son gardien) tandis que Central Córdoba et Atlético Tucumán se sont séparés sur un 0-0 sans aucune saveur.

Heureusement, il est resté quelques matchs plus passionnants. Vélez et Tigre nous ont offert un superbe scénario. Alors que le Fortín menait deux buts à zéro et que le Matador n'avait toujours pas inscrit le moindre but en championnat, c'est bien Tigre qui est revenu au score en deux petites minutes au retour des vestiaires. Au Diego Armando Maradona, Argentinos Juniors a fait danser le Calamar. 3 buts à 1, dont un golazo de Santamaria et quelques séquences de haute volée. Tandis que le Calamar coule et vire son coach, le Bicho prend la tête de son groupe. Enfin, deux partidazos à retenir ce week-end : tout d'abord le clásico cordobés entre Belgrano et Talleres. D’abord par son recibimiento, ensuite par son scénario. Belgrano a mené deux fois au score mais Talleres, porté par un Ramón Sosa des grands soirs, est revenu à chaque fois, dans une ambiance absolument fabuleuse au Gigante de Alberdi. Quant à Unión, privé de son clásico rival tout fraîchement relégué, il s'est imposé avec la manière 4-1 face à un Independiente Rivadavia déjà en perdition.

Les buts

Classements

 

Photo : Tomas Cuesta/Getty Images

Vincent Dupont
Vincent Dupont
Éperdument amoureux d'une région où fútbol est synonyme de religion, sur les rives du Rio de la Plata j'assouvis ma passion.