Comme souvent en Copa de la Liga Argentine, les deux finalistes se sont qualifiés via les tirs au but. Les scénarios des deux demi-finales ont cependant été remarquables.
Penchons-nous d'abord sur la première demi-finale entre Vélez et Argentinos. À San Luis, les ennuis ont commencé tôt pour le Fortín, avec l'expulsion justifiée de Braian Romero dès la douzième minute pour un tacle non maîtrisé. Une nouvelle épreuve pour Vélez, qui avait déjà joué une grande partie du quart de finale à dix contre onze. Malgré cela, grâce à une performance remarquable de Tomás Marchiori, le club de Liniers a tenu bon face à un Argentinos décevant jusqu'aux tirs au but. Même alors, ce ne fut pas facile, le premier tireur, Ignacio Méndez, voyant son penalty repoussé par Diego Rodriguez (qui a également été excellent). Mais Argentinos n’en profitait pas. Leonardo Heredia manquait le cadre, Tomás Marchiori a ensuite détourné le tir de Luciano Gondou et Lenny Lobato pouvait envoyer Vélez en finale, dix ans après la finale de la Supercopa 2013 face à Arsenal. Une qualification totalement épique, à l'image de la campagne du Fortín qui luttait pour sa survie il y a quelques mois seulement. En moins de trois mois, Vélez est passé d’un 0-5 mémorable au Monumental à une folle série de sept victoires, trois nuls et seulement une défaite, une qualification pour les quarts sur le fil et donc deux tours en infériorité.
La seconde demi-finale était également alléchante, opposant Boca à Estudiantes, quelques mois après la fameuse demi-finale de la Copa Argentina qui avait privé les Xeneizes d'une qualification en Copa Libertadores. Face à une équipe qui se nourrit de superstitions, les Xeneizes ont décidé de braver le destin. Tout d'abord en portant le tant décrié maillot jaune, celui qui détient le plus grand ratio de défaites et match nuls dans l'histoire du club. Les statistiques et l'histoire étaient également contre les Xeneizes : sur sept confrontations directes, Boca n'avait réussi à éliminer Estudiantes qu'une seule fois, il y a cent cinq ans. Malgré tout, l'équipe de Diego Martínez a rapidement pris le contrôle du match, dominant des Pinchas dépassés et incapables de récupérer le ballon. Les Xeneizes se sont procurés plusieurs occasions franches et auraient même pu obtenir un penalty. Finalement, le duo Luis Advincula – Miguel Merentiel a encore frappé peu avant la pause. Les Xeneizes sont donc rentrés aux vestiaires avec un but d'avance. Au retour de ceux-ci, le même scénario s'est répété jusqu'à l'heure de jeu, avec toujours ce manque de réussite devant le but. Puis, Estudiantes s'est décidé à jouer au football. À la 73e minute, à la suite d’un centre, Cristian Lema a donné un coup de pied inhabituel au visage de Tiago Palacios. Penalty et second carton jaune. Edwin Cetré a réussi à le transformer en but et le ciel est tombé sur la tête des Xeneizes qui ont certe résisté aux multiples attaques d'Estudiantes jusqu'à la séance de tirs au but mais ont ensuite butés sur Matías Mansilla qui a repoussé deux tentatives (la première d’Edinson Cavani, la dernière de Nicolás Figal). Entre temps, Miguel Merentiel avait envoyé son tir sur la barre, Chiquito Romero avait sorti le tir de Cetré en début de séance mais cela n’a donc pas suffit à Boca. Contrairement à ce que pourrait penser Didier Deschamps, le gardien d'Estudiantes avait parfaitement analysé les différents tireurs Xeneizes, pourtant si bons dans cet exercice habituellement et est parti du bon côté à chaque tir. Contrairement à 2023, Boca a cette fois-ci bien joué mais s'est fait sortir lors de la séance de tirs au but, tout un symbole.
La finale opposera donc Estudiantes et Vélez et se déroulera dimanche prochain. Bien malin celui qui aurait pu prédire cette affiche.