C’aurait dû être un week-end de toutes les folies, ç’aura finalement été l’un des pire de la saison. Quand la journée des Clásicos vire au fiasco, les géants perdent leurs rêves de titre.

Poco fútbol

Qu’importe finalement que la désignée journée des Clásicos n’en soit pas véritablement une, six voire en étant généreux huit matches sur les 15 en étant de réels (lire Argentine – Primera Division 2016 : le guide des Clásicos), la grande conclusion que l’on peut tirer de ce week-end argentin est un profond ennui. On pourrait certes reprocher à ce tournoi de transition d’en être l’une des raisons, mais quand des Central et Estudiantes jouent le titre et que des Boca ou River s’affrontent pour espérer encore revenir et accrocher une très hypothétique Libertadores, ce n’est finalement pas la formule courte, spécialité sud-américaine, qui est à remettre en question. Ce qui l’est en revanche, c’est surtout le calendrier continental. Coincée entre une fin de phase de groupe et des huitièmes de finale aller de Libertadores qui concernent cinq engagés dans les Clásicos du week-end, il était finalement assez évident que des choix allaient être faits par les coaches et la motivation n’allait pas être de tout premier ordre. Ces choix, qu’on n’aurait finalement pas véritablement critiqué sur une journée normale, ont ainsi prit une autre importance, journée des Clásicos oblige. C’est ainsi que du côté de Newell’s – Central, Boca – River et Racing – Independiente, on n’aura finalement rien eu et leur enchaînement dans la journée du dimanche aura été la pire des images donnée du football argentin, remettant, espérons-le, l’existence d’une telle journée en question.

Habitués à transformer les Superclásicos en bataille rangée, Boca et River n’ont une fois encore rien montré. A la décharge des Xeneizes, le scénario ne leur permettait pas de véritablement montrer quoi que ce soit. Car entre la bêtise sans limite de Pablo Pérez, une nouvelle foix exclu, et la malchance d’un Fernando Gago de nouveau au tapis jusqu’en 2017 (lire Gago out 6 à 7 mois), tout ce qui devait tourner contre Boca aura tourné contre Boca. Mais du côté de River, la tête en Equateur sans doute, la réelle volonté d’aller s’imposer à la Bombonera face à un adversaire affaibli n’a jamais paru évidente. River a dominé la possession mais mise à part un excellent Andrés D’Alessandro, n’a jamais rien fait pour véritablement déséquilibrer Boca. Et au final, les deux rivaux se quittent sur un 0-0 qui les élimine et de la course au titre, et surtout, de toute possibilité de qualification à la Libertadores 2017 par le biais du championnat. L’avenir leur permettra de comprendre à quel point leur volonté de bâcler ce tournoi était une erreur.

 Du côté de l’Estadio Marcelo Bielsa, on aura finalement eu l’ambiance des tribunes pour vibrer. Car sur le terrain, là aussi, personne n’a semblé en position de vouloir proposer quoi que ce soit. Certes Central peut s’appuyer sur les éclairs des Cervi et autres Lo Celso mais la forte pression de la Lepra en première période aura empêché les Canallas de respirer. Malheureusement, cette pression n’aura pas été accompagnée de véritables occasions, surtout en première période, et aura finalement fait place à une bataille plus rugueuse et physique que footballistique. La bataille rangée, Gimnasia et Estudiantes en était devenu les spécialistes lors d’un Verano resté dans les mémoires pour sa baston générale. Et si les semaines ont passé, l’esprit est resté. Au Bosque, les deux ennemis de La Plata se sont affrontés au milieu, ont échangé beaucoup de coups et finalement rien proposé non plus en matière de football. Histoire de bien refermer la boucle des 0-0 sans intérêt, Racing et Independiente n’ont donc guère fait mieux au Cilindro, le Rojo se procurant quelques situations dans le premier acte, le Racing se montrant véritablement dangereux lorsque, comme par hasard, il lançait sur le terrain Óscar Romero et Lisandro López. Mais, à l’image de l’horrible retourné tenté par Leandro Fernández alors que le but était vide, pour le football, il ne fallait par lorgner du côté de l’Argentine ce dimanche.

 

Lanús, Godoy, San Lorenzo les grands vainqueurs

Dans ce week-end à 17 buts en 15 matches et donc aux six 0-0, cinq dimanche, il fallait donc aller ailleurs chercher quelques éclairs. Il y en aura eu quelques-uns dans un clásico del barrio que San Lorenzo a remporté dans son Nuevo Gasómetro. Bien gêné par un Huracán parfaitement organisé en première période et souvent menacé par le poison Wanchope, le Ciclón a attendu la deuxième période pour pouvoir véritablement poser son jeu et sortir du bourbier dans lequel le Globo l’avait plongé. Plus dynamique et plus haut sur le terrain, San Lorenzo ouvrait le score par Blandi à la conclusion d’un mouvement créé par Ortigoza et Barrientos. Le but revigorait le Globo qui allait se procurer quelques belles situations mais s’exposait aux contres de la bande à Guede qui aurait pu tuer le match si el Gordo Ortigoza n’avait pas vu son penalty repoussé par la barre de Marcos Díaz, un vrai cataclysme (lire Ortigoza, le choc). Qu’importe, San Lorenzo s’offre la belle affaire du week-end dans la zona 1, reléguant Arsenal à trois points, Independiente à quatre et Central à cinq.

Il fallait donc aller voir du côté des « presque Clásico » pour avoir de l’émotion et surtout du golazo comme celui d’el Morro Garcia, but de la victoire du Tomba sur San Martin qui permet à la bande à Sebastián Méndez de rester solide leader de la Zona 1 avec San Lorenzo, ou comme ceux du Granate face à Banfield lors d’un Clásico del Sur remporté avec maîtrise par un Lanús décidément au-dessus du lot en ce début d’année et qui est quasiment assuré de disputer la prochaine Libertadores (8 points d’avance sur le troisième Tucumán quand il n’en reste que 12 en jeu). Du bombazo d’Ayala à la petite merveille de toucher du tout aussi superbe Miguel Almirón, le Granate aura été une fois encore l’un des rares rayons de soleil d’un triste week-end argentin.

Les buts

 

 

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Photo une : ALEJANDRO PAGNI/AFP/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.