Argentine : entre polémique et extrême tension.

Jeudi 19 mai 2011

Au lendemain d’un week-end tendu marqué notamment par un Superclásico riche en polémique, un arbitre vient de jeter un pavé supplémentaire à la nouvelle crise touchant la fédération argentine. Et pendant ce temps, le championnat reste terriblement indécis.

La polémique de trop ?

Acte 1 : Dimanche 15 mai, Buenos Aires. Le dernier Superclásico  pour l’icône Palermo. Boca peut enfoncer son ennemi de toujours River et sceller ses espoirs de titre. Une bourde de Carrizo, un ultime but d’El Loco et les supporters des Xeneizes peuvent alors célébrer la possible « Primera B » qui s’offre aux Millonarios.

Acte 2 : Mardi 17 mai. Réunion du comité exécutif de la fédération. Daniel Passarella, président de River, fulmine et ouvre les hostilités. Cible de ses critiques ?  L’arbitrage de ce Superclásico : « Oui je réclame la démission de Grondona (NDA : le président de la fédération). Je me dois de défendre les supporteurs de River qui, comme moi, se sont sentis volés dimanche. Nous aurions dû avoir au moins cinq penalties pour nous » (personnellement, j’en live-twittais quatre et me demandais comment Boca pouvait jouer encore à 11). Passarella va plus loin dans sa critique, elle ne touche pas seulement Grondona mais tout le système de la fédération : «Moi qui ai joué au football pendant 30 ans, je ne sais pas ce que je fais ici à parler avec vous qui ne comprenez rien. Ce que je comprends, c'est que l'AFA est riche et les clubs pauvres» (vous pouvez (re)lire le dossier consacré aux dessous du foot argentin/ publié sur le blog). Depuis, même Maradona l’a publiquement lâché.

Acte 3 : Mardi 17 mai. Javier Ruiz, ancien arbitre international lâche une bombe dans les médias : « il y a quatre ou cinq arbitres corrompus encore en activité ». L’affaire prend une ampleur incroyable. Car Ruiz va loin, très loin : le titre de Boca en 2008 ? Acheté. Celui de Vélez en 2009 ? Acheté (et on se souviendra de la polémique provoquée par le but du titre signé Maxi Moralez face aux fabuleux Huracán de Cappa et Pastore). Les montées de San Martín de Tucumán (2008) et de Chacarita (2009) ? Achetées aussi. Javier Ruiz poursuit : « Pourquoi croyez-vous que River en est rendu à lutter pour le maintien ? Parce que les dirigeants précédents n’honoraient pas leurs promesses (NDA entendre, promesses financières). Si vous ne payez pas les arbitres, ils sont capables de vous empêcher de passer le centre du terrain. » Les accusations sont graves, les penaltys et autres décisions de Patricio Loustau lors du Superclásico  résonnent depuis en écho. Il devrait s’expliquer devant le parlement argentin d’ici peu.

Sur le terrain, la situation empire pour River, Godoy sourit.

Sur le terrain, la défaire des Millonarios est terrible de conséquences. Non pas que le titre semble s’envoler mais surtout qu’avec les succès d’Independiente (2-1 à Olimpo), le nul de Tigre à Estudiantes (2-2) et la victoire d’All Boys sur Arsenal,River se retrouve désormais aux portes des barrages (voir tableau ci-dessous). A cinq journées de la fin, la situation est donc tendue.

Tout en haut, la lutte pour le titre devrait ne concerner que deux équipes : Vélez, qui piégé à Lanús (3-2), voit revenir sur luiGodoy Cruz. Tranquille vainqueur de Quilmes, El Tomba revient à un point du leader. Attention cependant à Lanús, revenu à quatre longueurs et au groupe de cinq (avec, parmi eux, River) à cinq points.

Résultats de la 14e journée :

Godoy Cruz  2 – 0 Quilmes AC

Gimnasia 2 – 0 CA Banfield

CA San Lorenzo 1 – 2 Argentinos Juniors

All Boys 1 – 0 Arsenal de Sarandí

Colón de Santa Fe 3 – 0 CA Huracán

Racing 3 – 0 Newell's Old Boys

Estudiantes  2 – 2 CA Tigre

CA Boca Juniors 2 – 0 CA River Plate

Club Olimpo 1 – 2 CA Independiente

CA Lanús 3 – 2 CA Vélez Sársfield

Le classement :

L’ensemble des buts en vidéo :

Nicolas Cougot

Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.